
© Anton
Expositions du 7/10/2014 au 31/10/2014 Terminé
Galerie SIT DOWN 4, rue Sainte-Anastase 75003 Paris France
Artiste né à Athènes, vivant et travaillant à Paris, Anton présente sur les murs de la Galerie Sit Down quelques-uns de ses travaux récents. Dessins millimétrés de sous- bois, silhouettes diaphanes photographiées dans la pénombre, autant d’images apparues sur l’émulsion photographique dont les aspérités du papier fourniraient des indices, comme une énigme chimique, rien qu’une énigme chimique.Galerie SIT DOWN 4, rue Sainte-Anastase 75003 Paris France
L’œil voit, lui, des histoires : scénarios tacites qui lient une ombre et une branche, les rendant sœurs de scène ; manteau délaissé sur un bord de plage, ou ramené sur la rive par le ressac ; cabanes abandonnées, peut-être jamais habitées.
Anton creuse et dénude ses images pour mieux faire éclater leur sens : certaines ont été projetées, re-photographiées, reflétées avant de réapparaître ; d’autres ont changé de propriétaire, trouvées au fond d’une caisse de vieux films. Mais toutes finissent leurs courses, morcelées et statiques, sur un papier photographique. “Ce sont deux amoureux dans la neige “, dit Anton. On imagine pourtant une série noire, fin funeste où les corps vivants sont déjà les traces de leurs futures absences.
Le film s’est arrêté à l’image, il n’y a pas de fin à l’histoire du couple mais ils existent encore, fixés par la chimie à leurs destins de papier, d’icônes sur le mur d’Anton qui raconte. Plus là mais vivants couchés.
Saskia de Rothschild
© Anton
© Anton
Absences
Le mystère qui entoure le travail photographique d’Anton autant qu’il le voile est celui du jour d’après.
Quelqu’un serait passé... Quelque chose se serait passé...
Et de cet évènement, nous ne saurions presque rien sinon que nous en contemplons aujourd’hui les débris : Pièces à conviction de la tragédie ordinaire, balisant une fragile archéologie du vestige contemporain où se révèlent peu à peu des lambeaux d’histoire, des poussières de récit.
On aura vécu là, travaillé là, souffert là, dormi là, rêvé peut-être? Rêvé de lieux plus accueillants, de cieux plus cléments, d’heures plus douces, où le jeu prendrait corps et où les corps mêmes seraient langages, où l’on s’abandonnerait, insouciant, dans l’éphémère vacillement d’une fin d’après- midi entre chien et loup.
Art de la mémoire afin de sauver de l’oubli ce qui peut l’être encore et témoigner enfin de la plus infime trace d’absence.
Eva Truffaut