© École Supérieure des Beaux-Arts de Casablanca
École supérieure des Beaux-Arts de Casablanca Boulevard Rachidi Casablanca Maroc
Suite à une résidence photographique, soutenue par l'Institut Français et le Conseil Régional du Languedoc-Roussillon, cinq photographes présentent leur vision de cette ville au passé architectural riche et novateur. Avec cette exposition sur le mouvement urbain actuel, la galerie Negpos et l'Association Marocaine d'Art Photographique proposent les regards singuliers de Jaâfar Akil, Claude Corbier, Fabienne Forel, Patrice Loubon et de Fatima Mazmouz.
La galerie NegPos entretient depuis plusieurs années des relations privilégiées avec le Maroc, notamment avec l’AMAP (Association Marocaine d’Art Photographique). NegPos intervient par ailleurs chaque année dans l’interprétation de l’urbanisme, de l’architecture et de la ville, avec un cycle d’expositions et de recherche intitulé “Rencontres Images et Ville“ et la mission “Regards sur la ville“ à Nîmes (France). L’AMAP est quant à elle la seule structure au Maroc à avoir abordé la question de la ville à plusieurs reprises à travers le SNAP et le soutien à des expositions individuelles de ses photographes. C’est dans ce contexte, et en plein accord que l’AMAP et NegPos interviennent à Casablanca à deux niveaux.
D’une part en organisant une exposition regroupant des artistes sélectionnés par Jaâfar AKIL, président de l’AMAP et Patrice LOUBON, président de NEGPOS, autour de la thématique de la ville et de ses mutations urbaines.
Cette exposition Villes en mutation sera accueillie du 3 au 18 avril 2014, à la galerie du Lycée Lyautey de Casablanca, avec une rencontre entre les photographes et les élèves.
D’autre part, un travail de recherche artistique associe parallèlement des artistes de NegPos et des artistes de l’AMAP autour de Casablanca et de son mouvement urbain actuel et donnent lieu à une exposition CASABLANCA, PASSE >FUTUR, à la galerie de l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Casablanca du 1er au 18 avril 2014.
Jaâfar AKIL : « CASA, ville mémoires »
© Jaâfar Akil
Son projet se présente comme une interaction entre plusieurs formes et supports d’expressions (textes, images et son) autour du sujet : «la ville de Casablanca» dans sa pluralité, sa diversité et singularité. Le but de son approche étant de repenser les lieux et les espaces publics de la ville de Casablanca tout en interrogeant leurs mémoires.
Jaâfar AKIL, né en1966, vit et travaille à Rabat. Photographe autodidacte mais néanmoins titulaire d’un Doctorat National dans un domaine très lié à celui de sa passion : la sémiologie de l’image. Il est depuis 2007 professeur chercheur de photojournalisme à l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication (ISIC) à Rabat.
Actuellement président de l’Association Marocaine d’Art Photographique, l’artiste compte plusieurs participations à des expositions photographiques nationales et internationales en Syrie, au Canada, en Espagne, en Ukraine, en Irak, au Chili, aux Iles Canaries et en France. Son travail photographique s'articule autour du thème de la marche, notamment dans l'espace urbain.
Claude CORBIER : « La ville en blanc »
© Claude Corbier
Claude Corbier est fasciné par l’urbain, l’urbanisme et l’architecture. Casablanca lui évoque immédiatement l’histoire de la ville au passé prestigieux. Mais l’acte architectural est-il toujours exemplaire à Casablanca ? Le lien entre un passé glorieux et une ambition moderniste affichée paraît prometteur. Qu’en est-il exactement ?
Ce questionnement donnera naissance à un documentaire-fiction de 26 mn, résultant d’un mix entre photographie et vidéo, entretiens, avec les architectes Karim Roussi et Rachid Andaloussi, Président de Casamémoire, et les étudiants de l'Ecole d'Architecture de Casablanca Lahbib El Moumni et Reda Channane.
Claude CORBIER, né en 1954, artiste, vit à Montpellier (France).
Il s''est enrichi de nombreuses expériences qu'il synthétise depuis quelques années en produisant des images libérées de leur support d'origine, la photographie. Son art oscille avec régularité entre l'abstraction et le narratif, dans une démarche résolument contemporaine. Sa démarche s'illustre encore par l'interprétation des signes urbains et la formidable hégémonie qu'ils ont acquise, bien au-delà des frontières de la Ville. Avec la nostalgie d'un âge pas si lointain où l'Homme construisait en rêvant un monde qui l'a dépassé et le menace. C'est là qu'est sa poésie, contradictoire et instable, qui tente d'écrire pour demain ce qui disparaîtra d'aujourd'hui, en un temps où il n'est plus d'usage de fixer l'instant présent.
Fabienne FOREL : « Temps intermédiaires »
© Fabienne Forel
Inspirée par la collection de cartes postales insolites de Mme Merryman, Fabienne FOREL proposera une visite de Casablanca avec des photographies présentées comme un ensemble de cartes postales retrouvées, mêlant photographies et commentaires de voyageurs contemporains.
