©Angélique Lecaille
On retrouve ces formes dans l’espace dela galerie avec Geometric Landscape, une sculpturecombinant deux poutres massives de bois bruléposées au sol face aux dessins.Cette fascination pour ce qui nous dépasse s’incarnedans la collection de curiosités géologiques de l’artistedont certaines pièces sont intégrées et mises enscène dans l’exposition. La dimension très réduite deces pierres semble nier cet infiniment grand qu’ellesincarnent, comme si nous devions nous approprier cesphénomènes naturels en les réduisant à notre échellephysique et temporelle.
Mais Angélique Lecaille nousen fournit une allégorie et réaffirme leur puissancesymbolique avec ses Tectites, formes oblonguesnoires, d’une matité poudrée, qui semblent sourdre dumur de la galerie.Lorsqu’elle utilise le feu pour concevoir et façonner ses pièces en bois brulé, l’artiste met à l’oeuvre et se confronte auxéléments naturels. Le Cercle Arsin, figure d’entrée de l’exposition, exposée dans un environnement sombre évoqueun autre évènement cosmique, l’éclipse. Cette pièce dense, obscure révèle les cicatrices laissées par la brûlure dufeu, créant une surface rugueuse et minérale. On retrouve ces références célestes avec le Campo del Cielo, titre desdeux grands dessins à la mine de plomb et nom d’une météorite tombée en Argentine sur la plaine du Gran Chaco.
©Angélique Lecaille
Lestribus précolombiennes vénéraient ce lieu et y pratiquaient un culte solaire, considérant ces fragments extraterrestresL’absence de toute figure humaine dans les dessins d’Angélique Lecaille, la force intrinsèque des phénomènes qu’elleconvoque, leur caractère fortuit et immuable suscitent effroi et fascination, fondements du sublime romantique dont« Le sublime, écrit Alain Corbin, c’est l’effroi, voire l’horreur, suscitées par l’irruption brutale d’un grand événementcosmique qui produit une vibration de l’être confronté à la force incommensurable de la nature, laquelle lui fait éprouverAngélique Lecaille, née en 1975, est diplômée de l’Ecole Régionale Supérieure des Beaux-Arts de Rennes.En 2014, l’artiste a notamment participé à l’exposition Figure(s) & paysage(s) au Domaine de Kerguéhennec(Morbihan), et une exposition personnelle, After Dawn, lui a été consacrée suite à une période de résidence àL’aparté, lieu d’art contemporain, Domaine de Trémelin à Iffendic (35). Ses œuvres ont également été présentéesau Salon du dessin Drawing Now 2014 au Carreau du Temple à Paris.Le travail d’Angélique Lecaille est représenté dans les collections du Fond Régional d’art contemporain deBretagne, de l’Artothèque de Nantes, du Fond municipal d’Art contemporain, ville de Rennes, ainsi que dans deAngélique Lecaille, Campo del cielo I / MMXV, 2015, Mine de plomb, 199 x 149 cmOuvert du mercredi au samedi de 15h à 19h, et sur rendez-vous.