
© Pascal Kempenar
Expositions du 21/9/2014 au 5/10/2014 Terminé
Galerie Villa des Tourelles 9, rue des anciennes mairies 92000 Nanterre France
UN LIEUGalerie Villa des Tourelles 9, rue des anciennes mairies 92000 Nanterre France
Située dans les Hauts-de-Seine, à Nanterre, le lieu est une friche industrielle en cours de démantèle- ment.
Né au début du 20ème siècle, le site a cessé son activité papetière début 21ème siècle. Coincée entre une voie de chemin de fer aérienne, une autoroute, une université et surtout un fleuve, La Seine, matière essentielle à son fonctionnement. L’endroit de 18 hectares s’inscrit comme une vigie dans la ville avec sa cheminée haute de 63 mètres.
Lieu de production de pâte à papier au début de son existence pour le journal Le Petit Parisien, son architecture n’a cessé d’évoluer au gré des innovations technologiques et s’adapta à la fabrication de papier cannelure à la fin de son activité.
A sa plus belle époque, entre les années 50 et 60, l’usine compta dans ses effectifs jusqu’à mille six cent employés. Venus de tous horizons, des hommes et des femmes, y partagèrent leurs jours, leurs peines, leurs unions, leurs deuils, la fraternité et les luttes pour obtenir des avancées sociales.
Ces traces architecturales et traces humaines sont les vestiges d’une industrie aujourd’hui disparue.
Avant sa totale disparition du paysage, et a fortiori des mémoires, fixer par l’image l’existence de cet endroit centenaire est un dernier hommage.
© Laurent Gossent
C’est d’abord la rencontre entre Pascal Kempénar et Laurent Gossent, ayant l’opportunité, par l’entremise de la société d’histoire locale, et avec l’accord du directeur de la Papeterie de la Seine, M. Baffet, de se rendre sur ce vaste site. Pour des photographes un tel espace est le « terrain de jeu idéal ».
Le duo se confronte alors à un type de photographie dont il n’est pas familier : la photographie documentaire. Arpenter en libre circulation cette immensité, accéder au moindre recoin fut une façon d’adopter le lieu et de s’y attacher. Au fur et à mesure, ils ont défini comment aborder ce lieu sans en tronquer sa réalité.
Aussi, ils ont choisi de saisir les clichés «à l’ancienne» pour ne pas magnifier ni déprécier ces espaces. L’absence de lumière, la pénombre au lieu d’être un obstacle les a obligé à considérer le site avec respect.
Très tôt ils ont convenu d’utiliser « la pose longue », le boitier installé sur un trépied pour éviter d’utiliser les prouesses technologiques qu’offrent aujourd’hui l’outil numérique.
Les principaux succès de ce procédé : une capture du détail, le respect des lumières ambiantes et une révélation des couleurs.
Retenir 40 clichés, parmi les 1000 obtenus, fut sujet à maintes et riches discussions. Mais le résultat définitif révèle un travail documentaire auréolé d’une approche esthétique.