
© Marie-Claude Bénaouda
DS Souchon la galerie 4 rue de la Source 17200 Royan France
Notre-Dame de Royan présente des photographies de Marie-Claude Bénaouda
Une exposition du 1er mars au 29 mars 2014
Née en Algérie, Marie-Claude Bénaouda s'initie enfant à la photographie en parcourant les rues d'Oran, "ville de mer et de lumière". Grâce à la générosité de son père, qui lui offre son premier boîtier, elle conserve alors les traces des lieux et des visages qui font sa jeunesse. Si l'enthousiasme pour la photographie restera intact, Marie-Claude ne fera pourtant pas de sa passion un métier.
Particulièrement attentive aux évolutions de l'informatique, elle est, cependant, très tôt séduite par les usages offerts par la photographie numérique. Dès le milieu des années 1990, elle use alors de logiciels de retouche d'image pour donner à ses photographies davantage de relief. Elle envisage alors ses photographies comme des peintures numériques, concept qu'elle pérennise sous l'expression (déposée !) "peintophoto". Encouragée par de premiers accrochages à Royan et ses environs, Marie-Claude Bénaouda présente alors depuis régulièrement ses œuvres lors de salons ou d'expositions personnelles en région et en France.
© Marie-Claude Bénaouda
Lorsque Marie-Claude décide de venir poser ses valises à Royan au milieu des années 2000, elle aperçoit de loin "un édifice étrange dominant la ville". Effectivement, comme un point d'exclamation venu couronner le Royan reconstruit d'après-guerre, l'église Notre- Dame ne peut qu'interpeller et étonner !
Étrangère aux polémiques sur les qualités esthétiques du bâtiment, notre photographe s'enthousiasme pour ce "singulier vaisseau pourfendant à la fois l'espace avec son clocher en forme de fusée et sa nef en forme de poupe de bateau". Majestueux, vertical, rude et illuminé de vitraux, ce modèle d'architecture industrielle appliquée au divin devient par les mots d'André Malraux la "cathédrale de Béton".
© Marie-Claude Bénaouda
Et dans les images de Marie-Claude Bénaouda, le "béton fait foi" ; foi de sa constante et patiente application à parcourir inlassablement la création de l'architecte Guillaume Gillet : sous tous les angles, selon toutes luminosités et toutes les mises en lumière. Depuis le porche, l'escalier, les coursives latérales, sous la voute ou sur les toits, la photographe compose délicatement et consciencieusement un imagier dense et exceptionnel.
Mais Notre-Dame s'effrite et s'oxyde. Elle souffre d'un béton fabriqué trop vite avec du sable truffé de sel, puisé directement dans l'estuaire. Décriée, en sursis puis classée, Notre-Dame résiste depuis plus d'un demi-siècle. Un chantier de restauration vient de commencer. Assurément, Marie-Claude Bénaouda pourra donc continuer son cheminement photographique en suivant le dessin de sa muse architecturale : en pente douce.