© Hajime Kimura
Expositions du 18/9/2014 au 28/9/2014 Terminé
Art Bridge Contemporary Paris 29 rue de Trévise 75009 Paris France
Ce dernier opus, intitulé Jamais aussi proche, réunit trois jeunes photographes japonais émergents : Hajime Kimura, Daichi Koda, et Takahiro Yamashita, encore peu montrés en Europe, mais déjà connus en Asie.Art Bridge Contemporary Paris 29 rue de Trévise 75009 Paris France
Pour cette première rencontre avec le public français, ces artistes proposent chacun à leur manière, une série de photographies portant sur un moment intime de leur vie en lien avec des proches (un père pour l'un, une ville natale et une amie pour les deux autres). Oscillant de la documentation distancée à la narration engagée, ces oeuvres fascinent par la justesse de leur propos et la poésie de leurs images, invitant le visiteur à entrer et à connaître leurs histoires.
Jamais aussi proche...
Hajime KIMURA (*1982)
Hajiime KIMURA (*1982) portraie les derniers jours de son père mourant qu'il avait perdu de vue. Il redécouvre un nouveau visage de celui-ci par le biais de son chien noir, Kuro, promené chaque soir de la vie de son père, qui, pendant toute sa vie n'a pas une seule fois montré un sourire à son fils, son amour semblant être reservé à ce chien, un "concurrent" - un "frère" mieux aimé.
"Maintenant que mon père est décédé, je le fais à sa place. Aujourd’hui, chaque fois que je promène le chien de mon père, j’ai des flashs de souvenirs de lui, en m’arrêtant et parlant aux gens avec qui il avait l’habitude de discuter."
Le fait de diriger son appareil vers son père à l’approche de la mort, souligne pour l'artiste paradoxalement la vie, ses possibilités et ses regrets. Hajime Kimura laisse percevoir au travers de ses photographies, ce qu'a pu être cet homme renfermé.
Jamais aussi proche....
© Hajime Kimura
Daichi Koda (*1983)
Daichi KODA (*1983), quant à lui, porte son regard vers sa compagne et son combat contre la dépression.
Le photographe a commencé la série le jour, où elle lui a annoncé son désir par des mots incisifs, simples et violents : "Je veux mourir".
Daichi Koda accompagne cette vie d’une femme de façon personnelle et artistique de manière indéterminée mais tout en
pressentant une mort annoncée par le sujet. Cette série illustre ce dialogue et cette "promenade" que le photographe et son sujet vont faire dans la vie, dans l'amour et dans la mort. Chaque détail du quotidien devient important, car chaque jour pourrait être le dernier et pourtant ces petits détails qui construisent la vie n’ont plus d’importance pour le sujet
photographié.
Au cours du premier hiver ensemble, j’ai visité sa ville natale. Une petite ville de banlieue couverte de neige lourde. Tout était recouvert de blanc. «Tu n’as pas besoin de gâcher du négatif couleur.» me dit-elle.
© Daichi Koda
Takahiro YAMASHITA (*1984)
On dit, que les meilleures films d’horreur ne montrent pas la violence dans ses images, mais que l’angoisse est créée par la suggestion et donc par l'imaginaire du spectateur. C’est aussi le cas pour les images de Takahiro YAMASHITA (*1984), qui nous montre, dans cette série exposée, le quotidien d’un village ordinaire. Les visiteurs découvriront des photographies de scènes de la vie quotidienne, sans trace d’une menace mortelle. Le sentiment de danger apparaîtra chez les visiteurs, lorsqu'ils sauront que ce sont des images de la ville natale du photographe, ville située à quelques kilomètres d’une centrale nucléaire japonaise. La menace peut quand même être visible sur quelqus clichés : un symbole, un site industriel en fond de paysage .... Ce que l'on voit essentiellement est le calme d’un village comme le calme a pu exister à Fukushima les jours précédant la
catastrophe de 2011.
Le propos photographique n'est pas de donner une position affirmée sur ce sujet polémique et plus qu'actuel mais de faire réfléchir les visiteurs sur la complexité du sujet, le nucléaire étant une source de mort mais aussi de vie par ses emplois et son énergie.
Jamais aussi proche...
© Takahiro YAMASHITA