© Franck Dorat
Le Magasin de Jouets 19 rue Jouvène 13200 Arles France
Après les Lucioles
Exposition des oeuvres de :
Michel Séméniako - Vanessa Santullo - Franck Dorat - Les Jnoun
Vernissage Vendredi 21 mars à 19h en présence des artistes
Photographies, sculptures, installations, objets photographiques
Exposition Après les Lucioles
Vernissage Vendredi 21 mars à 19h en présence des artistes
Le Magasin de Jouets est heureux de vous annoncer son retour pour débuter la saison 2014, avec la quadruple exposition ‘‘ Après les Lucioles’’. Cette exposition, autour des oeuvres de Michel Séméniako, rassemble les travaux de Vanessa Santullo ROMA TERMINI, Franck Dorat AU FIL DE LA LUMIERE et EVASION INDUSTRIELLE des Jnoun.
L’exposition ‘‘Après les Lucioles’’ oscille entre fragilité et résistance. A l’heure ou se profilent des échéances électorales importantes, les artistes affirment leur sensibilité et leur écoute au murmure du monde.
Cette exposition s’est construite autour des oeuvres de Michel Séméniako et sa volonté de regrouper ses deux séries photographiques : ‘‘Exil’’ et ‘‘Lucioles’’ qui seront pour la première fois présentées ensemble. En échos aux textes de P. P. Pasolini ‘‘ La disparition des Lucioles’’ et ‘‘La survivance des Lucioles’’ texte de Georges Didi-Huberman (voir annexe du dossier de presse), les artistes de cette exposition transmettent avec sensibilité une vision empreinte de poésie et de maitrise technique qui par leur affirmation dépassent le pessimisme ambiant pour tenter d’allumer les lumières qui habitent chacun d’ente nous.
Nicolas Havette
Directeur du Magasin de Jouets
Exil & Lucioles
De MICHEL SEMENIAKO
Du 21.03 au 24.05.14
Exposition inédite Vernissage Vendredi 21 - 19h en présence de l’artiste
Exil 2000/2004
Un jour, en 2000, je découvre dans la presse l’image spectrale et verdâtre d’un groupe de clandestins, elle me bouleverse. Une mémoire familiale, jusqu’ici enfouie, fragmentaire et désordonnée comme un dépôt lapidaire, se trouve subitement réactivée par l’actualité.
Cette image d’humains, traqués comme des bêtes sauvages par des caméras thermiques, exprimait la violence dominatrice des puissants, dotés d’une technologie sophistiquée, sur les misérables fuyant guerre et pauvreté. En utilisant un film infrarouge, je détourne cette technique « froide » de surveillance. J’en inverse le processus : la chaleur ne dessine plus une cible, mais exprime l’aura des corps vivants, leur énergie pour survivre.
Lucioles 2007
« Lettres d’amour des mouches à feu »
Dans une vallée du Piémont, loin de l’excès lumineux des villes et malgré les défoliants qui attaquent la chaîne alimentaire des lucioles, Michel Séméniako a rencontré l’amour : des centaines de petits points lumineux qu’il s’est appliqué à photographier avec des temps de pose très longs, avant d’éclairer à volonté ces buissons de broussailles où vont se reproduire les mouches à feu. Signaux d’appels antérieurs à l’acte, ces clignotements langoureux enchantent brillamment le paysage d’une poésie éphémère et magnifient l’écriture de ces nouveaux fragments d’un discours amoureux.
© Michel Séméniako
Exil & Lucioles, la rencontre.
Alors que les prises de vues d’Exil étaient encore en cours, je fus invité en résidence au Piémont, pour photographier de nuit le village de Manta. Je travaillais durant les deux dernières semaines du mois de juin 2001, ignorant tout des mœurs des lucioles dont c’est la période de reproduction, et elles abondent dans cette aire géographique ! Elles eurent des effets dévastateurs sur quelques prises de vues qu’elles hachurèrent de leurs lumières intermittentes, mais je leur promis de revenir les photographier dès que possible. L’évolution du matériel numérique fut rapide ces années là, il me fallait en effet pouvoir photographier d’une part les lucioles, puis d’autre part leur terrain d’évolution (car elles détestent la lumière), et ensuite réassembler ces images en calques transparents. Je revins donc au Piémont en juin 2007. A ce moment, rien ne liait ces images à celles d’exil, si ce n’est le sentiment de la fragilité des êtres : les migrants tentant d’échapper à la traque dont ils font l’objet, et les lucioles tentent de survivre aux entreprises humaines (pollution, insecticides).
