
Guerre 1914-1918. "Un réseau de fils de fer barbelés" protège la plupart des tranchées. Photographie parue dans le journal "Excelsior" du mardi 19 janvier 1915. © Caudrilliers / Excelsior – L'Equipe
Orangerie du Sénat Jardin du Luxembourg Porte Férou 19 bis rue Vaugirard 75006 Paris France
Du 21 mai au 22 juin 2014, la Parisienne de Photographie présente à l'Orangerie du Luxembourg une exposition exceptionnelle qui retrace en 120 photographies grand format la vie des Français durant la Première guerre mondiale. Ce projet, tout comme le livre Jours de guerre 1914-1918 (éditions Les Arènes 2013) dont il est le prolongement, a vu le jour grâce à la numérisation récente du fonds photographique d’Excelsior, quotidien parisien édité entre 1910 et 1940.
L'exposition, qui dévoile des images pour la plupart inédites depuis leur première publication dans les pages du journal est présentée dans le cadre des manifestations de L'été du Sénat.
Elle est réalisée avec le soutien de la Mairie de Paris, de la Fédération Nationale des Caisses d'Épargne, de la Caisse d'Épargne Île-de-France et de la Mission du et Centenaire, en partenariat avec L'Équipe et Le Parisien magazine.
Guerre 1914-1918. Mise à jour de la carte du front, offerte par "Excelsior" aux Parisiens, boulevard des Italiens. Paris (IXème arr.), fin août 1917.
© Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet
L’EXPOSITION
« Les chercheurs d'or éprouvent une émotion forte lorsque surgit devant eux le gisement longtemps rêvé. Telle fut la nôtre au moment de découvrir celui sur lequel ce livre est fondé, puis d'y pénétrer ardemment. »
Ainsi s'exprime l'historien Jean-Noël Jeanneney en introduction du livre Jours de Guerre 1914-1918 à propos d'un fonds photographique d'exception : celui du journal Excelsior.
Créé en 1910 par Pierre Lafitte, Excelsior est un des premiers quotidiens français à utiliser abondamment la photographie dans ses pages. De la mobilisation à l'armistice, des opérations militaires à la vie à l'arrière, son équipe de photoreporters, tient le journal de la Grande Guerre, un journal en images d'une extraordinaire vivacité, qui met l'humain au tout premier plan.
Jours de Guerre, l'exposition, propose un parcours chronologique en 120 photographies très grand format (100x120 cm) réalisées de 1914 à 1919 et pour la plupart inédites depuis leur publication initiale. Les images sont issues des négatifs originaux sur plaque de verre en excellent état de conservation. Leur numérisation en haute résolution permet d'obtenir des agrandissements de grande qualité, qui rendent hommage au talent des photographes comme à la puissance documentaire des images, auxquelles sont associées quinze immenses fac-similés sur bâches représentant les Unes du journal.
Guerre 1914-1918. Cinquième journée de mobilisation à Paris. Départ du 5ème régiment d'infanterie de ligne, l'un des plus anciens de l'armée française (créé en 1558). A la mobilisation, il prendra le nom du 205e régiment d'infanterie. Soldats portant leur médaille d'identité, 6 août 1914.
© Caudrilliers / Excelsior – L'Équipe / Roger-Viollet
Les combats et les opérations militaires n'y figurent qu'en filigrane, en particulier à travers les titres du journal dont les reproductions rythment le parcours et rappellent les jalons historiques du conflit. Les images évoquent en premier lieu la prégnance du conflit dans tous les aspects de la vie des Français : la vie au front, bien sûr, les transports de troupes et le rôle des soldats étrangers et coloniaux mais aussi la vie quotidienne, le travail et l'effort de guerre, la place des femmes dans la société, les destructions, matérielles et humaines, la vie politique et la solidarité nationale. L'Excelsior, journal parisien, envoie ses reporters partout sur le territoire national pour couvrir l'événement. Si les départements de la ligne de front sont particulièrement représentés – et pour cause – les villes de France, les ports et les centres industriels sont eux aussi dépeints. Les sujets des photographies fleurent bon le début du siècle, ses voitures à chevaux, ses canotiers et ses moustaches imposantes mais les prises de vue sont, elles, modernes : ces attitudes, ces visages, ces regards touchent le spectateur d'aujourd'hui. Et, tout le long du parcours, les thèmes évoqués trouvent un écho dans nos préoccupations contemporaines.
Guerre 1914-1918. "La fabrication des casques et l'une des plus typiques industries de la guerre". Soudure des bandes tenant la coiffe et des anneaux de la jugulaire. Photographie parue dans le journal "Excelsior" du samedi 29 janvier 1916.
© Wackernie / Excelsior – L'Équipe / Roger-Viollet
UN AUTHENTIQUE TAXI DE LA MARNE
L'exposition accueille également jusqu'au 7 juin un Taxi de la Marne, symbole de la mobilisation de l'ensemble de la société française. Ce véhicule prêté gracieusement par l’association Taxi de la Marne est un taxi Renault AG1 de 1909, modèle Fiacre-Landaulet dit « Deux pattes ». Ce modèle fut réquisitionné par le général Gallieni dans la nuit du 6 au 7 septembre 1914 lors de la bataille de la Marne qui stoppa l’avancée allemande aux portes de Paris. À raison de 5 hommes par voiture, environ 1 100 taxis parisiens transportèrent 5 000 soldats de Gagny à Nanteuil-le-Haudouin. C’est la première fois que l’automobile fut utilisée à des fins militaires.
http://www.taxidelamarne.over-blog.com
JOURS DE GUERRE LE LIVRE
Les photographies du fonds Excelsior ont fait l'objet d'un livre paru en octobre 2013 et dont s'inspire largement l'exposition : Jours de Guerre 1914-1918, les trésors des archives photographiques du journal Excelsior, textes de Jean-Noël Jeanneney, éditions des Arènes.
