Expositions du 16/03/2006 au 06/05/2006 Terminé
Chambre avec vues 3 rue Jules Vallès 75011 Paris France
Pour mieux voir, il faut toucher. Dans tous les sens du verbe.
Patricia Canino, avec élégance et sensualité, nous offre ici des images qui se touchent des yeux.
De l'univers du cinéma qui fut le sien, Patricia Canino a emporté la passion de la composition et du pouvoir de suggestion des images qui dialoguent entre elles. La confrontation de ses photographies devenait
inévitable et très vite, attraction, contradiction ou fusion les rendaient indissociables. Pour l'exposition Fleur de Peau, Patricia Canino a mis en scène leur dualité dans ses diptyques, donnant ainsi libre cours à son désir d'émouvoir en éveillant en nous une sensation profonde pour nous faire atteindre un « quelque chose » d'essentiel…
Les tirages ont été réalisés par Central Color sur le Papier Portrait de Permajet distribué par Prophot. Le velouté de la fibre 100 % coton met en valeur l'aspect tactile et sensuel des oeuvres de Patricia Canino.
du mardi au samedi, de 12 h à 19 h 30
PATRICIA CANINO
Lorsque la photographie invente le regard.
Patricia Canino manie la lumière comme une matière, du pigment, de la gouache, de la glaise, avec la dextérité du geste du peintre ou du sculpteur. L'oeil est l'outil, d'une précision absolue. L'appareillage sert sa cause : l'acuité, l'exigence de sa vision. Le regard bienveillant, empathique, capte le tressaillement du grain d'une peau comme la sensualité et la noblesse d'une étoffe. L'oeuvre réveille, caresse les corps et les textures,les déliés, les sombres, les vibrations de la lumière, l'image s'anime, excède le cadre, la deuxième dimension.
Lorsque la photographie invite au dévoilement.
Ses photos de mode sont autant de portraits. Du vêtement dont elle saisit la beauté, retient la logique et les enjeux au-delà des apparences. Des mannequins qui ne sont
jamais porte-vêtements, ni même incarnation de rôles bien qu'il y ait scénario ; c'est toujours un peu de leur âme et de leurs rêves qui apparaît. Et si portrait sous-entend
ressemblance, c'est le mystère du photographié qui se révèle ici.
Lorsque la photographie relève de la maïeutique.
Pour mieux voir, il faut toucher, dans tous les sens du verbe. Sentir physiquement sa matière. Ressentir ce que ressent le modèle. Toucher le sujet, humain ou objet qui
n'est jamais objet, comme émouvoir le spectateur, pour faire naître, atteindre quelque chose de lui, de profond, de fondamental. Quand les mains sont des yeux. Quand le
regard se fait tactile. Voire extralucide.
Ce n'est pas une affaire de formes, de volumes, d'oppositions chromatiques, c'est affaire
de matières vivantes, de nerfs, de chair ; c'est aussi affaire de flair, de complicité, de connivence d'esprit.
Patricia Canino fait de la photo comme elle fait la cuisine, comme elle respire : aucun effort, pas de protocole, cela a l'air si évident, si simple, si naturel.
Elle va au-delà du beau ; elle dynamise la pose, elle fait chair la lumière, elle révèle le mouvement sous la peau, le vif dans l'inerte, le coeur qui bat dans une fleur, l'intériorité des êtres et des choses.
Lydia Kamitsis & Jean-Yves RivièreChambre avec vues 3 rue Jules Vallès 75011 Paris France