Sans titre, Paris, 1976 © Olivier Garros
Ici tout n’est qu’ordre, cadrage, et rigueur de composition. Dans les photographies comme dans un logis aménagé façon minimaliste. Pourtant Olivier Garros est un homme qui bout à l’intérieur d’une sensibilité vive, alimentée par un regard à trois cent soixante degrés sur le monde, les hommes et les femmes. Physiquement, c’est le Britt longiligne des Sept Mercenaires incarné par James Coburn, la poussière sur la chemise en jean en moins.
La lame de Garros, c’est évidemment son Leica, et il se sert des bords du viseur colmaté comme d’un scalpel. Difficile d’imaginer reporter aussi soucieux des lignes, des formes, des surfaces et des mille jongleries que permet l’écrasement en deux dimensions et en noir et blanc de notre monde tridimensionnel coloré. Pour autant l’humain, le social même, ne sont pas occultés, comme en témoigne son travail sur les manifestations en général et celles de 1995 en particulier. C’est aussi un portraitiste qui sait obtenir de ses modèles, surtout féminins, une présence d’une intensité émouvante jusqu’au trouble.
Garros a brillé aussi dans un exercice photographique peu pratiqué: l’illustration littéraire. Avec Le Voyage en Espagne de Théophile Gautier et Le rendez-vous de Patmos de Michel Déon, il a donné deux exemples très réussis d’un genre trop rarement osé par les éditeurs littéraires de nos jours .
Reporter, photographe de studio, opérateur de cinéma avec plusieurs films à son actif, vidéaste, Olivier est un sobre qui ne vante jamais sa marchandise. Totalement absent des mondanités de la sphère photographique, il trace sa ligne à l’écart. Elle est droite. Guy Mandery
Sans titre, Andalousie, 1981 © Olivier Garros
Natasha GUDERMANE
Natasha Gudermane, née en Lettonie, a grandi à Riga. Diplômée de la faculté de philologie, elle est aussi titulaire d’un master en arts. L’irruption de la photographie dans sa vie a entièrement chamboulé son destin en la menant à Paris où elle vit et travaille actuellement. Pendant ces dernières années Natasha Gudermane a collaboré avec divers magazines dans le monde et participé à des expositions dans différentes villes parmi lesquelles Paris, Amsterdam, Pékin, New York et Milan.
Les photos de Natasha Gudermane sont en quelque sorte des représentations qui mettent en jeu une exploitation des ressources esthétiques pour diversifier les effets sur le destinataire, mais surtout des images qui nous absorbent, où la mise en forme du message est plus influente que l’aspect visuel. Des photographies qui parlent, des photographies sincères.
Self Portrait Without Face, 2003 © Natasha Gudermane