
© Jean-Marc Dugas
VOZ’Galerie 41 rue de l’Est 92100 Boulogne-Billancourt France
CARNET DE RENCONTRES
Dans la tradition des grands voyageurs et récits qu’ils nous ont livrés, Jean- Marc Dugas nous fait découvrir Bali, photographiée et coloriée.
A la recherche d’une communion avec la population balinaise, cet artiste extraordinaire a sillonné l’île indonésienne avec sa Hobo, chambre photo- graphique encombrante, héritée des premiers développements des techniques de cet art du réel.
Produisant des très grands négatifs dont les tirages conserveront l’exacte dimension, le Hobo permet une similitude avec les caractéristiques de la miniature balinaise. L’artiste, attaché au développement ancestral et arti- sanal de la photographie utilise une émulsion « concoctée maison » qui agit en concomitance avec la lumière directe du soleil comme un révélateur d’image.
Ces tirages en noir et blanc sont loin d’être classiques et offrent la particularité de ne pas comporter de noir profond ou de gris dense. Ce choix est une philosophie. Une envie de laisser à des peintres balinais le soin de re-colorier l’image, une volonté de partage, de mise en commun, d’une rencontre entre la photographie et la peinture, entre un homme et une population, entre deux cultures.
© Jean-Marc Dugas
A la recherche d’une communion avec la population balinaise, cet artiste extra-ordinaire a sillonné l’île indonésienne avec sa Hobo, chambre photographique encombrante, héritée des premiers développements des techni- ques de cet art du réel.
Produisant des très grands négatifs dont les tirages conserveront l’exacte dimension, le Hobo permet une similitude avec les caractéristiques de la miniature balinaise. L’artiste, attaché au développement ancestral et artisanal de la photographie utilise une émulsion « concoctée maison » qui agit en concomitance avec la lumière directe du soleil comme un révélateur d’image.
Ces tirages en noir et blanc sont loin d’être classiques et offrent la particularité de ne pas comporter de noir profond ou de gris dense. Ce choix est une philosophie. Une envie de laisser à des peintres balinais le soin de re-colorier l’image, une volonté de partage, de mise en commun, d’une rencontre entre la photogra- phie et la peinture, entre un homme et une population, entre deux cultures.
Anne-Sophie Coppin
© Jean-Marc Dugas
BIOGRAPHIE
Photographe puriste et original, Jean- Marc Dugas commence son itinéraire à l’Ecole Louis Lumière où il se spécia- lise en sensitométrie et en chimie. Ses études terminées, il choisit une péni- che pour monter son studio et s’investit sans relâche dans la publicité, sans voir les années passer. Son penchant pour la perfection lui vaut le « Grand Prix Stratégies » en 1991 et 1992 dans la caté- gorie « Grande distribution ».
Mais la publicité n’est pas sa vocation. Il décide donc après 18 ans d’investissement de lever l’ancre vers d’autres horizons. Plus question d’artifices, Jean-Marc renoue avec les bases de la photographie : tirage au charbon, gomme bichromatée, platine ou encore virage à l’or. Et pour servir son art, il chine dans les réserves des magasins photos des trésors oubliés comme le sténopé ou le Hobo.
Inspiré par le roman de Stevenson « Voyage avec un âne dans les Cévennes », il part sur les chemins du Parc National des Cévennes. Son Hasselblad en bandoulière, il guette les lumières en mettant en pratique les préceptes du photographe Ansel Adams. Il en tire une série de clichés d’une grande force poétique, mise en valeur par des tirages Fresson. Ce travail sera exposé au Festival des artistes voyageurs à la Rochelle en 1999, puis à New-York à l’Atelier Hermès et enfin publié dans le magazine Géo.
Pour son deuxième projet, il choisit un sténopé. Une rencontre avec un couple de punks sur un marché de Lozère fera le reste... Il se lie d’amitié avec ces néo-ruraux vivants dans des cabanes et choisit de photographier leur communauté, héritière du courant hippie des années 60. Il les fait poser ainsi sans artifice avec leurs enfants ou en couple pendant de longues minutes. Il choisit pour cette série de faire des tirages au platine palladium, procédé qu’une infime minorité de photographes (moins d’une dizaine en France) maîtrise et qui lui vaut l’admiration de grands comme Raymond Depardon ou Jean-Louis Dumas, le président d’Hermès. Géo choisit de publier son travail en 2000. Cette même série lui permettra en 2003 et 2004 d’intégrer une rési- dence d’artistes au Pont de Montvert en Lozère. Il réalise des diptyques paysages/portraits comme on peindrait une série de tableaux et choisit différentes techniques de tirage pour illustrer les saisons : tirage au charbon bleu pour l’hiver, tirage noir et blanc au platine pour le printemps, tirage numérique noir et blanc pour l’été, tirage couleur au charbon pour l’automne. Ce travail sera exposé à la galerie l’Arbre Seul (800 m2) à Mas Méjan.
