Galerie l'Abat jour 33 rue René Leynaud 69001 Lyon France
Occuper pour protéger raconte l’histoire des femmes et des hommes qui ont décidés de mener un combat: celui de défendre les sites naturels menacés, en refusant de déléguer leur autonomie et en occupant le terrain. Notre-Dame-des-Landes en est l’emblème, mais de multiples autres lieux de résistances existent pour tenter de faire avorter les grands projets d’aménagements, qualifiés par leurs opposants « d’inutiles et imposés ». Ce documentaire photographique réalisé entre 2012 et 2013 sera exposé à partir d 15 mai 2014 à la galerie l’Abat-Jour, à Lyon.
LE PROJET
Lors du forum social mondial de Tunis qui s’est tenu en mars 2013, une charte a été adoptée contre les Grands Projets Inutiles et Imposés (GPII). Ces grands projet inutiles qualifient des projets d’aménagement du territoire coûteux favorisant le lobbying des grandes entreprises de BTP et l’endettement de l’état, au détriment du bon sens écologique et économique. L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, en est l’exemple le plus connu. Un certain nombre de ces lieux sont l’objet d’une lutte pour tenter de faire annuler ces chantiers. Il s’agit pour les opposants d’occuper le terrain pour protéger les sites naturels menacés. Ces militants radicaux vivent dans des campements constitués en Zones A Défendre, alternatives à la société actuelle, allant à l’encontre du culte de la croissance. Ces lieux ne sont pas cloisonnés, mais constitués en réseaux, partageant les même techniques de désobéissance civile, et susceptibles de mobiliser un nombre conséquent de militants lors de moments clefs. Guet sur une barricade en attendant les forces de l’ordre, à Notre-Dame-des-Landes, 10/2012.
© Benjamin Larderet
© Benjamin Larderet
LES LIEUX PHOTOGRAPHIÉS
Aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44)
Plusieurs prises de vues ont été réalisées sur la plus grande ZAD (Zone A Défendre) de France. Le premier déplacement là-bas eu lieu lors de l’opération César en octobre/ novembre 2012. Cette opération de gendarmerie ayant eu pour but l’expulsion des militants, fut la première percée médiatique faisant connaitre Notre-Dame-des-Landes au grand public. La deuxième prise de vue date de janvier 2013 lors du festiZAD, festival de musique autogéré planifié pour attirer des militants lors d’un ‘creux ‘de mobilisation, alors que le retour des forces de l’ordre était à craindre. La troisième semaine de prise de vue eu lieu lors de la chaine humaine autour de la ZAD, en mai 2012. Grand stade de l’Olympique Lyonnais à Décines (69 Sur le modèle de Notre-Dame-des-Landes, une petite zone à défendre s’est montée sur le site de Décines (Grand Lyon) au printemps 2012. Occupation et manifestations ne réussirent pas à empêcher le terrassement du futur lieu du stade ainsi que l’expropriation de propriétaires agricole sur le tracé du tramway. Ligne ferroviaire à Grande Vitesse Lyon-Turin (Val Susa, Italie)
© Benjamin Larderet
Bon nombre de projets inutiles et imposés recensés par divers collectifs et associations concernent des voies de communication (autoroutes et TGV) dont le coût écologique et économique exorbitant ne justifie pas le gain de temps relatif induit. Pour le Lyon-Turin, il s’agit de creuser des dizaines de kilomètres de tunnel sous les Alpes pour un budget de 26 milliards d’euros. C’est un des rares lieux ou le chantier a déjà commencé. Pour les opposants, plutôt que d’occuper le terrain, il s’agit surtout d’harceler le chantier. Scierie et incinérateur industriel ERSCIA dans le Morvan (58) Bloqué par le conseil d’état en octobre 2013, ce projet industriel mettant en péril l’équilibre de la forêt locale, est l’exemple d’un combat juridique victorieux doublé d’une occupation de terrain. Le résultat n’est pas encore définitif, des recours étant possibles. Il y a pourtant de bonnes chances de ne pas voir ce projet se réaliser.
Ces quatre lieux ne sont pas les seuls à être occupés selon ce schéma. Il y a également les opposants au contournement autoroutier d’Avignon (LEO), le projet d’aménagement « Eco-vallée » dans la plaine du Var vers Nice, les lignes très hautes tensions (THT) connectant la centrale nucléaire de Flamanville dans le Cotentin… A l’international, la modification de la gare de Stuttgart (Stuttgart 21) en Allemagne, et la mine d’or en Chalcidique (Grèce), font couler beaucoup d’encre. Autant de pistes pour ouvrir ce documentaire vers d’autres horizons.
© Benjamin Larderet
