©Alain Sauvan
Disparaître et « faire des photos comme s’il n’y avait pas de photographe » comme me l’a dit
plus tard un kapo des bandes de fêlés qui enflammaient le virage sud du stade vélodrome à
Marseille au début des années 90.
©Alain Sauvan
Mais revenons à Zingaro. J’ai retrouvé le cavalier noir au tout début 1984 dans les arènes de Nîmes où j’étais venu faire un reportage sur l’école de Tauromachie mise en place par Simon
Casas. Il était devenu Bartabas et de ses retrouvailles avec Igor le Magnifique et Branlotin la Désespérance chez Richard Estéban, le potier d’Aigues Vives, était né le Circo Zingaro. D’un commun accord, dûment signé verbalement, je devenais le photographe officiel et exclusif de la compagnie. Passant du sable blanc des arènes aux sables noirs de l’AGEI, friche industrielle de la périphérie Nîmoise, je les accompagnais jusqu’au terrain vague de Jaurès, lieu de leur véritable envol.Parmi mes images pas de photos de spectacles ou bien peu, à la fin, lors de la première à Paris, qui sera ma dernière photographiquement parlant.Simplement des moments partagés avec cette tribu barbaro poétique qui préférait stariser les dindons que faire danser les ours.
Moments drôles quand il s’agit de faire entrer une mule dans une roulotte.Dangereux quand il faut faire sauter une table remplie de convives pas toujours rassurés, une douzaine de fois, à un cheval qui prend chaque fois l’éclair de deux gros flashes de studio dans la tronche. Inquiétants quand on voit un aigle regarder avec gourmandise la fontanelle d’un nourrisson a portée de bec.
Moments de vie quotidienne, et de travail, pour beaucoup, de communion quand un Miko vient boire un coup pendu au toit de la roulotte.
Alain Sauvan/Novembre 2014