Hole of light II, charcoal on paper, 205x120cm, 2014, courtesy La Galerie Particuliere, Paris- ?Bruxelles © Levi van Veluw
Expositions du 9/10/2014 au 9/11/2014 Terminé
La Galerie Particulière 16 rue du Perche 75003 Paris France
Levi van VeluwLa Galerie Particulière 16 rue du Perche 75003 Paris France
The Collapse of Cohesion
Le monde de Levi van Veluw est régressif : ses derniers travaux révèlent le sens des premiers, chaque nouvelle œuvre vient éclairer les séries passées, il fonctionne comme une spirale qui remonterait inlassablement le temps, à la recherche du fait déclencheur, de là substance première, des origines.
Au début justement il y a un cauchemar récurrent : dans sa chambre un enfant tente de maintenir groupées entre ses mains des billes de verre. Elles glissent entre ses doigts, s’échappent, roulent et s’éparpillent dans tous les coins de la chambre alors que l’enfant tente de les regrouper et de les maintenir ensemble.
Mais toujours l’une d’entre elles finit par lui échapper. L’ordre est cassé, les barrières ont cédé. Les billes roulent, se répandent et l’enfant doit tout reprendre, les ramasser, une part une, les regrouper et les contenir : chasser le chaos, inlassablement.
La série « The collapse of Cohésion » rejoue ce rêve à l’infini : la chambre de l’enfant- son lit, son bureau, l’armoire- patiemment ré-inventée, ré-ordonnée, figée pour un temps dans un ordre merveilleux. Les traits du dessin sont doux. Le calme règne. Bien vite cependant le vent se lève, la haute marée arrive, le parquet ondule, les chaises se soulèvent. La chambre se disloque, se désagrège sous l’effet des forces de la nature : l’ordre retourne au chaos, les tables s’effondrent, les armoires s’affaissent, les cabinets explosent. Les billes à nouveau renversées, le monde vacille.
Et l’artiste rejoint l’enfant. Le temps a toutefois apporté un début de compréhension et de lucidité à l’artiste. Quelques remèdes aussi : ces représentations du chaos sont avant tout des créations de l’esprit. Avant que d’être posé sur le papier, il est mentalement ordonné – Levi van Veluw ne procède pas par dessins préparatoires : l’image, mûrie, s’inscrit directement et sans hésitation sur la feuille vierge. En d’autres mots, ce chaos est une structure. Un chaos ordonné. Un chaos élaboré et contrôlé par son créateur. Un chaos que l’artiste a su apprivoiser, comme ces mauvais rêves que l’on rationalise afin de les désamorcer, de les atténuer en mettant en exergue leur invraisemblance.
Et pourtant. Pourtant, régulièrement l’artiste se prend à douter de ses compositions, de ces structures si rassurantes et qui le calment. Dessiner à main levée ne permet pas la perfection si apaisante. Les lignes droites ne le sont jamais totalement. Les faces des cubes ne sont pas totalement identiques. Peut-être même les parallèles sont-elles fausses.
Alors le papier se déforme, des temps anciens l’onde remonte, la tension arrive, les doigts se tordent, l’emprise se desserre, et les billes, à nouveau, se répandent dans la chambre de l’enfant.
Shadows, charcoal on paper, 150x88cm, 2014, courtesy La Galerie Particuliere, Paris-Bruxelles © Levi van Veluw
Artiste pluridisciplaire – vidéo, installation, photographie, dessin - Levi van Veluw, né en 1985 à Hoevelaken dans les Pays-Bas, est une figure centrale de la jeune scène artistique néerlandaise. Diplômé du ArtEZ Institute of Arts d’Arhem sont travail a été récompensé par des nombreux prix et montré dans des institutions aussi bien européennes qu’internationales (Rijksmuseum Twente ; The Netherlands CODA Museum; the Netherlands Mondriaan Huis; Gemeente museum Den Haag ; Museum for Modern Art, Arnhem; Kunsthal, Rotterdam; Arte Leku Arts Centre, Spain; Museum for Arts and Design, New York; Museums Quartier, Vienna; Museum of Sound and Image, São Paulo...).
Motoï Yamamoto
«Labyrinth»
“Drawing a labyrinth with salt is like following a trace of my memory. Memories seem to change and vanish as time goes by; however, what I seek is to capture a frozen moment that cannot be attained through pictures or writings. What I look for at the end of the act of drawing could be a feeling of touching a precious memory.”
Que le motif soit un immense Labyrinthe, un Jardin flottant comme l’écume de mer, un tapis de feuilles, les œuvres de l’artiste japonais Motoi Yamamoto sont des dessins méditatifs d’une beauté saisissante. Depuis 1994, à même le sol, ces immenses dessins d’une blancheur éclatante sont réalisés avec du sel, son matériau unique. Entre ses mains les cristaux s’écoulent comme d’un sablier. L’artiste trace patiemment, comme il le ferait avec un pinceau, une ligne blanche ininterrompue et tournoyante à l’aide d’une poche à douille remplie de sel en un geste répétitif semblable aux mantras d’un moine en plein rituel de prière. Le choix du sel est hautement symbolique, traditionnellement source de vie et élément purificateur, il est utilisé au Japon dans les cérémonies célébrant la vie ou la mort. Éblouissante, éphémère, risquant d’être détruite au moindre faux-pas d’un visiteur distrait, chaque installation est une expérience métaphysique.
Floating Garden
Salt, Diameter 10m
Solo Exhibition: Return to the Sea
Shaw Gallery, Utah, USA
2014 © Motoi Yamamoto
Né en 1966 à Onomichi au Japon, Motoi Yamamoto vit et travaille à Tokyo. Ses installations ont été montrées dans différents musées internationaux, The Hermitage State Museum, Saint Petersburg, Russia, Scottsdale Museum of Contemporary Art, Arizona, U.S.A, Bellevue Arts Museum, Washington, U.S.A., Seoul Museum of Art, Seoul, Korea ...et en 2013 à la Biennale de Melle.