Ali NADI © Roberto Battistini
Expositions du 3/11/2014 au 30/11/2014 Terminé
Musée de l'histoire de l'immigration 293, avenue Daumesnil 75012 Paris France
« L'exposition photographique de Roberto Battistini : «MEMORIA» a pour objet un travail de mémoire associant des paysages corses de la résistance aux acteurs de ces combats.Musée de l'histoire de l'immigration 293, avenue Daumesnil 75012 Paris France
Le parti pris du photographe est documentaire, frontal, sans ambiguïté ni détours. Les légendes et les textes qui accompagnent les images permettent de restituer ces territoires et ces portraits dans le contexte historique de l'époque. Il est allé à la rencontre de combattants, de résistants, témoins survivants et privilégiés de la libération de la Corse, premier département français libéré pendant la seconde guerre mondiale. Ces témoignages et ces expériences vécues constituent la colonne vertébrale d'un questionnement sur cette période.
Roberto Battistini s'approprie l'Histoire pour la croiser avec celle de sa propre famille, point de départ de ce projet photographique qui, par son propos, nous renvoie à la question de la transmission de la mémoire. Ainsi, parmi la cinquantaine de photographies qui compose cette exposition, nous pouvons voir Saïd Mehlaoui, Goumier combattant du 2e GTM, chez lui au Maroc, mimant avec sa béquille les combats d’octobre 1943 au col de San Stefano et au col de Teghime; ou encore Jean-Paul Giovanni nous indiquant le lieu – aujourd'hui un restaurant – où un « collabo » a été fusillé. Et puis, les plages de Chiuni et de Saleccia, où le sous-marin Casabianca débarqua, dès 1942, des hommes, des équipements et des tonnes d'armes et de munitions; mais également les grottes et caches de résistants corses dans le maquis; sans oublier les endroits de souffrances et de malheurs que furent les cellules des prisons à Ajaccio et autres lieux d'arrestations et d'exécutions à Bastia… Roberto Battistini nous donne à voir ici, avec sobriété et respect, des grandes pages de l'Histoire, de notre histoire ; sans nostalgie ni amertume.
La photographie devient ainsi un levier incontournable dans la démarche d'un véritable travail de mémoire : elle va à l'encontre de l'oubli en établissant une différence entre les lieux dont on se souvient et ceux que l'on questionne ».
édito de Marcel FORTINI,
Directeur du Centre Méditerranéen de la Photographie.
Les Goumiers © Roberto Battistini