
Expositions du 13/11/2014 au 16/11/2014 Terminé
Grand Palais Galeries nationales du Grand Palais Champs-Elysées 75008 Paris France
Du 13 au 16 novembre 2014 sous la Nef du Grand Palais à Paris, SFR proposera au public amateur et professionnel de la photographie de découvrir les œuvres des lauréats du concours « SFR Jeunes Talents - Paris Photo » : Anneloes Pabbruwee, Clémentine Schneidermann, Laurence von der Weid, Marco Kesseler et Yurian Quintanas Nobel. SFR, fidèle partenaire de Paris Photo, offre ainsi une vitrine inédite aux lauréats en leur permettant d’exposer leurs œuvres à la première foire internationale dédiée à la photographie.Grand Palais Galeries nationales du Grand Palais Champs-Elysées 75008 Paris France
Le programme « SFR Jeunes Talents Photo » permet à des artistes photographes de participer à des concours tout au long de l’année pour être exposés lors de rendez-vous incontournables comme Paris Photo ou Les Rencontres d’Arles. Depuis maintenant 10 ans, SFR soutient la jeune création photographique et a ainsi accompagné une centaine de photographes, parmi lesquels Vladimir Vassiliev, Marie Sommer ou Sylvain Couzinet-Jacques.
Cette année, SFR mettra à disposition une application mobile spécifique permettant aux visiteurs de profiter de nombreux services d’informations. Cette application mobile permettra aux visiteurs de profiter d’informations sur les expositions, les fiches des artistes, l’agenda, les plans, les informations pratiques et un accès à la billetterie. Cette application sera téléchargeable gratuitement sur tous les smartphones sous iOS ou Android.
Parmi les 1 000 photographes ayant pris part au concours, les 5 lauréats ont été désignés par un jury d’experts composé de professionnels de la photographie et de l’art. Présidé par Julien Frydman, directeur de Paris Photo, il se compose également de Cédric Delsaux, photographe, Eric Dereumaux, fondateur de la Galerie RX, Natacha Wolinski, journaliste à France Culture.
Le jury a désigné les lauréats suivants :
Anneloes Pabbruwee, coup de cœur du jury, est née en 1972 à Rotterdam. Elle est depuis quinze ans ingénieur du son dans le cinéma et c’est au contact des cameramen qu’elle a eu l’envie de faire des images. Elle suit depuis trois ans une formation à la Fotoacademie d’Amsterdam.
© Anneloes Pabbruwee
« De quel film inconnu de Pasolini sont extraites ces images intensément cinématographiques qui expriment la ferveur et les tourments de l’adolescence ? Plages d’Istria, rues de Naples, les « ragazzi » vibrent d’une énergie inépuisable, intemporelle, et pourtant, les couleurs de ces instantanés aux allures de « film stills » sont celles déjà du souvenir et de la nostalgie.
Sous le soleil de la mélancolie, les corps des enfants du sud sont libres de toute entrave, mais les visages sont graves, comme si ces garçons et ces filles pressentaient que la jeunesse n’est pas éternelle et que les jeux de l’amour sont plus fugaces que l’écume des vagues. Les images en mouvement épousent la fluidité des gestes, soulignent la sensualité inconsciente des accolades, exaltent le grain lumineux des peaux. A chacun d’inventer son propre montage, son propre scénario face à ces travellings, ces vues larges et ces plans resserrés qui semblent obéir à une chorégraphie qui est celle de la vie même, quand elle est touchée par la grâce. »
Natacha Wolinski
Clémentine Schneidermann est née en 1991 à Paris. Après avoir étudié la photographie à l’école d’Arts appliqués de Vevey, en Suisse, elle finit actuellement son master en photographie documentaire à l’Université de Newport, au Pays de Galles.
© Clémentine Schneidermann
« Les mythes n’ont pas de frontière. La légende d’Elvis dépasse de loin les ors et les tentures de Graceland, à Memphis. Elle est vivace aussi de ce côté de l’Atlantique, et tout particulièrement à Porthcawl, petite ville du Royaume-Unis qui organise chaque année, en septembre, un festival en hommage au « King ». Entre le Tennessee et le Pays de Galles, les fans se ressemblent étrangement, clones d’une idole à banane et double menton, enfants eux aussi de la zone et de la brique, prétendants à la bedaine et au kitsch de l’icône parvenue.
Avec leurs chemises bleu pétrole et leurs jupes bouffantes, les doublures d’Elvis et de Priscilla reconduisent un même rêve suave et clinquant de gloire et de postérité. Rien ne spécifie dans les images de Clémentine Schneidermann de quel côté de l’Atlantique on se trouve et c’est le miracle de ces photos situées à mi-chemin de la fiction et du document que de mettre en lumière une planète non répertoriée du système solaire, la planète Elvis. Elle agrège des êtres aux visages tristes et marqués par la vie qui s’inventent des destinées radieuses, par delà les infortunes du sort et l’orbe brisée du quotidien. »
Natacha Wolinski
Laurence von der Weid est née en 1977 à Zurich (Suisse). Après des études de commerce et un début de carrière en agence de communication, elle opère une reconversion professionnelle en 2010 pour se consacrer entièrement à la photographie. Elle effectue une formation aux Gobelins, puis devient photographe freelance. Elle vit et travaille à Paris.
