Ce travail sera également exposé pour la première fois à la Galerie Lazarew, à Paris, cet automne avant d’être présenté à Bruxelles en 2015.
Sei
Une même prononciation, un même mot de la langue japonaise, mais 28 caractères kanji offrant une multitude de sens : étoile, voix, bleu, sexe, énergie, mort, trahison, quiétude, pureté… La photographe Yuriko Takagi ouvre la boîte de Pandore au fil de ses 28 boutons de plantes photographiés en plan serré, en noir et blanc. Que donne-t-elle à voir ? Fleurs de chair ou végétales ? Le regard se perd dans ces boutons qui évoquent autant de mondes mystérieux et revêtent donc des sens divers.
Pétales striés, pliés, pistils duveteux, étamines soyeux, pédoncules âpres, aigrettes laineuses… Est-ce des fleurs, des sexes féminins, des morceaux de taffetas froissés, des papiers de soie soufflés ? Les sens se réveillent : tactilité, vertige, mondes sourds, sombres ou lumineux, la photographe nous plonge aux frontières du connu pour une mise en abîme de la compréhension et de la perception. Ses images révèlent ce qui est caché, bouscule notre appréhension du monde. Elles nous tendent un miroir, où nous voyons, projetons, nos désirs inconscients ; elles racontent la pluralité du monde.