© Frédéric Iovino
Cette fois le corps est parti. Nous l’avons raté.
Ces assemblages d’objet, plan, et de ligne, sont la syntaxe d’une poésie étrange qui n’a aucune prétention allégorique. Nous avons aussi dépassé la beauté d’une rencontre fortuite. Les objets ancrés par la puissance d’une composition formelle ne sont plus de simples objets usuels ou décoratifs, mais des objets photographiques.
Cependant, nous sommes loin d’une photographie ascétique. Le quotidien - une inquiétante familiarité - nous parvient par effluves lointaines. Presque effacé, mais tout de même perceptible.
La mise en scène nous confond. Les objets sont méconnaissables, emprisonnés dans des plans renversés, des horizons verticaux et indéterminables. Nous pouvons nommer les éléments visibles de ces compositions silencieuses, pourtant tout nous échappe. Vertige, la composition est damnée, elle ne pourra jamais se décomposer. Elle est l’image d’une image. La taxidermie, omniprésente, a rendu la faune survivante à sa propre mort. En cela elle est image avant l’intervention de la photographie, ces natures sont doublement mortes.
Pas de trophées de chasse, ni de vanité à proprement parler. Aucune chair n’a été consommée elle a tout simplement disparu.