© Laurence von der Weid
« Derrière la vitre des bus, les passagers s’entassent. Les silhouettes s’emboîtent, les épaules se frôlent, les corps patientent dans l’indifférence, contraints à la promiscuité. Les esprits, eux, sont ailleurs. Ils font sécession, se nichent dans des bulles, préservent leur territoire intime et nient le voisinage.
De l’autre côté de la vitre, depuis le fracas des rues d’Istanbul où elle ne cesse de revenir, Laurence von der Weid saisit au vol ces gueules d’anges, d’ascètes ou d’affligés et s’invente des histoires. Cet homme aux sourcils épais sort d’un film de Nuri Bilge Ceylan. Cet enfant joufflu et pensif est un jumeau des petits princes de Goya. Cette jeune fille au béret rouge est une héroïne de la résistance. Inscrits dans des carcans de métal, noyés dans des reflets, les regards qu’elle capte sont si intenses qu’ils s’échappent pourtant et font exploser le cadre. Les images dès lors ont la beauté et la gravité des cérémonies de baptême. Elles disent la force de l’humain en dépit de l’opacité des lieux, la volonté de résistance, le mépris de l’enfermement et la foi, inébranlable, en un hors champ possible. »
Natacha Wolinski
Né à Londres en 1989, Marco Kesseler est diplômé de l’University College Falmouth, section Press & Editorial Photography. Il vit actuellement en Grande-Bretagne mais parcourt régulièrement l’Europe.
© Marco Kesseler
« La place Maidan, à Kiev, symbole de l’insurrection contre le Président Ianoukovitch. Attente. Expectative. Chacun campe sur ses positions. Policiers anti-émeute d’un côté, insurgés de l’autre. Ici, une femme transie de froid drapée dans le drapeau national. Là, un autre à moustache traditionnelle, fragile et invincible sous la cote de mailles de son pull-over tricoté maison, images que les télés et les medias du monde entier ne prennent pas le temps de voir ni de cadrer.
Et puis ces sacs de neige et de gravas qui font barricades, ces battes de base-ball qui pallient l’absence d’armes à feu, ces costumes de tigre comme un paradoxal camouflage, une vision surréaliste marquée par ces croix de bois, au sol, qui commémorent déjà les absents. Il y a là tous les éléments d’un récit en images où les personnages et les actions semblent obéir aux lois d’un metteur en scène invisible, hésitant encore entre le grave et le désopilant, l’insolite et l’insoutenable, qui maintiendrait entier le suspense du dénouement. Marco Kesseler a pris ces photos en février 2014. Quelques jours après son retour en Grande-Bretagne, le pouvoir était renversé et la révolution ukrainienne s’étendait à tout le pays. »
Natacha Wolinski
Yurian Quintanas Nobel est né à Amsterdam en 1983. Il a suivi un cursus de technicien supérieur de l'image à l’école ITES de Barcelone, de 2004 à 2006, puis une spécialisation en journalisme à l'IDEP de Barcelone en 2007. Il vit actuellement en Catalogne, en Espagne.
© Yurian Quintanas Nobel
« Quand les lumières de Los Angeles déclinent, le désert californien reprend ses droits. Poussière et luminescence, silence et stupeur, à 300 kilomètres au sud-est de LA, des hors castes reconduisent l’expérience limite d’Into the wild.
Ce sont d’anciens détenus ou des vétérans de guerres dont personne ne veut plus entendre parler. Ce sont des retraités, des marginaux, des indociles. Ils vivent sans eau courante, sans éclairage de rue, sans supermarchés, dans des maisons faites de bric et de broc. Ils ont planté leurs banderilles dans un décor qui ne veut pas d’eux, ils s’accrochent aux broussailles avec leurs pupilles démentes et leurs peaux plus crevassées que les sols arides qu’ils foulent. Ils émergent de l’aveuglante lumière comme des oiseaux de proie, des animaux de mauvaise compagnie, des créatures réfractaires, anti-héros de la société américaine, héros cependant sous l’œil ébloui de Yurian Quintanas Nobel qui voient en eux les derniers insoumis. Ses images crissantes sèment le trouble autant qu’elles fascinent, aveuglantes de beauté et de désolation, brutales et effarantes, au risque de la chimère, comme si leur dimension d’irréel les lestait d’un surcroît d’évidence et d’authenticité. »
Natacha Wolinski