Bercy Village Cour Saint-Émilion F-75012 Paris France
Dès cet automne et durant toute la période des fêtes de fin d’année, Bercy Village nous entraîne dans un voyage féérique à la frontière du réel et de l’imaginaire, à travers l'exposition photographique intitulée My Little Paradise. Constituée d'une vingtaine de photographies en grand format, cette nouvelle exposition, présentée dans les passages couverts de Bercy Village, ouvre une fenêtre sur le pays des merveilles de l’artiste japonaise Miwa Nishimura, qui, à travers ces petits clones d’elle-même ressemblant à des elfes, nous promène dans une nature enchanteresse, au coeur de l’infiniment petit... Une exposition pour les tout-petits et les grands enfants, à aller voir à pas de géant ! En savoir plus : www.bercyvillage.com
Une promenade à la frontière du réel et de l’imaginaire...
Après la re-découverte des lieux incontournables du patrimoine culturel français grâce à l'exposition ImagineFrance de la facétieuse photographe Maia Flore, Bercy Village met de nouveau à l’honneur, cet automne, l’imaginaire débordant d’une autre femme artiste, celui de My Little Paradise de Miwa Nishimura.
Ce travail autour de l’Eden miniature de l’artiste, fait allusion à l’innocence de l’enfance et au passage à l’âge adulte, mais aussi et surtout à son propre déracinement géographique. Artiste japonaise, elle a quitté sa terre natale pour venir étudier l’art en France il y a de nombreuses d’années. C’est alors que ce voyage photographique et pictural intérieur a commencé sous la forme d’un « journal ». Au départ, comme l’explique l’artiste, la photographie n’avait pour elle qu’un rôle documentaire mais est vite devenue le medium de prédilection de cette série.
22 juillet 13h25 2005 © Miwa Nishimura
En modifiant l’échelle entre les personnages – des petits clones de l’artiste elle-même – et le décor réel, Miwa Nishimura nous entraîne dans le monde de l’infiniment petit tel qu’il est fantasmé par l’artiste, une promenade haute en couleur, empreinte de féérie et de beauté, quelque part entre Alice au pays des Merveilles et Les Voyages de Gulliver. Mais à y regarder de plus près, l’artiste nous offre à travers ces petites fourmis affairées une vision plus riche et plus proche de nous, franchissant sans cesse la frontière entre l’illusion et la réalité, « pour que la réalité d’origine prenne plus de vivacité et d’éclat », précise l’artiste. « Je pense que l’illusion met davantage en valeur la réalité même », poursuit-elle.
Derrière cette naïveté apparente, l’artiste nous livre en effet une réflexion plus profonde sur notre rapport au monde et notre existence. Elle incite le visiteur à prendre le temps d’examiner les moindres petits détails de ses oeuvres, qui font tout l’intérêt de son travail. Elle nous invite à pénétrer l’infiniment petit comme le ferait un botaniste muni d’une loupe. « La loupe du botaniste, c’est l’enfance retrouvée » dit justement Bachelard, car « les enfants regardent grand ». Miwa Nishimura fait ainsi l’éloge de la lenteur (le secret du bonheur ?) et nous invite à séjourner dans ses images pour accéder à un monde nouveau, un monde d’amour où les gens pressés
... quelque part entre l’Asie et l’Occident
Si Miwa Nishimura ne revendique pas ostensiblement les influences de sa culture nippone sur son travail, il n’en demeure pas moins que l’artiste a été profondément nourrie par les années qu’elle a passées à étudier la peinture traditionnelle japonaise à l’Université d’Art et de Design Joshibi à Tokyo, où elle a appris les règles de la beauté formelle du Japon et de la peinture de l’Asie de l’Est. Son sens aigu du détail, sa minutie, sa maîtrise de la composition et des couleurs, sont autant d’éléments techniques qui abondent dans ce même sens. Et que dire de son goût pour la nature et le végétal, qui envahissent ce « petit paradis », quand on sait que Miwa Nishimura a travaillé plusieurs années dans un atelier de création de kimonos pour peindre des motifs sur soie et qu’elle a pratiqué l’ikebana (l’art floral japonais) ?
Enfin, si les elfes et autres petits êtres de la forêt sont largement présents dans la mythologie occidentale, ils le sont également dans les croyances anciennes asiatiques. L’imaginaire japonais est en effet peuplé de multiples âmes, les « Kamis », petites divinités de la nature et forces créatrices de l’univers dans la religion shintoïste et animiste. Peut-être ces petits clones de Miwa Mishimura en sont-ils les émanations, plus contemporaines, des ingénues un brin décalées...