Se détache alors le groupe des gens avec des t-shirts rose, des bonnets de fourrure, des manteaux beige, des imprimés colorés, des sacs en bandoulières ; celui des jeunes couples marchant bras dessus bras dessous, des lecteurs de quotidiens, des dormeurs dans le train, des vieilles dames en manteau ou des mamans avec leur poussette. Le photographe a d'abord entrepris ses « Photo Notes » en 1992, dans sa ville natale d'Arnhem, en Hollande, avant de poursuivre à Amsterdam, Utrecht, La Haye, New York puis Venise. Plus tard, il a voyagé dans le monde entier à Paris, Barcelone, Rotterdam, Berlin, Cologne, Arles, Liverpool, Bruxelles, Kassel, Stockholm, Luxembourg, Moscou, Londres, Shanghai, Tokyo, Bombay, Mexico, Nairobi, Sao Paulo, Marrakech, et Le Caire. Grâce à la foi de l artiste en son projet, à sa ténacité et à sa discipline, l'ouvrage reflète un véritable portrait de la mondialisation et témoigne notamment de notre asservissement toujours actuel pour la surconsommation. À la fois voyeuriste, ludique et déroutant, avec plus de 6 000 photos au total et un essai du philosophe et critique d'art américain David Carrier, ce livre fascinant est bien plus qu'un document superficiel sur l'évolution des modes et des coiffures, il soulève des questions existentielles sur l'identité et l'individu comme produit de la société. Cet ouvrage de 500 pages, objet culte en devenir, enthousiasmera les passionnés de culture contemporaine et aura sa place dans la bibliothèque de tout collectionneur et de toute « fashionsita ».
Hans Eijkelboom (né en 1949) explore depuis plus de 40 ans le culte du moi, la personne et « l'homme de la rue ». Calme et discret, il poursuit depuis son studio d'Amsterdam une oeuvre d'une rare envergure qui s'intéresse aux notions d'identité et d'image de soi. Ses livres plus de cinquante à ce jour, pour la plupart auto publiés sont des objets de collection. Son oeuvre a été exposée à Amsterdam, à New York et à la Biennale de São Paulo. Plusieurs de ses travaux ont été présentés dans l'exposition collective consacrée à la photographie hollandaise Small Universe, aux rencontres d Arles 2014, proposée par Erik Kessels.
David Carrier est un philosophe et critique d'art américain. Après avoir enseigné la philosophie à la Carnegie Mellon, il est professeur à la Case Western Reserve University et au Cleveland Institute of Art. Il est l'auteur des Principes de l'écriture de l'histoire de l'art (1991), L'Esthète dans la ville: La philosophie et la pratique de la peinture abstraite américaine dans les années 1980 (1994), Le musée scepticisme : Une histoire de l'écran de l'art dans les galeries publiques (2006) Le Monde de l'Histoire de l'Art et ses Objets (2009) et Art Sauvage (Phaidon, 2013). Il est également contributeur à Appolo, Artcritical et Artforum, ainsi qu'au Brooklyn Rail et au Burlington Magazine.