philippe gronon, "vitrine, sélestat" a, 2003 - collection géotec
Expositions du 18/10/2014 au 27/12/2014 Terminé
Galerie Barnoud 9 Boulevard de l'Europe 21800 Quetigny France
La galerie barnoud expose des travaux de Philippe Gronon (né en 1964 à rochefort-sur-mer, vit et travaille à malakoff), un artiste qui utilise la chambre photographique pour photographier des objets particuliers. pour cette exposition, il s'intéresse à des objets fonctionnant à l'électricité.Galerie Barnoud 9 Boulevard de l'Europe 21800 Quetigny France
Dans un entretien mené par jean-marc réol publié en 2001 au sein de la monographie co-éditée par le 19, centre régional d'art contemporain de montbéliard, le frac des pays de la loire et le frac franche-comté, philippe gronon explique que « photographier à la chambre n'est pas un retour nostalgique sur le passé, une coquetterie historiciste, c'est accepter un ensemble de contraintes qui donnent une consistance matérielle particulière à la médiation photographique.
La lourdeur même du dispositif induit une relation au regard, au temps, à la lumière, plus réflexive, plus mentale, moins directement subjective, moins dépendante du “moment décisif“ du déclenchement que dans la photographie légère ».
Le résultat : des images d‘une grande fidélité par rapport aux objets représentés, aux couleurs intenses ou présentant de subtiles nuances de noir et de blanc.
Après la série, entre-autres, des coffres-forts, tableaux de cotation, tas de fumier, versos de tableaux, ce sont des portes d'ascenseur, des tableaux électriques et des lampes chirurgicales qui sont photographiés selon une même procédure : isolés de leur contexte, de face, à l'échelle 1, sans éclairage additionnel.
La qualité des tirages et leur mode de présentation confèrent à ces images une forte présence qui confronte le spectateur à la matérialité, au caractère énigmatique d'objets finalement bien plus intéressants qu'il n'y paraît. en effet, philippe gronon considère que « certaines choses sont plus particulièrement chargées de sens, parce qu'elles synthétisent ou qu'elles sont symboliques de l'univers dans lequel elles existent. ces choses sont généralement très discrètes malgré souvent leur évidence ; elles sont même presque invisibles tout simplement parce que, même si elles sont inconsciemment perçues, elles ne sont jamais pointées » (ibid.).
Interviewé par la journaliste du bien public sophie van vlierberghe en 2012, à l'occasion de la double exposition que le musée magnin et le musée des beaux-arts de dijon avaient organisée autour de ses versos, philippe gronon résume : « ma démarche vise à attirer l'attention sur ce qu'on ne voit pas. de cette façon, l'objet est précisément ce qu'il est mais peut devenir autre chose, il se transforme. [...] l'envers d'un tableau, de part son esthétisme singulier, devient ainsi une autre toile derrière la toile ».
Même si dans cette nouvelle exposition, les projecteurs (2013-2014) sont montrés de face, ne révélant rien qui serait habituellement caché, le processus est le même que pour les versos de tableaux ou d'autres œuvres de philippe gronon. ces lampes scialytiques, destinées à produire une lumière précise et sans ombre portée, ne sont généralement pas au centre de l'intérêt des personnes qui fréquentent les salles d'opérations des hôpitaux. objets au départ bien réels caractérisés par leur fonctionnalité, ils sont ici transformés en de fascinantes formes abstraites.
Le travail de philippe gronon est représenté dans d'importantes collections telles que celles de la bibliothèque nationale de france, du fonds national d'art contemporain, de la maison européenne de la photographie, du musée d'art moderne et d'art contemporain de la ville de Nice, du Mamco (genève, suisse), du musée des Beaux-Arts de Nantes, du musée du Louvre, du musée National d'Art Moderne Georges Pompidou et de plusieurs fonds régionaux d'art contemporain, notamment.