© Richard Ballarian
Expositions du 13/11/2014 au 16/11/2014 Terminé
La Bellevilloise 19-21, rue Boyer 75020 Paris France
Invité honorifique de Photo Off, Richard Ballarian choisit de présenter une sélection de photomontages de la série « Métal » et de scènes de foules de la série « Urban Man ».La Bellevilloise 19-21, rue Boyer 75020 Paris France
« Métal »
Fasciné par la dimension urbaine de la modernité, le photographe Richard Ballarian réfléchit sur l’esthétisme de l’architecture industrielle, des usines sidérurgiques de Völklingen en Sarre au Centre Pompidou avec la série « Métal ».
Dès les années 80, le regard de l’artiste questionne, transforme, « déconstruit » les bâtiments de notre patrimoine, édifices contemporains (gare TGV de Lyon-Saint-Exupery) ou vestiges d’un autre temps (temples grecs, églises baroques, palais), afin de créer de nouveaux espaces. « Dans le photomontage du château de Chambord, j’ai réorganisé l’espace et joué avec les symboles, pour transposer le tout en une nouvelle réalité. C’est ce glissement de la réalité qui est la clé de la réussite. »
Dans la série «Métal», les structures métalliques sont recomposées en miroir. Par cet artifice Richard Ballarian crée une nouvelle ordonnance. De ces tubes, grues, machines, arrachés à leur utilité première, naît une vision onirique souvent inquiétante telle que de gigantesques organes sexuels mâles ou femelles, version in- solite d’une nouvelle et menaçante Origine du monde. Ces œuvres rappellent parfois l’univers terrifiant, totalitaire, voire concentrationnaire de la ville Moloch broyant les hommes, de Metropolis de Fritz Lang, ou l’ambiance cauchemardesque de Big Brother de George Orwell. Il met en lumière le caractère hybride d’un monde où les réseaux de tuyaux, anatomies métalliques, suscitent un foisonnement d’analyses possibles. Le spectateur est placé au centre d’une curieuse machinerie que le photographe laisse libre d’interpréter. Un concept hérité de Marcel Duchamp : « le regardeur » crée l’œuvre autant que l’artiste.
« Urban man »
Les scènes de foules nous placent dans l’univers de la ville. Masse où l’individu est unique, silhouettes désincarnées intemporelles qui déambulent dans une cité dématérialisée. Les figures semblent transposées dans une autre réalité. Âmes errantes, c’est au public de construire leur histoire, leur passé, leur devenir. Ses personnages évoquent la solitude des grandes villes et les écrits d’Alfred Döblin, de John Dos Passos ou de Robert Musil. Cette série est le résultat d’un long processus de re- cherches chimiques dans sa chambre noire : «L’expérimentation prend une grande part dans le travail et je crois que mes études de physique ont développé chez moi un amour de cette recherche. » Il introduit le facteur du ha- sard. La prise de risque, l’aventure, l’incertitude et l’accident font désormais partie du processus créateur. Des roses pâles, des verts tendres, des beiges et du marron sépia viennent sublimer le noir et blanc. Ses expériences témoignent de sa quête de la nouveauté.
Créateur de tableaux photographiques, Richard Ballarian nous révèle un art où poésie et science s’allient.
© Richard Ballarian
© Richard Ballarian