En jouant avec les procédés anciens de photographie (prise de vue au Goldstein Goldy, appareil-photo simple des années 50, et tirage cyanotype), j'essayerai de rapprocher les différentes époques de l'histoire de la ville, de faire ressentir le parcours du temps à travers les superpositions, les télescopages des éléments esthétiques et architecturaux.
Fabienne FOREL, né en 1971, photographe, vit et travaille à Saint-Hippolyte-du-Fort (France).
Diplomée en Histoire de l’Art à l'Université Pierre Mendès France de Grenoble avec des mémoires « le Miroir et la photographie » et « le fantasme et la photographie », études à l’Université de Barcelone et expérience professionnelle dans des galeries d’art.
Ses outils de recherche sont l’image, la photographie, l’espace poétique, le papier et les mots avec 2 axes de recherche :
- l'intime féminin à travers un projet Femmes du monde que j'ai commencé en 2006 et que je poursuis avec une série de portraits et d'interviews sur leur quotidien et leur condition de femme.
- le voyage comme initiation, sur la poétique des chemins et de la migration initiatique dans l'esprit de Kenneth White (L'esprit nomade). Où le monde reste ouvert et créateur...
Patrice LOUBON : « H.A.B.I.T.E.R. CASABLANCA »
© Patrice Loubon
A l’instar de Tadashi Kawamata, de Daniel Buren ou encore de Krisztof Wodizcko qui, chacun à leur façon, ont posé la question de l’implication de l’artiste dans l’espace public, en forme de performance, j’ai choisi d’orner de papier peint des lieux communs et/ou abandonnés de la ville pour produire une inscription nouvelle et convoquer l’« habiter » en tant que fonction critique et poétique. Le refoulé urbain devient soudainement familier et plus accueillant. L’intérieur pénètre l’extérieur à sa façon : fleurie ou rayée. Cette action est filmée et photographiée, afin d’en restituer une trace qui sera ensuite incorporée à une installation composée de tapisserie aux murs de la galerie, de photographies et d’un document vidéo.
Patrice LOUBON, 1965, artiste, vit et travaille à Nîmes (France).
Diplômé de l'Ecole Nationale de la Photographie (1992) et titulaire d'un MASTER 1 en Arts Plastiques de l'Université de Montpellier (2002). Son sujet de prédilection est la ville et les phénomènes qui la traversent. Chaque nouvelle approche génère des dispositifs et des formes différentes qui peuvent intégrer la photographie, la vidéo, la déambulation, le partage d’expériences, la performance et l’installation. Ses préoccupations sont universalistes et les sujets traités autant de tentatives de révéler les invisibles flux qui parcourent les artères de l’urbanité contemporaine. Il a réalisé de très nombreuses expositions personnelles et collectives, principalement en France, mais aussi à Rabat, à Santiago du Chili, à Londres et à La Havane. Son travail se retrouve dans les collections de la Bibliothèque Carré d'Art (Nîmes), de la Casa de las Americas à La Havane et dans des collections privées en France, en Suisse, en Argentine, au Chili, au Maroc et à Cuba.
Fatima MAZMOUZ : « CASABLANCA, MON AMOUR …UNE MEMOIRE EN DEVENIR »
Casablanca est pour elle le point de départ. Elle y est née. Mais c’est aussi un double départ puisqu’à sa naissance, il y eut ce départ pour la France… Inscrit dans la continuité d’une recherche alliant construction identitaire, l’intime et une réalité politico-sociale, ce nouveau travail questionne la ville de Casablanca à partir d’une projection fantasmagorique. Aussi la nécessité de revenir sur l’histoire de son père s’est imposée : révéler sa propre mémoire à partir de la mémoire de la ville qui devient le support d’un travail d’abord à dimension documentaire, mais aussi artistique/performative. »
© Fatima Mazmouz
Fatima MAZMOUZ, née en 1974, artiste. Vit et travaille à Casablanca(Maroc). Titulaire d’un D.E.A. en histoire de l’art, elle pratique la photographie depuis 1994 et la vidéo depuis 2000. Elle a notamment exposé en 2005 aux 11e Salon de la photographie de l’AMAP (Association marocaine d‘art photographique), Rabat (Maroc) et aux VIe Rencontres Africaines de la Photographie, Bamako (Mali). Elle a également fait partie de la sélection officielle pour la participation marocaine à la F.I.A.V. 2005, Barcelone (Espagne).Elle s’attache à désacraliser les stéréotypes qui entourent la femme. Elle développe sereinement un travail critique et
iconoclaste. L’une de ses dernières séries photographiques « Made in Mode Grossesse » a été exposée en 2010 au Printemps photographique de Nîmes, à la Biennale de Marrakech et elle a participé à l’échange « Chile-Marruecos » à Santiago du Chili et Coquimbo.