©collectif bellavieza
Services, demande au printemps 2013 à Dominique Gellé, photographe, comment peu(ven)t s’imaginer un regard (des regards) particulier(s) sur les abris de bus. Les siens et les autres, dans son territoire du Grand Ouest ou ailleurs. “Le champ créatif était grand ouvert. Et la photographie s’imposait pour explorer toutes les dimensions du mot abri, relève Dominique Gellé. C’était comme une évidence.
©collectif bellavieza
La photographie est un moyen singulier de construire et percevoir le monde, ou de déclencher un autre monde. Sans oublier le clin d’œil : entre l’abri de bus, universel, et la photographie, seule pratique à dimension artistique qui soit accessible à tous, seul bien culturel universellement consommé, comme le décrivait Pierre Bourdieu”. Une des originalités du projet est d’avoir construit des regards croisés, avec de jeunes étudiants en photographie du Lycée Léonard de Vinci de Montaigu et des artistes photographes confirmés, dont le collectif bellavieza (Jérôme Blin, Gaëtan Chevrier, Benoît Arridiaux). Une vingtaine de photographes, immergés dans la vibration urbaine ou la poésie rurale, pour photographier les abris de bus et leur environnement. Vingt regards complémentaires ou contradictoires, des séries ou des instantanés, des histoires qui déclenchent une autre histoire, chargée d’émotions. “De ce projet, mécéné par l’entreprise Abri Services, on pouvait craindre la gentillette utopie, commente Dominique Gellé.
Or il a provoqué de vraies rencontres entre les étudiants, les professeurs, les artistes photographes, l’éditeur, une galeriste...” Ce n’est peut-être que le début de l’aventure. “Les photographes n’ont pas produit du “lien social”, reprend Dominique Gellé, le projet n’est pas réductible à une vision positiviste de l’entreprise et de ses produits. Au contraire. Ce ne sont pas tant les réponses qui comptent que les questions”.