Toronto © Yves Bady-Dahdah
Galerie Catherine Houard 15 rue saint-Benoit 75006 Paris France
« Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leurs discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives trompeuses ; et toute chose en cache une autre. Moi, je n'ai ni désirs ni peurs, et mes rêves sont composés soit par mon esprit soit par le hasard. » Italo Calvino
Extrait du roman « Les Villes Invisibles » 1972
Yves Bady-Dahdah
Né en 1945 en Guadeloupe, il vit et travaille en France.
Tour à tour photographe de mode, peintre s’inscrivant dans la mouvance surréaliste, élève de Salvador Dali, Yves Bady-Dahdah se consacre depuis une dizaine d’années à un travail personnel très abouti autant par la technique qu’il utilise que par l’influence de ses nombreux voyages autour du monde.
Photographe quasi obsessionnel, il compose des peintures photographiques puissantes et hautes en couleurs. L’architecture des villes qu’il parcourt et sa sensibilité pour les habitants des immeubles photographiés sont le sujet de ses oeuvres. Son procédé de réalisation lui permet d’aboutir à une oeuvre magnifiant l’architecture.
Afin d’obtenir un rendu unique, il monte ses compositions photographiques en superposant ou associant plus d’une trentaine de clichés différents. Grâce à une technique de « fondu », il termine ensuite ses compositions avec le besoin viscéral de repeindre chaque centimètre carré au pinceau numérique par touches successives.
New York Subway © Yves Bady-Dahdah
Christophe Lambert Acteur - Collectionneur
« J'ai rencontré Yves Bady dans un cadre chaleureux, dans un contexte rassurant et familial pour moi : un Hôtel. J'ai tout de suite été séduit par son âme de jeune homme, avec son coeur de battant et d'éternel croyant, dont la foi indestructible ne peut qu'un jour aboutir sur une extrême réussite, tant sur le plan professionnel que dans son accomplissement humain. L'un est d'ailleurs indissociable de l'autre. J’ai fait des recherches sur Yves et découvert que bien avant la photo, il était un excellent peintre surréaliste qui avait eu le privilège d’avoir comme professeur Salvador Dali ! D’où ce coté surréaliste et très atypique de ses photos, qui allient un mystère, une puissance, une explosion de couleurs qui s’apparentent aussi bien à la photo qu’à la grande peinture. Ce qui m’a fasciné c’est l’originalité de sa manière de photographier, c’est ce qui amène cette différence, cette énergie et cette harmonie dans l’alliage des couleurs.
Ce sont des photos empreintes de mystères et d’imaginaires, d’évasion et de plaisir visuel dans lesquels on se plonge avec délectation en voulant y rester. Sa technique est pour le moins inédite puisqu’elle consiste à repeindre manuellement chaque centimètre carré de ses photos après un travail de composition photographiques qui prend plusieurs semaines.
En tant que collectionneur, je ne me pose pas de question : les choses que j’aime m’accrochent immédiatement ou pas. Je ne détiens aucune vérité mais j’achète avec mon coeur. Les photos d’Yves ont réellement été instinctivement un choc de bonheur car j’y ai retrouvé le côté vivant d’une peinture amplifiée par l’évasion que représentent les sujets photographiés ainsi que la beauté d’un travail unique, chaque oeuvre n’étant tirée qu’à un seul exemplaire (tel un tableau). Bref mon modeste parrainage n’a rien de curieux, simplement une rencontre avec un artiste qui mérite qu’on y prête attention car de par son amour pour son art, il force le respect. »
En 1984, Lucien Dahdah, ancien Ministre des Affaires Etrangères du Liban :
« Oriental par son sang, puisqu'issu d'une grande famille libanaise, et occidental, en partie par son éducation, Yves Bady-Dahdah a su tirer l'avantage du mélange précieux de philosophie, d'équilibre et de sensibilité que lui ont procuré les deux civilisations. Son œuvre est là, entière.
Il remet continuellement en question les expériences les plus hardies de notre temps. Il bouscule les données établies. Voici qu'avec lui, se rétablit le juste rapport entre le monde et l'impulsion irrésistible à rejoindre l'unité. Dans la plus grande partie de son oeuvre, ses perspectives sont volontairement fuyantes, ses espaces immenses, ses mises en scènes intemporelles et la somptuosité des couleurs toujours calculée. C'est le périlleux équilibre d'une composition parfaitement maîtrisée. Paradoxe, divertissement, réflexion, voilà l'aboutissement en une parfaite crédibilité d'un monde à la fois réaliste et onirique. Nous sommes à un moment de la civilisation, à un stade d'évolution de la sensibilité, et il n'y a pas moyen d'y échapper. »