Jeudi 22 Janvier 2015 14:44:01 par actuphoto dans Expositions

En 1956, Monique Jacot, 22 ans, achève sa formation de photographe par un diplôme de l’Ecole des Arts et Métiers de Vevey. Outre le bagage technique indispensable, ses professeurs, Gertrude Fehr, Hermann König et Claudine Peter, lui ont transmis le goût du travail de création en studio – dans un esprit d’avant-guerre, certes, et marqué par des idées traditionnelles sur la mission et la vocation de la photographie. Gertrude Fehr, en particulier, joue en Suisse occidentale un rôle comparable à celui de Hans Finsler pour la Suisse alémanique. Comme Finsler, fondateur et professeur de la classe photo à la Kunstgewerbeschule de Zurich, Fehr a des conceptions très précises de ce qu’est une bonne photographie, de l’éclairage approprié ou des principes de composition.

© Monique Jacot

Mais dès ses années de formation, Monique n’a eu de cesse de briser le carcan de l’image de studio techniquement parfaite. Les exercices interminables avec des verres, des oeufs, des fourchettes et d’autres objets l’ennuient. Elle préfère les virées dans la nature et l’animation de la ville, dont elle rapporte des images qui, loin des mises en scènes raffinées, se concentrent sur de petites observations du quotidien, des recontres fortuites, des scènes surprenantes et des découvertes faites au coin de la rue. L’appareil photographique devient pour elle un outil d’exploration du monde, de poursuite des mystères de l’existence. On comprendra donc que la photographe diplômée de fraîche date cherche rapidement un gagne-pain dans le reportage. C’est le photojournalisme, l’affrontement direct de la réalité qui lui permettront le mieux de traduire ce qui l’intéresse dans ce métier.

© Monique Jacot