
© Andy Siddens
Atelier Géraldine Dubois 13, place de l'europe 69006 Lyon France
Délaissé ou inexploré, l’environnement perçu par Géraldine Dubois et Andy Siddens évoque d’autres représentations du réel. Grâce épurée de structures ignorées, abstraction d’une nature saisie en né- gatif, ces deux approches de la réalité explorent de nouveaux champs graphiques.
STRUCTURE
Peintre et photographe formée à l’Université de San Diego en Californie, Géraldine Dubois pour- suit sa réflexion sur notre environnement. Dans son dernier travail photographique, l’artiste a con- centré son regard sur des milieux naturels ou construits, souvent inexplorés, parfois vétustes, voire abandonnés. Soulignée par les contrastes d’un noir et blanc épuré et un cadrage serré, la matière occupe l’espace, tout l’espace. Fragment d’une structure en verre, ossature d’une charpente, brèche végétale sur un pan de mur, suintement ou décrépitude... Matière aqueuse, rocheuse ou sableuse ? Peu importe la nature réelle de l’objet, seule compte cette autre perception de la réalité qui nous entoure. Fugaces, mouvantes et invisibles faute de s’y arrêter, les structures et matières révélées par Géraldine Dubois nous donnent accès, dans une même unité graphique, aux expressions cachées d’unréel juste entraperçu.
© Géraldine Dubois
SPACES
Photographe anglais vivant à Paris, membre de la Royal Photographic Society, Andy Siddens étudie à l’Open College of the Arts. Par un jeu de valeurs inversées, il a choisi, dans cette série, de mettre en scène l’ombre et la lumière. Dans son viseur, un environnement figé dans une obscurité totale... Sous un flash direct, ses prises de vue apparaissent alors comme des chimères, une simple vue de l’esprit, à l’instar de ces timides farfadets tremblant dans une nuit opaque. Parfois son sujet échappe aux ténèbres, par la présence d’un cadre ajouté dans l’image, véritable puits de lumière. Mais c’est aussi à la façon d’un théâtre d’ombres que le cadre rentre en scène, écran lumineux aux contours indécis sur lequel se détachent des figurines végétales. Comme sorties d’un songe, les perceptions du réel d’Andy Siddens sont des espaces libres dédiés à la pensée.
© Andy Siddens
Texte de Nathalie Barbier - 2014