
© Serge Bassenko
Serge Bassenko a passionnément aimé Venise et a passé près de 20 ans à la photographier, dans les années 1970-90, avant les grands travaux de rénovation récents.
Il est allé dans des endroits inconnus des touristes, dans les ruelles, les petits canaux cachés qu’on ne peut pas voir de la rive mais qu’on découvre avec sa barque ; il s’est promené par les nuits sombres et mystérieuses, à peine éclairées par de faibles réverbères ; et s’est aventuré jusque dans la lagune solitaire et sauvage.
Pour nous, spectateurs, c’est une magnifique découverte de la vraie Venise, celle qui est chère au cœur des Vénitiens, la Venise de tous les jours, tendre et émouvante, mais dont la beauté traverse le temps. On a l’impression d’y reconnaître la même sérénité que dans les tableaux du passé, cette sérénité qui, il y a bien longtemps, a donné son surnom à Venise : la Serenissima.
Et pour les amateurs de photos argentiques, un vrai régal, car les photos ont toutes été prises au Contax I Zeiss de 1930 et avec ses merveilleux objectifs faits main Zeiss Jena de l'époque.
« Je n'ai jamais eu l'idée de réaliser une œuvre photographique... Pour moi, cela a toujours été une promenade, tranquille et sereine, seulement une promenade. J'aimais à dire : "Allons à Venise faire quelques pas". Le jour, j'errais dans les petites rues et les canaux intimes, à pied ou avec ma barque. La nuit, je me promenais en paix à la lumière mystérieuse et douce des vieux lampadaires. Je pouvais rester une après-midi entière sur la rive à regarder l'eau sous le pont, et à parler de choses et d'autres en laissant s'écouler le temps disponible ; les photographies venaient en plus, si elles venaient. Elles sont venues. »