© Marc Deneyer
Galerie Hors Champs Place de l'Église, Sivry-Courtry 77115 77 Sgivry-Courty France
Vernissage samedi 8 mars 2013 de 18h à 22h en présence de l’artiste
Marc Deneyer offre des images aux prises de vues inspirées et mouvantes qui réinventent une réalité esquissée. Les matières se dissolvent dans les minéraux, se fondent les unes aux autres, créant ainsi des formes et des espaces nouveaux, peignant des images empreintes d’une poésie harmonieuse et mystérieuse. «L’eau se hâte sur les pierres» nous aspire aux confins d’une nature des plus poétiques et n’a de cesse de nous émerveiller...
Céline Letournel janvier 2014
L’eau se hâte sur les pierres...
La photographie est décidément étrange. Dès la prise de vue. Tenue pour nous rapporter la réalité la plus fidèle possible elle peut aussi bien nous égarer de la plus belle manière en rendant visibles des phénomènes que l’oeil ne peut percevoir par lui-même ou au contraire en faisant disparaître des éléments que nous étions persuadés avoir enregistrés. D’un objet en mouvement, les vitesses d’obturation rapides nous font apparaître une réalité figée, hors du temps, inaccessible dans cet état à notre oeil, les poses lentes au contraire nous en proposent des tracés linéaires fondus, schématiques, jusqu’à noyer un sujet en mouvement dans une grisaille informe. Entre ces deux extrêmes prend place tout l’espace de la découverte et de l’expérimentation. Je ne parle pas ici des maquillages, des effets - souvent stéréotypés - que permettraient les logiciels de retouche photographiques mais bien de la pleine utilisation du seul processus photographique au moment même de la prise de vue.
© Marc Deneyer
S’agissant de l’eau les figures qui s’offrent à nous restituent une empreinte résolument inspirées par la nature et à ce titre en prise directe avec elle. Ces formes tracées sont les siennes, cette écriture est la sienne, ces miracles d’harmonie sont les siens.
Les images livrées ici ne cherchent en aucune façon à tromper. Leur simple irruption telles quelles dans le champ de mon travail récent m’a suffisamment fasciné pour que je m’attache à leur prêter une réelle existence.
Scientifiques, artistes, mystiques de toutes les époques, se sont penchés sur les formes, les sonorités, les vertus... de l’eau.
Je ne pourrai qu’ajouter quelques images qui témoignent de sa capacité à créer des bribes d’écritures, des alphabets magiques, des énigmes graphiques qui n’appartiennent qu’à elle et qui semblent nous inviter à partager je ne sais quoi de son existence mystérieuse. Écritures naturelles tenant à la fois de la pointe sèche, du dessin, de l’aquarelle, de la lithographie toutes n’exprimant à leur manière que le caractère vivant, rythmique et expressif de l’eau. L’eau renonce, elle est docile, elle n’est que pour les autres et se hâte sur les pierres...
Les images produites n’ont subi aucune manipulation sophistiquée mais un seul et très élémentaire traitement purement photographique qui a permis de clarifier, traduire, déchiffrer plus radicalement l’évidente magie de leur langage.
À ceux qui se demanderaient encore comment ces images ont été obtenues je dirai seulement ceci : la nature porte en elle des merveilles qu’il ne tient qu’à chacun de découvrir avec ses propres moyens pourvu que nous en ayons la patience, la persévérance et l’envie. Ces photographies – puisqu’il s’agit bien de photographies - ne souhaitent témoigner de rien d’autre que de l’intégrité de mon émerveillement.
Marc Deneyer
© Marc Deneyer
Marc Deneyer, né à Bruxelles en 1945 vit aujourd’hui en Poitou. Photographe reconnu, il rapporte de ses voyages (du Groenland à la Toscane, du Maroc à l’Écosse...) des images et des textes qui racontent sa recherche d’une pure lumière et de lieux immémoriaux.
Depuis 1984, il expose un peu partout en Europe et au delà, (Institut Français de Naples, The Photographers’ Gallery à Londres, Galerie du Château d’eau à Toulouse, Galerie Camera Obscura à Paris, Institut français de Tokyo, Sapporo...).
En 1985, il publie Paysages Éd. F. R. A. C Poitou-Charentes / La différence. En 1986 il participe à la mission photographique de la D.A.T.A.R puis de 1987 à 1990 à la mission photographique Les Quatre Saisons du Territoire qui aboutit à plusieurs publications sous le même titre aux éd. de l’Est.
En 2000, il est invité en Résidence à la Villa Kujoyama, Kyoto, Japon (Villa Medicis hors les murs). Il publie Ilulissat en 2001 puis Kujoyama en 2005 dans la collection Textes et Photographies aux éditions Le temps qu’il fait.