Mais tout devint clair le jour où j’ai lu le texte de Pasolini, « l’article des lucioles ». Il y parle de « la disparition des lucioles » dans les années 60 à cause de la pollution et met en parallèle ce phénomène à celui de l’acculturation du peuple italien sous la domination démocrate-chrétienne du pays et il conclut ce texte polémique par : « Je donnerai toute la Montedison, encore que ce soit une multinationale, pour une luciole ». Malgré tous les ravages, je constatais que des lucioles survivaient (et même se multipliaient là où l’agriculture bio s’implantait).
© Michel Séméniako
Michel Séméniako
né en 1944 à Annecy, vit et travaille à Vitry sur Seine.
Après des études de sociologie, Michel Séméniako expose ses premières séries de photographies de 1967 à 1970. Provisoirement attiré par la réalisation audiovisuelle, il revient à la photographie en 1979 et obtient en 1991 le prix « la villa Médicis hors les murs ». Un an plus tard, son travail est de nouveau récompensé par le « prix Nadar ». De 1991 à 2004 il fut membre de l’agence Métis et maître de conférence en photographie à la Faculté des Arts d’Amiens de 1992 à 2007.
Michel Séméniako arpente, de nuit, paysages et architectures, et les révèle à l’aide du faisceau de ses lampes torches depuis 1980. Pratiquant des temps d’exposition très longs, il se déplace, sans jamais apparaître, dans l’espace photographié qu’il éclaire à la torche électrique. En redessinant des contours fictifs, en multipliant les directions d’ombre et de lumière, il sculpte des volumes qui transposent les objets et les paysages dans un univers onirique où les frontières entre visible et invisible, où réel et imaginaire s’entremêlent. Ce jeu donne aux objets la beauté des choses imaginées mais jamais vues, il révèle par la couleur la vie intérieure de toute chose, de tout objet, de tout paysage, le chuchotement du monde.
Il privilégie les lieux de mémoire dans lesquels il intervient à l’aide de faisceaux lumineux. Dans la série «Exil», il met en scène des personnages dans des décors nocturnes. Son deuxième axe de recherche est d’inspiration sociale. Il s’interroge sur le tissu social et plus spécifiquement sur la relation entre identité et altérité. Pour cela, il a réalisé plusieurs séries de «photographies négociées» où le sujet photographié participe activement à la création de l’image autour d’une proposition avancée par Michel Séméniako, devenant ainsi co-auteur des images produites.
Roma Termini
De VANESSA SANTULLO
Du 21.03 au 26.04.14
Exposition programmée en partenariat avec l’Association des Anciens Etudiants de l’ENSP
Vernissage Vendredi 21 - 19h en présence de l’artiste
Trop vite
Par Brice Matthieussent
Dans une suite de photographies de divers formats, dont les bords inférieurs sont alignés comme si elles évoluaient au- dessus d’un horizon virtuel, dans le plein ciel du mur de la galerie, Vanessa Santullo montre quelques humains ancrés au sol et des nuées d’étourneaux innombrables qui se détachent devant d’autres nuées, celles des nuages. Chacun de nous a pu observer avec stupéfaction ces essaims d’oiseaux noirs qui à l’automne et dans nos régions envahissent une partie du ciel, se contractent et se dilatent, façonnent toutes ces trajectoires en des volumes inouïs. Comme Léonard de Vinci dans les taches d’humidité ou les enfants dans les formes des nuages, chacun a cru y reconnaître, l’espace d’un très bref instant, un alambic, un chien, un entonnoir, un parapluie, un pénis en érection, une table à dissection, le système digestif de la vache, voire une soucoupe volante. C’est dire le pouvoir métaphorique de ces figures sans cesse défigurées, de ces formes en déformation constante.
