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« Paris 14-18, la guerre au quotidien », des photographies de Charles Lansiaux à la Galerie des bibliothèques

Mardi 15 Avril 2014 23:33:49 par actuphoto dans Expositions

© Charles Lansiaux, « Partants, parents et amis sont pleins d'enthousiasme » Photographie prise près de la gare de Lyon entre le 10 et le 20 août 1914 Acquise par la BHVP le 21 septembre 1914
Expositions du 15/1/14 au 15/6/2014 Terminé

Galerie des bibliothèques 22, rue Malher 75004 Paris France

L’exposition

Comment les Parisiens ont-ils vécu la guerre de 1914-1918 ?
La bibliothèque historique de la ville de Paris dIspose d'un témoIgnage exceptIonneL : un reportage inédIt d'un millier d'images. Réalisé par le photographe Charles Lansiaux(1855-1939) dans les rues de la capitale. LoIn dupatriotisme imposé de l'époque, sa vision humanise détonne et surprend. L'exposItIon propose une sélection de 200 agrandIssements modernes, réalisés avec un respect scrupuleux de leur anture de docuements historiques, confrontés à un choix d'affiches originales de la période. Leur organisation a été confIée à L'hIstorIen André  Gunthert, spécialiste de la culture visuelle contemporaine, Co-commIssaire de l'exposition et auteur du catalogue.

 

Que voit-on du conflit à Paris en 1914 ?


Certes Paris ne fut pas une ville martyre, mais les traces du conflit furent profondes et durables, d’abord dans l’histoire des familles parisiennes, presque toutes marquées par la perte d’un père, d’un fils ou d’un frère. Le souvenir du siège de Paris, des bombarde- ments et des duretés de 1870-1871 était encore vivace dans les esprits, bien qu’occulté par le désir de revanche et la conviction, vite détrompée, d’une guerre courte.
Malgré les bouleversements de la vie quotidienne, privée des hommes ou de moyens de transport, jugulée par l’état de siège, la ville s’organise et la vie continue, donnant la pre- mière place aux femmes et aux enfants. Par opposition aux horreurs du front, dont les nouvelles sont rares ou soigneusement contrôlées par les autorités, Paris incarne parfois le confort voire la frivolité de l’arrière.

 



© Charles Lansiaux, « Gare de Lyon. Derniers baisers avant le départ »

Photographie prise entre le 10 et le 20 août 1914 Acquise par la BHVP le 28 septembre 1914

 

En réaction, une vague immense de solidarité et de soutien submerge la ville, qu’elle prenne la forme de centaines d’œuvres de secours, de quêtes ou de spectacles de bien- faisance. Mais en raison de la durée du conflit, la vie se durcit, privations et rationnements s’imposent. L’afflux des réfugiés du Nord et de Belgique, les arrivées incessantes de per- missionnaires et de blessés donnent une physionomie nouvelle aux rues de la capitale, marquée par deux exodes massifs des Parisiens, en septembre 1914 puis en avril 1918. Tout au long de la guerre, les bombardements allemands, qu’ils soient aériens ou par ca- nons à longue portée, s’inscrivent dans le quotidien, faisant plus de cinq cents morts et mille deux cents blessés.


Que nous restituent de cette réalité les photographies de Charles Lansiaux ?


Ce n'est pas le spectacle du combat qu'a enregistré Lansiaux. C'est l'expérience d'une guerre lointaine et en partie dissimulée par les autorités, ce sont ses traces au quotidien, quelquefois anecdotiques ou métaphoriques, mais aussi parfois concrètes et violentes, qu'il a fidèlement transcrites, avec une sensibilité rare. Avec lui, nous parcourons les rues du Paris d'il y a un siècle, les Parisiens s'installent dans le temps long d'un conflit indistinct, marqué par un sévère contrôle de l'information. L'espace public n'est pas un théâtre neu- tre, on y observe les Parisiens à la recherche des dernières informations.

Charles Lansiaux, le chaînon manquant

Technicien hors pair maîtrisant parfaitement l'instantané photographique, Lansiaux opère sur le vif, au plus près de son sujet. Son observation précise, vivante, pleine d'empathie, évoque avec trente ans d'avance la proximité chaleureuse d'un Doisneau. A la fin du XIXe siècle, Charles Lansiaux découvre la photographie en autodidacte. C'est à cette époque que la plaque sèche, les appareils portatifs ou la photographie scientifique révolutionnent la pratique de l'enregistrement visuel. Lansiaux se fait re- marquer dès le début des années 1890 par plusieurs travaux expérimentaux sur la lu- mière artificielle, l'agrandissement ou la prise de vue ultra-rapide. Il s'installe comme photographe professionnel en 1903 dans le XIVe arrondissement, et fonde la revue Photo-Index en 1907. Sa raison sociale souligne sa spécialisation dans les applications documentaires et les techniques d'avant-garde : "Photographie artistique et industrielle, travaux de ville, travaux d'urgence, intérieurs à la lumière artificielle, agrandissements, photographie documentaire pour amateurs".

Reportages sur la guerre


La réalisation d'un reportage au profit d'une institution patrimoniale est un geste nouveau typique de la période qui vient de voir apparaître l'instantané et le cinématographe. Ces outils modernes alimentent une utopie documentaire aux horizons grandioses. Le ban- quier Albert Kahn entreprend en 1909 son projet des Archives de la planète, qui réuniront 72 000 autochromes, 4000 photographies noir et blanc et une centaine d'heures de films du monde entier. Eugène Atget, dont la reconnaissance publique attendra 1927, arpente lui aussi au même moment les rues de Paris.
La Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP), en achetant ses photographies à Lansiaux dès le mois de septembre 1914 et jusqu’en 1918, se révèle précurseur du courant de mémoire de la guerre qui donnera naissance à des collections spécialisées avant même la fin de la guerre, mais quelques années plus tard. Le choix d’acquérir ces photographies atypiques, plus atmosphériques qu’événementielles, mérite également de retenir l’attention.

Cependant, Lansiaux n'est ni un anthropologue ni un géographe, et son regard comme son commentaire - qu’il avait l’habitude d’écrire en bas de chaque photo - conservent une signature très individuelle, souvent teintée d'humour. Son reportage est un véritable OVNI visuel, à mi-chemin du photojournalisme, dont il respecte les exigences de perti- nence et de lisibilité, et de la photographie amateur, dont il a l'absence de contraintes et le ton personnel.
C'est en comparant ces documents avec les nombreux témoignages écrits conservés que l'on prend la mesure de leur précision documentaire. Une vision cavalière du corpus peut laisser l'impression d'un traitement "bon enfant", soucieux d'atténuer la réalité guerrière. Mais en vérité, c'est bien la capitale et ses habitants qui, loin du front, veillent à préserver l'espace public des marques les plus traumatisantes du conflit.


Est-ce la proximité de cette approche, si peu héroïque, qui a maintenu longtemps dans l'obscurité le reportage de Lansiaux ? La surenchère patriotique de l'après-guerre rendait probablement ces images inutilisa- bles. Il aura fallu attendre un changement profond de perspective et une vision cri- tique du rôle des conflits dans l'histoire pour retrouver le sens intact de ce témoignage. Largement méconnu jusqu'à cette exposition, Lansiaux prend place dans la lignée des grands photographes de Paris, comme un chaînon manquant entre Atget et Doisneau.

 

© Charles Lansiaux, « Boulevard Edgar Quinet. Les enfants ne connaissent plus que les jeux de guerre, voici de futurs poilus qui attendent l'ennemi de pied ferme » Photographie prise en avril 1915 Acquise par la BHVP le 12 mai 1915


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