© Brognon & Rollin
Expositions du 12/3/2015 au 18/4/2015 Terminé
Galerie Albert Baronian 2 RUE ISIDORE VERHEYDEN 1050 Bruxelles Belgique
Du 12 mars au 18 avril 2015, Albert Baronian présentera [i land], une nouvelle série d’oeuvres du jeune tandem franco belge http://www.brognon-rollin.com dont le minimalisme radical et éclatant traque une fois de plus les contours de l’enfermement et de l’attente. Un contour tout juste esquissé ou a contrario cartographié minutieusement au sens propre, concret et effrayant du terme avec Cosmographia (Gorée Island), 2015. Un pièce folle et monumentale qui archive physiquement la réalité contradictoire de l’île pour mieux organiser son kidnapping. Devenue synonyme d’évasion touristique au 20ème siècle, l’île est d’abord un lieu de désolation, désertique, coupé des hommes. Un petit territoire prison, utilisé comme tel pour mettre à l’écart les indésirables, les stocker comme une marchandise plus ou moins dangereuse ou périssable selon les époques. Alcatraz, St Hélène, Gorée constituent un corpus géographique et symbolique à double sens, entre évasion et enfermement, que Brognon & Rollin ont décidé d’aller réellement décalquer sur place, à échelle 1, en commençant par Gorée (Sénégal). Île symbole de la marchandisation et de l’emprisonnement de l’homme par l’homme, Gorée abrite la Maison des Esclaves. Centimètre par centimètre, pendant plus de 6 jours, les 3km du tracé de l’île sont reproduits sur papier, mis sous enveloppe et envoyés à Bruxelles pour être rangés, classés, dans un système d’archivage décidé par les artistes. Une somme de plus de 3000 fragments géographiques et pénitentiaires évadés avant d’être remis sous scellé dans une implacable étagère inox. En marge de Cosmographia (Gorée Island), cinq nouvelles pièces seront présentées à la galerie Albert Baronian autour des obsessions du jeune tamdem à suivre.Galerie Albert Baronian 2 RUE ISIDORE VERHEYDEN 1050 Bruxelles Belgique
© Brognon et Rollin
Depuis 2010, David Brognon et Stéphanie Rollin manipulent ainsi un matériau sociétal brut, souvent marginal, dont les motifs récurrents sont l’enfermement, l’attente et le contrôle. Des systèmes de confinement qu’ils confrontent à leurs propres systèmes de réfraction de la réalité, des prismes minimalistes capables de faire jaillir d’éclatants et fugaces arcs-en-ciel. Avec « Fate will Tear us Apart » (2011), les lignes de destinées recueillies dans la paume de consommateurs de drogues dures irradient les murs dans un éclair de néon. L’horloge « 8m2 Loneliness » scande le temps interrompu du prisonnier dans sa cellule, tandis que « The Most Beautiful Attempt » (2012) capte l’espoir dans la candeur de son mouvement perpétuel. Avec « And I’ll Explain my Love for You on Another Day » (2013), un vers de Rainer Maria Rilke se révèle dans la fragilité d’un reflet anamorphosé, lisible si le spectateur accepte de se mettre au niveau de la rue, au pied d’une gouttière. Le tandem capte des étincelles avec des dispositifs qui mettent en tension permanente l’invisible et la lumière, l’intangible et le physique comme des blocs de réalité limpide entrechoqués toujours plus finement.
© Brognon et Rollin