©Lucas Schifres/Courtesy Galerie Photo12
Galerie Photo 12 14 rue des Jardins Saint Paul 75004 Paris France
27 janvier 1964 : le général de Gaulle reconnait officiellement la République populaire de Chine.
Cinquante ans plus tard, les échanges entre la France et la Chine n’ont jamais été aussi forts, que ce soit d’un point de vue commercial, économique ou artistique. S’inscrivant dans les nombreuses festivités organisées autour du jubilé (ex. : Art Paris au Grand Palais), la Galerie Photo 12 et la Galerie du 10 proposent un voyage photographique vers l’Empire du milieu à travers l’objectif de trois photographes : Yann Layma, Lucas Schifres et Tingting Wang. Les tirages exposés capturent l’essence du paradoxe chinois ; la dualité d’une société moderne, urbanisée et dynamique regardant vers le futur et par ailleurs fidèle à la tradition et à la ruralité de ses campagnes.
Qui sont les gens qui se cachent derrière la mention « Made in China » ? Lucas Schifres est parti à la rencontre des ouvriers chinois qui fabriquent les objets de notre quotidien. Sur leur lieu de travail, devant un fond monochrome, sans donner de consignes, laissant s’installer le silence, il a pris leur portrait. Une tentative pour essayer de lire l’histoire de ces hommes et femmes sur leurs visages.
Lucas Schifres (1973-) Né à Paris, Lucas Schifres est photojournaliste. Spécialiste de l’Asie, il a vécu en Chine de 2006 à 2011 et y repart en 2014. Ses photos ont été publiées dans Time, le New York Times, Newsweek, Le Monde, Paris Match, L'Express, VSD, le Figaro Magazine, et bien d'autres magazines. Il a reçu un National Headliner Award dans la catégorie Feature Photography en 2007.
Yang Yingsheng, 2011. Série Made in China. ©Lucas Schifres/Courtesy Galerie Photo12
ILLUSION
Tingting Wang
Recherche graphique et rigueur dans la réalisation sont la signature de cette très jeune photographe chinoise qui travaille actuellement à Paris. Inventivité aussi pour cette série qu’elle a imaginée et qui a remporté le Prix Picto de la Jeune Photographie de Mode 2013. Née en Chine en 1986 à Kunming, dans la province du Yunnan. Rêvant de voir le monde, à 18 ans, elle part finir ses études à Shanghai. Puis l’année suivante, animée du désir de découvrir un monde différent et étranger, elle arrive à Montpellier pour obtenir une licence en ethnologie. La photographie lui apparait alors comme un outil essentiel pour les études sur le terrain. Elle s’inscrit à l’EFFT Paris dont elle est sortie diplômée en juin 2013. Au fil du temps, elle a découvert que la photographie était pour elle un moyen d’expression qui lui permet de communiquer ses sentiments, même les plus subtils. Et donc la photo est devenue indispensable pour elle. Sa première exposition collective a lieu au Salon de Paris 8e pour ‘’Echos de Chine’’. Elle expose ensuite à Arles dans le cadre d’une exposition collective intitulée ‘’Black or White’’. Elle a obtenu en novembre 2013 le prix Picto de la Jeune Photographie de Mode. Tinting Wang vit et travaille à Paris.
Sans titre 2. Série Illusion. ©Tingting Wang/Courtesy Galerie Photo12
LES SCULPTEURS DE MONTAGNES
Yann Layma
Dans le sud du Yunnan, dans la région de Yuanyang, des centaines de génération de paysans ont dessiné un paysage unique au monde, qui vient d’être classé au Patrimoine mondial par l’UNESCO. Yann Layma y a passé six mois, en 1992-1993. Contrairement à d’autres régions marquées par l’urbanisation et l’industrialisation, les rizières du Yunnan sont restées immuables. Les paysans continuent leur labeur au rythme des saisons sur ces montagnes, avec l’aide de leur animal fétiche, le buffle.
Yann Layma est né en Bretagne en 1962. En 1979, la Chine ouvre soudain son «rideau de bambou» après 30 ans de fermeture aux regards du monde. 1979 voit aussi la naissance du magazine Géo. Yann Layma a alors seize ans et ces deux nouvelles résonnent en lui tel un déclic, comme une vision très forte du chemin de son avenir, l’appel d’une vocation. Depuis 1982, il travaille pour les plus grands magazines du monde en tant que photographe grand reporter indépendant spécialisé sur la Chine où il a passé plus de 20 ans. Sa passion de découvrir ce monde chinois et de témoigner est restée intacte et l’a profondément transformé, portant un autre nom: Yan Lei «les foudres du guerrier des portes de l’enfer» un nom si iconoclaste qu’il fait souvent rire les chinois. Il a appris que si photographier signifie en Occident écrire avec les lumières, en chinois: il faut capturer les ombres ou faire surgir l’éclat de la lumière et chercher la ressemblance. Yann Layma est l'auteur du livre "Chine" aux éditions de la Martinière et est également cinéaste.
Peintre peignant un slogan de propagande communiste, Pékin, 1985. ©Yann Layma/Courtesy Galerie Photo12