Face à ces photographies au fond bleu, certains croient d’abord découvrir un espace sous-marin peuplé d’organismes mal définis : est-ce du plancton ou du krill, ces particules sont se nourrissent les baleines ? Des bancs de poissons photographiés en contre-jour ? Ou bien des méduses, ces organismes translucides, gélatineux, existant à peine tant la lumière les traverse, incluant des opacités ponctuelles et exhibant de parfaites « gammes de gris » pour reprendre un terme photographique ? A moins qu’il ne s’agisse d’images scientifiques de cellules observées au microscope électronique, ou d’un nuage de particules élémentaires, ou encore, plus prosaïquement, de la dilution d’une goutte d’encre de chine dans un verre rempli d’un liquide bleuté... Tel est notre désir impérieux de résoudre les énigmes et, là encore comme un enfant, de savoir répondre à la question : « Qu’est-ce que c’est ? »
Bien sûr, ce sont de banals étourneaux. Pourtant – et c’est déjà moins banal –, lorsqu’on observe leurs évolutions dans le ciel, on n’y voit rien. Pourquoi ? Simplement parce que tout va trop vite. Si vite que l’œil n’a pas le temps de saisir globalement la moindre configuration proposée par cette implacable chorégraphie aviaire. Si vite que tout disparaît avant même d’avoir eu le temps d’apparaître tout à fait. Le cinéma, qu’on aurait d’abord pu choisir comme le médium adéquat pour re-présenter ce spectacle, ne ferait guère mieux, à moins d’imaginer un extrême ralenti. C’est donc la photographie qui sert ici idéalement à montrer quelques agencements fugaces de ce morphing perpétuel, gelé et enregistré en une infime fraction de seconde. Comme dans la chronophotographie de Marey ou Muybridge, qui permit autrefois de comprendre le galop des chevaux, ou encore comme dans les crash- tests filmés avec une caméra spéciale – sauf que jamais, pour autant que l’on ait bien vu à l’œil nu, et de cela nul ne peut se prévaloir, jamais deux étourneaux ne se sont percutés en vol, mais au fond on n’en sait rien, tout va si vite.
(...) Ce sont aussi des sculptures en mouvement, sans cesse remodelées, redéfinies, recomposées, en perpétuel devenir mais à chaque instant parfaites, acquérant tantôt la densité opaque d’une matière dure, tantôt la légèreté d’un grand coton moucheté (et tout est réversible, sans cesse et partout). Ici aussi, la photographie accomplit sa tâche habituelle consistant à présenter en deux dimensions des objets qui dans la réalité en ont trois. La grande profondeur de champ garantit la netteté de tous les plans, jusqu’aux nuages. Mais cet aplatissement, cette projection, prend ici un caractère exemplaire : toute la profondeur de cet essaim volatil se retrouve plaquée sur le plan de l’image, et les effets de densités différentes sont peut- être illusoires. Car, vues sous un autre angle, d’autres densités et d’autres formes apparaîtraient sans doute, nous faisant comprendre que la première image était en fait un trompe- l’œil, une illusion d’optique, un leurre : caractère non décisif de cette photographie qui s’apparente pourtant à l’esthétique de « l’instant décisif ». Mais, contrairement à la procédure mise au point par Henri Cartier-Bresson – le photographe doit bondir sur l’instant où les formes instables de corps en mouvement s’organisent dans le viseur en un ensemble harmonieux –, il n’existe ici aucun instant de ce type, ou alors une infinité : toutes les figures (de patinage, de natation synchronisée, de danse, d’acrobatie aérienne, d’aérobic, de style) proposées par les étourneaux sont équivalentes, tous les instants sont décisifs, il n’y a pas de dramaturgie, pas de suspense, pas d’acmé, pas de clou du spectacle, simplement, la réorganisation permanente.
