Lili © Mathias de Lattre
Galerie photographique de la Belle Juliette 92 rue du Cherche-Midi 75006 Paris France
Ayant beaucoup aimé un travail qu’il a fait sur les lévriers de sa mère et ayant été sensibilisé au sort scandaleux que connaissent les lévriers du sud en Espagne (Podencos et Galgos), nous avons décidé d’organiser une exposition avec les images magnifique que Mathias a réalisées sur des lévriers du sud
rescapés de l’enfer espagnol. Mathias et nous-même avons décidé d’éditer un beau catalogue d’une quarantaine de pages à 1.000 exemplaires réalisé par l’Agence Neutre en Belgique, et de reverser une partie de la vente à des associations qui s’occupent de sauver ces magnifiques chiens et qui font cela avec très peu de moyens.
La démarche artistique
Il ne faut pas oublier que Salvados est aussi un projet artistique. Avant d’avoir l’idée du projet, il y a eu tout d’abord la rencontre avec Mathias de Lattre lors des lectures de portfolios de Fetart. Mathias nous a présenté sa série de portraits dont ceux d’Angie et Dadou, les lévriers de sa mère. Nous avons trouvé que le regard porté sur ces deux chiens et la confiance qui avait été établie, était remarquable. Angie et Dadou ont un passé qui a peu de points communs avec nos lévriers du sud. Leur rapport à l’humain n’est pas basé sur la peur des coups ou l’odeur de la mort.
C’est une des raison pour laquelle la série de photos Salvados est très émouvante. Ces Podencos et Galgos qui, pour la plupart, sont encore traumatisés par ce qu’il leur est arrivé et qui ont souvent une peur panique de l’homme (au sens masculin du terme), réussissent, grâce à la douceur et la patience de Mathias, à donner leur confiance à un inconnu, lors d’une séance de une à deux heures.
Pour soutenir le projet: www.kisskissbankbank.com/fr/projects/salvados
Lévriers du Sud
L’histoire des rois et l’histoire de l’art font au lévrier une large place, elles lui laissent aussi une belle image. Il arrive pourtant que certains de ces chiens de haute race, qu’on dirait « bien nés », auraient mieux fait de ne pas naître, victimes de maîtres qui leur reprochent leur manque de performance à la chasse. Battus, abandonnés quand ils n’ont pas succombé aux mauvais traitements, ces lévriers ibères ont été recueillis par des familles, des associations de défense ou des éleveurs.
Mathias de Lattre a commencé en 2012 à photographier ces malheureux animaux originaires d’Espagne ou du Portugal. La mélancolie qui se dégage de leur regard et qui semble renvoyer à des jours de souffrance a très vite suggéré au jeune photographe de les placer dans l’univers avec lequel le destin les a réconciliés. Rencontrés à la faveur de contacts, de promenades, ces chiens devenus animaux de bonne compagnie s’imprègnent eux-même de ce qu’avec narcissisme nous appelons l’humanité. C’est ce que Mathias de Lattre a voulu montrer dans ses images, en restant dans le domaine du portrait dont il a fait son premier territoire. Installés dans les demeures des hommes qui leur ouvrent les murs et leur offrent leurs meubles, les « Galgos » et les « Podencos », deviennent pour l’artiste des modèles et leur histoire disparaît derrière les apparences, Doug fait sa niche d’un fauteuil à palmettes, Lola s’assume en blanc et noir quand Gazhal s’inscrit dans un décor de jardin d’hiver.
Oubliant l’anthropomorphisme des fables, contournant la profusion du bestiaire, ces lévriers du Sud se livrent dans une singulière galerie de portraits, fragiles et magnifiques.
Hervé Le Goff
Gazhal © Mathias de Lattre
À une époque où des scientifiques publient des études prouvant que les animaux ont une conscience, les chiens sont encore traités comme des objets, des marchandises et la plupart du temps comme des souffre douleur. Si le chien est le meilleur ami de l’homme, la réciproque n’est pas de mise. Cela fait plusieurs années que des bénévoles d’associations essaient d’alerter l’opinion sur les horreurs commises à l’encontre les lévriers du sud, notamment en Espagne. Des milliers de chiens souffrent le martyre pour le bon plaisir de maîtres qui ne les trouvent soit pas assez performants lors de la saison de la chasse, soit inutiles lorsque celle-ci est passée. Cela entraîne des centaines d’abandons et donc d’euthanasies pour des chiens qui, lorsqu’on les connaît, se révèlent d’une douceur et d’une gentillesse incommensurables.
Les Podencos et les Galgos, races de chien portées aux nues par les Egyptiens, sont les victimes des caprices de l’Homme. Des associations se battent pour faire connaître le sort de ces chiens mais surtout mènent une véritable guérilla pour sauver chaque année des centaines d’entre-eux de cette mort programmée. Malgré tous les coups reçus et les tortures, l’amour que porte ces chiens à l’humain est tellement fort qu’ils réussissent, notamment grâce au travail sans relâche des bénévoles, à pardonner et à offrir toute la confiance dont ils sont capables
à leurs adoptants.
Mathias de Lattre, jeune portraitiste de talent, devient à travers
cette série, le porte paroles de leurs frères restés dans l’enfer, en
attendant que l’on s’intéresse enfin à eux.
Alain Bisotti
Mathias de Lattre, 23 ans, vit et travaille à Paris
Major Book de l’école Icart-Photo, il travaille depuis ses étudespour les Editions Chez Higgins, collabore avec des studios et des particuliers tout en développant ses projets personnels qui ont pour thématique principale le portrait.
En choisissant des moments privilégiés, Mathias de Lattre tente de capter l’authenticité de ses modèles, d’entrevoir leurs émotions.
Le réveil, la sortie du cinéma, sont autant d’évènements particuliers qui imprègnent notre état psychique pendant un laps de temps. Ils agissent comme des révélateurs propices à son approche.
En lien avec cette démarche, il lui est venu l’idée de photographier les lévriers. Ces animaux sont des êtres délicats, sensibles, à l’attitude presque humaine : contrairement à l’homme, ils n’ont aucune appréhension de l’objectif, et ne
jouent d’aucun faux-semblant.
C’est cet état de pureté innée que Mathias de Lattre a voulu révéler dans cette série de portraits.
Valuska © Mathias de Lattre
Prix & Expositions :
- Lauréat du concours Noir & Blanc 2012 du site La Tribu des Artistes – Prix Canson
- Exposition de la série “Métro” aux Rencontres d’Arles 2013 aux Editions Chez Higgins, à l’espace Bookstore l’Hauture.
Parutions :
- Le Bonbon Magazine, novembre 2012
- Images magazine n°58, mai-juin 2013, portrait d’Agathe Gaillard
- Néon magazine n°1, n°2, n°7 et n°9
- Photo magazine, mars 2013
- Le Mag de Chez Higgins n°1, juin 2013, série Métro
- L'Oeil de la Photographie, 25 janvier 2014, série Cinéma