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Exposition : Les immobiles de Léa Habourdin et Thibault Brunet

Lundi 05 Janvier 2015 16:58:39 par actuphoto dans Expositions

©Léa Habourdin et Thibault Brunet
Expositions du 14/1/2015 au 25/1/2015 Terminé

BAL Paris 6, Impasse de la Défense 75018 Paris France

« Bien qu’ayant toujours fait partie de notre paysage, le café PMU évoquait un monde lointain et abstrait vaguement incarné par des images éparses glanées au fil des ans : lieux enfumés où évoluent quelques spécialistes affairés, noms de chevaux sonnant comme des aphorismes abstraits, files d’attente au guichet... d’emblée il nous est apparu évident de partir de ces images mentales plus ou moins fantasmées et, loin de tout relevé documentaire, d’opter
plutôt pour la métaphore et l’onirique.


©Léa Habourdin et Thibault Brunet


Nous avons donc passé deux mois en immersion dans des petites villes du Pas-de-Calais, allant chaque jour au
Rallye, au Café du Rond-point, à L’Alhambra, à La Cravache d’or, au Gallia. dans ces cafés, nous avons appris comment jouer, comment décrypter le journal des courses, comment gagner et comment perdre, les joueurs nous ont conseillés, se sont gentiment moqués de notre ignorance, se sont parfois agacés de nos questions. Nous avons écouté les histoires de chacun, récits parfois surréalistes ou tragiques échangés comme ça, vite fait, au comptoir, comme si de rien n’était. Nous avons été témoins des bons coups, des intuitions géniales, du cheval-miracle, des gains trop rares et des jours sans. Bref, nous avons partagé la vie des turfistes. Sans modération. Les histoires de chasse, les chiens dociles, les blagues à deux balles, les coups de sang, les coups de foudre, le tir ont fait partie de notre vie jour après jour. C’est ainsi que nous sommes devenus des habitués, des amis.
Un jour, un éleveur de pigeons voyageurs nous a montré son pigeonnier, à quelques mètres du
PMU, nous expliquant les compétitions, nous montrant ses meilleurs pigeons, des athlètes. Nous étions propulsés dans un monde de course, de vitesse, de précision... Puis nous avons dû quitter les lieux, ce monsieur était en effet en liberté conditionnelle et portait un bracelet à la cheville, « je suis bagué comme mes pigeons, nous a-t-il dit, je dois rentrer le soir ».

C’est dans cette brèche, ce lien ténu, fragile et tragique qui existe dans ce monde de courses, d’argent perdu, d’argent gagné, d’échanges avec l’ami
de comptoir, c’est dans cette brèche entre l’animal en mouvement perpétuel et le joueur immobile, tendu vers lui, entre l’animal dehors et l’homme
dedans que nous nous sommes jetés. Montrant les pigeons de course comme s’il s’agissait de chevaux, comme s’ils incarnaient, à eux seuls, la
métaphore que nous cherchions.
C’est munis d’un piège photographique, d’une caméra de console de jeu et d’un appareil compact argentique que nous avons travaillé. Le piège photographique est un outil d'observation du monde dit sauvage, utilisé par les chasseurs ou les biologistes. Son capteur infrarouge détecte le mouvement et la chaleur et son capteur d’image se déclenche chaque fois que quelqu’un ou quelque chose passe dans son rayon. Posé ici ou là dans un PMU, il va se déclencher en moyenne toutes les 4 secondes. Il permet des cadrages proches, au ras du sol, derrière le bar, dans une boîte. C’est un travailleur solitaire, une fois posé là tout le monde l’oublie et lui, il enregistre ce qui advient, en courtes séquences. La caméra de console de jeu elle aussi est dotée d’un capteur infrarouge mais pour scanner en 3d.



©Léa Habourdin et Thibault Brunet


Elle sert habituellement à détecter le corps d’un joueur qui bouge devant la télé pour reproduire ses mouvements au sein du jeu. Associée à un logiciel adéquat, elle scanne et
transmet des fragments d’espace, des objets ou des bouts d’architecture : guichets, coins de salles, néons... Tous flottant dans la page. Ils ont l’air d’avoir été dessinés, de sortir d’un croquis préparatoire à une huile sur toile. Les contours sont francs mais la matière s’étiole par endroits, laissant apparaître par transparence le fond de l’image. L’empreinte du décor des PMU devenue fragile, instable, évanescente.
Enfin l’appareil argentique perçoit les gestes trop brusques, s’émeut d’un drapé de blouson, d’un reflet dans un portefeuille en cuir, de chevilles croisées l’une sur l’autre, il montre la chair, l’environnement clos, l’air chargé d’impatience.
Les Immobiles est un projet mythologique, une danse entêtante. Les archers y sont comme des gardiens, les oiseaux comme des hommes libres et les turfistes évoluent au milieu d’un espace qui se volatilise doucement. de cet ensemble de prises, d’images volées, d’images scannées, de vidéos scandées en ressort un monde qui touche, qui émeut, un monde que nous avons aimé. »

Léa Habourdin et Thibault Brunet

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