(...) au début du Chant cinquième, Lautréamont évoque « les bandes d’étourneaux », leurs tourbillons, leurs configurations changeantes. Tout les oppose aux vols des grues : d’un côté, la forme stable, la hiérarchie, la soumission au chef ; de l’autre, non pas l’informe, mais un morphing permanent, l’absence de hiérarchie visible et de tout chef repérable. Lautréamont explique que le chef des étourneaux, c’est leur instinct. Ce macro-organisme qui pousse par tous les bouts, qui n’a ni commencement ni fin, où chaque partie est équivalente au tout, Deleuze le qualifierait sans doute de « rhizome ».
Voici donc une communauté sans chef, sans hiérarchie, une sorte de groupe anarchique. Paradoxe : les figures créées par cet ensemble – comme une chorégraphie en apesanteur réalisée par des milliers de danseurs aux costumes identiques, ou les immenses foules chinoises réunies dans les stades sportifs afin de faire soudain surgir dans les gradins l’image sidérante du grand timonier pour le seul œil de la télévision –, ces figures évoquent un ordre mystérieux, une géométrie inconnue, une sémaphorique criailleuse dont nous autres humains ignorons tout.
Ces figures nous parlent pourtant. Loin de nous laisser indifférents, elles nous effraient par leurs changements à vue, leur rapidité d’OVNI, le nombre effarant et la parfaite coordination de leurs exécutants, l’obéissance inhumaine à une loi inflexible. Elles nous effraient et nous fascinent. Nous y projetons probablement notre horreur d’une société totalitaire aux rouages parfaitement huilés, mais sans chef, où chaque citoyen aurait si bien intériorisé les diktats de la communauté que toute surveillance et toute punition seraient devenues superflues, chacun obéissant d’instinct au « bien » du groupe.
(...) Quelle taille font ces nuées d’étourneaux ? Comment les mesurer ? A défaut de mieux, je répondrais : la taille des tirages photo de Vanessa Santullo. Ce problème d’échelle, cette aporie de la taille réelle de l’objet figuré est aussi un problème propre à la photographie (et certainement pas à la peinture ni à la sculpture). Autant s’interroger, d’ailleurs, sur la taille d’un cataclysme. Obscurcir le soleil, créer la nuit en plein jour, faire perdre la raison, semer la folie, dérégler le temps et tordre l’espace comme le fait la photographie, voilà ce qu’accomplissent les étourneaux : leurs tours et leurs détours nous étourdissent et nous sidèrent, comme cette « émeute de détails » dont parla Baudelaire pour définir la photographie.
(...) La limaille des étourneaux prise dans leur énorme champ magnétique est un signe : les portails de l’étrange envahissent le réel, et de vivants pixels inventent dans le ciel la photographie.
Brice Matthieussent Août 2010
© Vanessa Santullo
Vanessa Santullo
Vanessa Santullo est diplômée de l’école nationale supérieure de la photographie d’Arles avec les félicitations du jury, elle s’est ensuite formée à la réalisation de cinéma documentaire aux Ateliers Varan. Photographe et cinéaste, l’artiste navigue indifféremment entre plusieurs registres: documentaire, plan séquence, installation vidéo ou fiction... dressant l’inventaire de ces petits riens qui animent et forment la majeure partie de la vie. Sous une apparente désinvolture, sa caméra invisible mais indiscrète capte des échantillons d’humanité et crée un univers émotionnel posant la question du lien entre les individus.
Au fil de la lumière
DE FRANCK DORAT
Exposition du 21.03 au 29.06.14
Sculptures et installations inédites
A l’heure ou la Fondation Van Gogh ouvre ses portes à quelques mètres du Magasin de Jouets, Franck Dorat installe ses toutes dernières pièces composées sur le thème des lucioles sur une propositions de la galerie. Il joue avec le volume, le trait et la lumière, cher au peintre en résonnance avec les travaux de Michel Séméniako et Vanessa Santullo.
À 24 ans, un ami lui propose un petit boulot lors du tournage de La Totale de Claude Zidi. Franck est chargé de déplacer les décors entre chaque prise de vue. Ce sera décisif. D’une opportunité à l’autre, Franck se familiarise avec les coulisses du septième art et devient décorateur de cinéma à l’âge où d’autres sont encore étudiants. Le voici qui fabrique des décors pour des films ou des pièces de théâtre avant de se retrouver derrière un écran d’ordinateur dans une société de films en 3D.
