Port de Se?te, quai Paul Riquet. Digigraphie aquarelle© Daniel Nouraud
Villa Méditerranée Esplanade J4 13002 Marseille France
Daniel Nouraud a choisi depuis longtemps comme lieu privilégié de sa création cette lisière qui l’inspire partout où il voyage entre l'eau et l'air, entre l'eau et le ciel, entre l'eau et la terre.
Que ce soit à la Rochelle, où il habite, à Nouméa ou au bord de l'étang de Thau, il focalise son attention de photographe en immersion sur cette zone étrange où les éléments ne sont pas encore tout à fait séparés, où il reste quelque chose de l'indistinction primitive.
Pour cette série méditerranéenne, il a inventé un dispositif d'une simplicité enfantine : placer son appareil photo dans un petit aquarium vide, avec deux poignées, et enfoncer à moitié cet aquarium dans l'eau, tout près du bord. Les images qu'il attrape ainsi, avec la part de hasard et le regard myope de cet appareil pré-réglé, ne doivent plus rien au réalisme photographique : ce sont des formes, des couleurs, des lumières inédites, parfois fantastiques. certaines de ces photos, il les tire sur un papier à peindre et en retravaille à l'aquarelle les formes, les couleurs, leur redonnant l'innocence originelle des perceptions émerveillées venues de l'enfance. C'est la mer perçue avant la connaissance, avant de mettre des mots sur les choses, avant la séparation des éléments par l'intelligence des hommes, la mer des émotions visuelles premières.
Alain Bergala, février 2014.
Des longues sorties en plongée, je regarde le souvenir et l'impression fugace de ces paysages du rivage, lorsque le masque bute et touche au plus près, à un paquet d'algues, à de la roche, du sable, de l'écume, de la lumière soudaine et intense, alors qu'auparavant l'éclairement de la mer (vers le fond) était de plus faible intensité. Des paysages de grande proximité, vis à vis desquels la vision n'accommode que difficilement. J'ai donc choisi un protocole technique simple. - utilisé autour de l'étang de Thau - : un petit aquarium vide, avec deux poignées, un boîtier manuel à focale fixe, mise au point minimale permanente (pas ou très peu de profondeur de champ) surexposition. Photographiant la plupart du temps, sur une frange littorale très réduite, 1 à 2 mètres du rivage, et dans de très rares cas, depuis une petite annexe.
Daniel Nouraud, janvier 2014.
http://danielnouraud.com
© Daniel Nouraud
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