© Alain Fouray
Un public averti a eu le plaisir de découvrir le dernier opus du photographe Alain Fouray chez Deyrolle, célèbre institution dans le domaine de la taxidermie. Un haut lieu de l’insolite, qui avait accueilli quelques jours auparavant Damien Hirst…
Avec cette galerie d’oiseaux naturalisés - mis en livre, c’est-à-dire la plus belle des cages, Alain Fouray ne se contente pas d’interroger le hors cadre d’une façon inédite puisqu’il dénature, par omission en quelque sorte, un monde animal pour mieux nous dépayser et nous dérouter.
© Alain Fouray
Le « ventre » de l’oiseau devient ici le lieu d’une autre nature. Par analogie, le corps animal se fait corps social, mais aussi paysage, œuvre d’art, robe de haute couture, tête aborigène… Ce livre précieux, d’une blancheur immaculée, au nom de parfum rare, est donc aussi un voyage dans le beau et l’insolite.
Chez Alain Fouray, le regard précède toujours la technicité du geste. Une fois encore, avec sa rigueur conceptuelle, il interroge et scrute le réel au plus près, pour mieux l’enchanter.
On pense, en le refermant, à Cyrano de Bergerac et à sa célèbre dernière tirade : « quelque chose que sans un pli, sans une tache, j'emporte malgré vous, et c'est... Mon panache. »