Ces images virtuelles sont riches en découvertes. Désormais Franck peaufine des Singles pour la télé, participe à des films d’animation (comme Azur et Asmar), conçoit l’habillage de certaines chaînes sportives ou musicales et, dans Vidocq, nous offre un aperçu de ses effets spéciaux... De la 3 D à la 4e dimension.
Ces voyages au cœur du virtuel n’ont qu’un temps et Franck revient vite à un mode d’expression beaucoup plus tactile. Fasciné par les mobiles de Calder, il décide de donner corps à ses rêves sur ordinateur et, dans la continuité de ses propres dessins, réalise ses premières sculptures en fils de fer. C’est en mêlant encre de chine, peinture et image numérique qu’il finit par créer son univers. Tout en légèreté, cet imaginaire dont on peut prendre connaissance sur son blog, déborde d’humour et
d’originalité. On y découvre le talent de ce graphiste accompli qui sait, comme nul autre, jouer sur l’apesanteur et l’élégance d’un fil de fer apprivoisé avec patience. Après de nombreuses expositions à Marseille, Paris et Tokyo, Franck vient d’inaugurer une galerie-atelier, Le Fil de Fer, à Pernes-les-Fontaines où l’on peut le voir à l’ouvrage. À coup sûr, ses visiteurs n’oublieront pas de sitôt les bestioles aériennes et les objets du quotidien, sublimés par le regard de ce grand magicien.»
Marie-Claire Idées
© Michel Séméniako
Evasion Industrielle
PAR LES JNOUN
Exposition du 21.03 au 26.06.14
Objets Photographiques
D’un périple incertain, d’une rencontre à priori imposée, a jaillit un voyage, mieux, une initiation. De cette intrusion humaine, et photographique sur la scène d’un théâtre du no man’s land, a jaillit la lumière, scintillance précaire, capturée, figée sur capteur plein format. Produits par les machine et absorbées par la machine photographique, aujourd’hui numérique, ces artefacts pollués sont devenus danseurs fantômes dans la nuit, hôtels dans la brume ou nefs dickienne illustre échappées d’un roman vacarmiste. Le vacarme, il est la, avec un cadre de vie plus proche du bout de piste que du murmure du bord de mer, pourtant si proche, le lieu n’inspire que la nudité aride, la rudesse décharnée. Sans détour, elle s’impose à tous nos sens, l’âpreté de l’air redonne le pouvoir à un sens pourtant marginalisé et le maintient en alerte, l’hostilité n’est pas loin... et pourtant ! Qui sont ces hommes qui bravent les bons sens et les sirènes ?
Inexistants sous les pigments crachés, ils sont la, derrière tout. Faux volontaires embarqués dans une spirale enchainée au genre humain depuis l’aube, la constante évolutionniste, ils luttent, et transforment, et même périssent au sein du ventre de métal nourricier. A cette présence indicible mais pourtant insistamment présente, offrons leur le temps d’une réflexion, un hommage pictural discret, le temps d’un silence de torchère, mis en avant par un éclair d’intérêt sur ces forçats de la matière. Et si le titre apparait à première vue comme une gageure, il chemine dans nos esprits et sonne le temps des rencontres et du respect de l’engagement d’un quotidien. Soyez les bienvenus dans un enfer visible, issu d’univers apatrides, une liturgie moderniste ou se mêle ce que l’homme a fait de plus beau, et de plus laid, le progrès.
Philippe Ivanez fait des photographies pour en fabriquer des objets photographiques depuis une dizaine d’années, des instantanés de jour de nuits avec des jouets, jouer des lieux ,des décors de rues, de vie, l’ambiance des marcher populaires, les cicatrices du temps qui cristallisent les murs et les visages, le kitch plastique du bonheur à 3 sous, les lumières des néons des gargotes des bords de routes, collectionnant les rencontres et les mésaventures.