Ce livre monument de plus de 500 photographies inédites, commentées par cet historien de renom, n’invite pas seulement à voir mais aussi à comprendre une période complexe de l’Histoire faite de ruptures et de lentes évolutions. 544 pages,grand format (278x328 mm), 49,90 €
www.arenes.fr
PRODUCTION DE L’EXPOSITION
L'exposition est produite par la Parisienne de Photographie. Commissariat : Delphine Desveaux, directrice des collections Roger-Viollet, avec la collaboration de Perrine Latrive et Dominique Danne. Tirages sur Dibond et impressions sur bâches : Picto. Les photographies sont diffusées par l'Agence Roger-Viollet.
EXCELSIOR ET SON FONDS PHOTOGRAPHIQUE
Créé en 1910 par Pierre Lafitte, journaliste à L’Écho de Paris, Excelsior se démarque très vite des autres quotidiens en privilégiant l’illustration photographique dans le traitement de l’information. Les progrès techniques de l’époque permettent déjà la reproduction des photos sur le papier d'un journal sans trop en altérer la qualité. À l'époque, seuls L'Illustration et Le Miroir utilisent, mais dans une moindre mesure, la photographie en première page ; Excelsior peut ainsi apparaître comme un véritable précurseur. Quelques semaines avant le début du conflit en 1914, un pool de photoreporters est constitué avec au moins six photographes permanents (Caudrillers, Ede, Piston, Wackernie, Forbin et Cossira). Il couvre l’actualité tant sur le front – sous le contrôle du service des armées qui proscrit tout cliché de cadavre – qu’à l’arriè- re. Les nombreux sujets de qualité qu’il fournit permettent la publication quoti- dienne de 25 à 30 photographies et contribuent largement au succès du journal. En 1917, Excelsior est racheté par le groupe Dupuy. Jean Dupuy avait créé Le Petit Parisien en 1880. Son fils, Paul Dupuy, est à l’origine du magazine d’illustration photographique Le Miroir. À la mort de Paul Dupuy en 1927, Excelsior est repris par sa femme et réorganisé. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le journal tire à 132 000 exemplaires, avant de cesser de paraître en juin 1940.
Guerre 1914-1918. "Les nouveaux métiers des femmes depuis la guerre" : Automobiliste. Paris, juin 1917.
© Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet
À la Libération, le fonds d'Excelsior est absorbé dans le regroupement du Petit Parisien et du Miroir des sports au sein du Parisien Libéré, créé en 1944 par Émilien Amaury. Il est aujourd'hui conservé par le journal L’Équipe (groupe Amaury) : le service photo du quotidien sportif a su reconnaitre la valeur exceptionnelle de ce patrimoine et en assurer la sauvegarde au gré des déménagements.
Ces archives photographiques, riches de plus de 170 000 clichés, sont essentiellement constituées de plaques de verre 9x12 dont 20 000 concernent la période 1914- 1919. Les photographies présentées dans l'exposition sont issues d'un long travail de numérisation, de sélection, et de documentation entrepris en 2010 par la Parisienne de Photographie et l'agence Roger-Viollet à la demande de L'Équipe.
LA PARISIENNE DE PHOTOGRAPHIE ET L’AGENCE ROGER-VIOLLET
La Parisienne de Photographie, société d’économie mixte de la Ville de Paris créée en 2005 assure depuis 2006 la reproduction numérique et la valorisation du patrimoine iconographique de la capitale dans le cadre d’une délégation de service public. La société, détenue en majorité par la Ville, compte parmi ses actionnaires privés la Caisse des Dépôts et Consignation, la Caisse d’Épargne Île- de-France, le fonds d’archives photographiques italien Alinari, le Crédit Municipal de Paris et France Télécom.
La Parisienne de Photographie conserve les 6 millions de clichés des collections Roger-Viollet léguées à la Ville de Paris en 1985. Elle assure également des missions de gestion de fonds photographiques pour le compte de photographes, d’ayants- droit ou de fonds d'archives tiers, tels que le fonds Excelsior. Dans le cadre de ses missions, elle a numérisé depuis sa création plus de 400 000 images issues des collections municipales (collections des musées et bibliothèques patrimoniales et fonds Roger- Viollet). Elle organise ou participe régulièrement à des expositions.
L’Agence Roger-Viollet, filiale de la Parisienne de Photographie, est chargée de la diffusion des images auprès des utilisateurs professionnels, des secteurs de l’édition et des médias. L'agence, créée en 1938 et léguée à la Ville de Paris au décès de ses fondateurs en 1985 est intégrée au groupe Parisienne de Photographie en 2005. Elle est aujourd'hui une référence en matière de photographie historique. Son fonds iconographique est unique en Europe, couvrant à la fois des grands événements et des conflits, la vie des personnalités, la politique, les phénomènes de société, mais aussi la mode, les spectacles, les beaux- arts,et des vues géographiques. La palette de supports va du daguerréotype aux
instantanés des photojournalistes du XXe siècle.
Les éditeurs de livres, journalistes, documentaristes, mais aussi les agences de communication ou les décorateurs puisent quotidiennement parmi ces 8 millions d'images, dont près de 450 000 accessibles en ligne sur www.roger-viollet.fr
Le fonds Excelsior est diffusé en exclusivité par l'Agence Photographique Roger-Viollet.