© Jean-Marc Dugas
A la foire de Bièvres, qui attire les férus de photographie ancienne, il tombe sous le charme d’un procédé de tirage datant des années 20 : la gomme bichromatée trichrome et d’une copie d’un Leica O. Cette découverte sera le point de départ de son troisième voyage qui le mènera au Tibet sur les traces d’« Une Parisienne à Lhassa » d’Alexandra David-Néel.
L’homme n’est jamais à court d’idées. Ainsi, à Bali où il photographie des pay- sages et des scènes de vie, il fait sculpter et dorer à la feuille son Hobo (appa- reil antédiluvien) et sélectionne des peintres locaux pour colorier ses tirages au platine. Le résultat : des images sublimes d’un autre temps dans lesquelles les rizières inondées sont bleues car elles s’offrent en miroir au ciel. Et quand les pousses grandissent et verdissent, la rizière demeure bleue dans le regard des Balinais. Monsieur Oka, un Brahmane sculpteur de masques sacrés qu’il ren- contre, lui fera cette jolie réflexion : « Finalement, ton appareil, c’est comme un masque : juste une boîte vide. Il écarquille les yeux mais ses yeux sont aveugles. Ce sont les yeux que tu mets dans la boîte qui éclairent son regard. »
Le parcours atypique mais toujours inventif de Jean-Marc Dugas montre l’impor- tance qu’il attache à ce médium mûrissant ces projets pendant des mois avant de s’engager. Car il sait qu’à chaque fois, il y laissera un peu de lui-même...
Au cours de ces dix dernières années, le travail de Jean-Marc Dugas a fait l’objet d’une vingtaine de publications dont sept pour le magazine Géo. Il a également participé à une douzaine d’expositions parmi lesquelles les « Chroniques No- mades de Honfleur » ou une exposition à la galerie l’Atelier (Hermès) Madison Avenue, New York.
© Jean-Marc Dugas
Expositions individuelles
2014 «Bali. Carnet de rencontres», VOZ’Galerie, Boulogne-Billancourt 2013 Exposition collective, ECLA - Artothèque de Saint-Cloud 2012 Exposition Tibet, Bali, Palais des Congrès de Paris 2008 Centre socio-culturel de Périgny
2003 Galerie de l’Arbre seul, Mas Méjan, Pont-de-Montvert 2002 Médiathèque d’Angoulins 2001 Galerie l’Atelier, Hermès, New York, Etats-Unis 1997 Médiathèque d’Issy-les-Moulineaux
1996 Museum des Volcans, Aurillac 1998 Parc national des Cévennes 1996 Museum des Volcans, Aurillac
Expositions collectives
2008 Festival TOPS, Shenyang, Chine 2006 Foire St-Germai, A3-art, Paris 1999 «Artistes Voyageurs», Espace d’Art Contemporain, La Rochelle 1996 Festival Chroniques nomades, Honfleur
Résidence
2002-2003, Pont-de Montvert, Cévennes, portrait d’un canton (portraits et paysages)
Parutions
Le Monde, Grazia, Muze, GEO, le Bali des esprits, (GEOregard), VSD, Massif central magazine
Le film
Au sous-sol, dans la chambre noire de la galerie, VOZ’ présentera dans une ambiance obscure, théâtrale et muséale, une série de masques balinais, à découvrir au gré d’une scénographie balinaise originale.
Dans la cabine de projection, l’exposition sera complétée par la présenta- tion du film «Carnet de rencontres» (26 minutes).
François Pain a suivi et filmé le travail photographique de Jean-Marc Dugas à Bali. A bord de sa moto, une chambre en bois «balinaise» en bandoulière, Jean-Marc Dugas saisit des instants de vies, lors de cérémonies, créma- tions, au travail dans les rizières, au bord des routes... Son camp de base installé à Ubud, il nous explique ses procédés et sa collaboration avec les peintres balinais.