© Massao Mascaro
Contretype, Bruxelles 4A, Cité Fontainas 1060 Bruxelles Belgique
© Massao Mascaro
Le ciel gris, celui du Nord Pas de Calais, “terre d’accueil et de travail“ pour l’arrivée en décembre 1956 de Tommaso e Teresa, mes grands-parents, i nonni, une fille de cinq ans, mamma, et son frère, zio. Un aller simple, solo andata. La terre ocre, celle de Pianopoli, leur village d’origine. Piano/poli signifie «le village sur un plateau». Il est né d’un écroulement, lors d’un tremblement de terre en 1870.
Rupture.
Séparé de son village d’origine, du flanc de la montagne, détaché du ciel, plus près de la terre. Aujourd’hui, la montagne surplombe le village et la campagne fertile le berce.
Entre ces deux silences, il y a le dialecte effronté, le chant des casseroles qui mijotent “se magna”, la percussion des cartes frappées du poing sur la table, les hommes jouent ‘a scopa.
© Massao Mascaro
La génèse de Beyond the forest s'écrit à la suite de la catastrophe de Fukushima. Sous la pression de l’opinion publique, le gouvernement allemand décidait au printemps 2011 de maintenir le programme de sortie du nucléaire à l’horizon 2022, en misant sur un développement rapide des énergies renouvelables mais aussi sur ses ressources propres en énergies fossiles dont le lignite, présent en abondance sur le territoire.
L’usage de ce combustible fossile à bas rendement produit d’importants rejets de gaz carbonique et de particules fines dans l’atmosphère. Son extraction provoque des bouleversements considérables sur l’environnement et le paysage.
Dans la région de Hambach, à proximité directe d’une des plus grandes mines à ciel ouvert d’Europe, s’étendait jusque dans les années 70 et sur plus de 5000 hectares, une forêt restée intacte depuis plusieurs milliers d’années. La majeure partie de cette forêt a depuis été engloutie par l’exploitation minière.
© Marc Wendelski
C’est dans la forêt de Hambach, en mai 2012, qu’un groupe de militants a édifié un camp pour empêcher la destruction des derniers hectares de forêt. Face à la mine, juste à la lisière, des abris de bois, de paille et d’argile ont été construits. Depuis, des activistes venus de toute l’Allemagne mais aussi d’autres pays européens se succèdent au camp. Ils sont quotidiennement menacés d’expulsion.
Marc Wendelski les a accompagnés, mêlant approche engagée et préoccupations esthétiques, témoignant d’un combat et militant, au passage et intelligemment, pour une nouvelle écologie de l’image et un usage réfléchi de la photographie.
© Marc Wendelski
Pour information, http://www.contretype.org/" sera fermée du 24 décembre au 6 janvier 2015.
Les expositions sont gratuites.