© Jean-Luc Meyssonier
Expositions du 27/6/2014 au 29/6/2014 Terminé
Château-mairie de Vallon-Pont-d'Arc Vallon-Pont-d'Arc France
À l'occasion de l'inscription au Patrimoine mondial de l'humanité de la Grotte ornée du Pont d'Arc, dite Grotte Chauvet, Jean-Luc Meyssonier présentera en avant-première, du 27 juin au 29 juin dans les salles du Château-mairie de Vallon-Pont-d'Arc, quelques-unes de ses photographies réalisées sur le chantier de l'espace de reconstitution de la Grotte Chauvet.Château-mairie de Vallon-Pont-d'Arc Vallon-Pont-d'Arc France
"Ce travail s'inscrit dans le dernier volet de la trilogie sur l'Ardèche entamée en 2009 avec «Le pays d'en haut », paru en 2011 aux éditions du Chassel. Il s'agit d'une démarche artistique sensible et non d'un suivi documentaire du chantier !
Je suis photographe, mais je me sens surtout passeur des images qui viennent à moi. Ce que je veux, c'est offrir à autrui, et notamment à tous ceux qui ont vécu le chantier de près ou de loin, les ambiances et les sensations que j'ai pû capter.
« Il y a des choses dans une vie que vous seul verrez que vous seul entendrez. Si vous ne les racontez pas ou ne les écrivez pas, si vous ne faites pas une photo, ces choses ne seront ni vues ni entendues » Emmet Gowin
Il y a parfois des apparitions étranges mais ce n'est pas l'image qui est étrange... C'est bien le monde car la photographie nous en montre le cœur, la quintessence, la terrible sidération que nos yeux ne peuvent saisir tant cela est fugitif ou tant cela ne ressemble en rien à ce à quoi on s'attend. En effet, les conventions nous enferment dans un système de vision souvent réducteur, qui nous empêche d'explorer notre monde dans toutes ses subtiles réalités.
J'ai travaillé sur ce chantier en évitant absolument de me retrouver dans la posture attendue de celui qu'on appelle « le photographe » et qui repartira forcément avec des images dans la boîte. Il ne faut jamais avoir peur de repartir bredouille, ni d'y aller pour rien, et toujours y retourner, inlassablement... et se laisser porter. Laisser les images venir à soi, même s'il faut parfois attendre plusieurs jours avant de saisir une bonne photo.
Qu'est-qu'il fait Meyssonnier quand il photographie ? Il ressasse. Un animal en maraude qui vient et revient. Ici et encore ici. Et encore. Et plus loin. [...] Ce que fait Meyssonnier ? Il attend sans attendre, il marche. Il devient ce qu'il porte depuis longtemps, un silence qui bouge. Jacques Roux in « Le pays d'en haut »
Je voulais pouvoir montrer aussi à ma manière, à travers de petites choses (une main, un objet, une attitude, un dessin, un signe...) la « noblesse » du travail des ouvriers que personne ne verra plus une fois l'ouvrage terminé !
Le rapport entre l'architecture et le paysage naturel environnant était aussi très intéressant à explorer. Comment des tensions ou des symbioses peuvent apparaître et comment s'inscrivent les bâtiments dans un espace naturel ? C'est ici surtout que la couleur que je n'utilise quasiment jamais commence à apparaître, mais d'une manière subtile et parcellaire, sans qu'elle envahisse le regard, et ce afin qu'elle apporte juste le sens nécessaire et suffisant à une autre lecture.
Ce chantier a donc été pour moi un vaste champ d'expérience et de recherche graphique, un microcosme où se concentrait un langage plastique universel et dans lequel l'œil avisé pourra et saura reconnaître les signes qui ont bâti notre culture occidentale.
Ce n'est pas si éloigné de mes recherches précédentes qui sont aussi empreintes de préoccupations graphiques et plastiques. En effet dans des séries précédentes (rochers, petit peuple) j'ai longuement exploré la roche et ses anfractuosités et la pénombre des sous-bois pour en faire surgir un monde parallèle, un petit peuple d'ombres, indicible, oscillant entre lumière et ténèbres."
© Jean-Luc Meyssonier
© Jean-Luc Meyssonier
© Jean-Luc Meyssonier