© Aaron Siskind, Harlem 1940
Expositions du 28/11/2014 au 22/2/2015 Terminé
Pavillon Populaire de Montpellier Esplanade Charles de Gaulle 34000 Montpellier France
Figure majeure de la photographie américaine, mais trop souvent contournée, Aaron Siskind (1903-1991) voit l’importance de son oeuvre se déployer enfin dans une exposition monographique exhaustive, la première depuis plus de 30 ans, constituée de près de 250 tirages originaux, conçue et organisée par le Pavillon Populaire, en collaboration avec les archives Siskind (Center for Creative Photography, Tucson) et la Aaron Siskind Foundation de New York.Pavillon Populaire de Montpellier Esplanade Charles de Gaulle 34000 Montpellier France
Commencée à New York dans les années 1930 sous le signe d’un réalisme documentaire rigoureux, jamais délaissée, au sein de la prestigieuse Photo League, elle revêt, à partir de 1943, un formalisme exigeant, aux limites de l’abstraction, sous l’influence des peintres de l’expressionnisme abstrait (Wilhem De Kooning, Franz Kline...), avec qui Siskind partage les mêmes engagements esthétiques. Cette exposition reconstitue pour la première fois, et dans sa chronologie, le parcours cohérent du photographe-enseignant, attiré tout autant par la photographie vernaculaire architecturale (exemplifiée tout au long de son enseignement à l’Institute of Design de Chicago, fondé par Laszlo Moholy Nagy) que par un expressionnisme sensuel nouveau, où la métaphore et les tensions formelles occupent une place essentielle au sein d’une dramaturgie de l’objet photographié désormais tenu à une place nouvelle, celle de la surface plane du tirage photographique. Beaucoup d’oeuvres inédites sont ici présentées.
© Aaron Siskind, Harlem, 1940
© Aaron Siskind, Chicago Nude, 1957
© Aaron Siskind, Chicago 13, 1952
Ce réalisme symbolique, cette poétique puissante, ont engagé Siskind vers l’expérimentation de voies visuelles inexplorées. Il y apparaît comme un photographe à part entière, au-delà de tout pictorialisme, passionné par la confrontation d’univers culturels ou esthétiques multiples. Son relevé de signes, de configurations graphiques inattendues et complexes, sa passion pour l’anthropologie urbaine et pour les forces universelles de l’inconscient ouvrent, dans les années cruciales de la photographie américaine, entre 1950 et 1980, et pour beaucoup de jeunes artistes, une alternative nouvelle à la street photography alors dominante.
Edito de Gilles MORA
Directeur artistique du Pavillon Populaire et commissaire de l’exposition