© Iris Hutegger
Galerie Jacques Cerami Route de Philippeville 346 6010 Couillet Charleroi Belgique
Je prends mes photos de paysages en technique analogique et j’agrandis les negatifs sur papier photo en noir et blanc.
Les photographies sont ensuite mises en forme avec un assortiment de fils de couleurs qui sont cousus à même l’image avec une machine à coudre.
Avec cette technique les fils se mélangent sur l’image créant une perception de profondeur et une illusion de consistance. La manipulation des photographies transforme le paysage en «une réelle image de fiction».
La couture détruit à la fois l’image et en recrée une. Quand je prends une photo, je choisis une zone où l’identification site-spécifique de l’endroit est réduite. Dans ces photos, on n’observe aucune personne ni aucune trace d’ intervention humaine.
© Iris Hutegger
Je suis fascinée par le sujet de la perception, les questions de la réalité et de l’illusion, de localisation et de délocalisation. La photographie analogique avec son point de réference dans le monde réel est nécessaire afin que je puisse jouer avec la perception et l’illusion en manipulant l’image par la couture.
Regarder le paysage, c’est regarder l’immensité, loin de soi-même. Le regard est défini par la distance, l’immensité et la profondeur. Sans distance, le paysage disparaît. La distance sépare mais en même temps elle révèle la vue.
Etre capable de voir les paysages représente aussi un effort mental d’identifier les structures individuelles et de les combiner en un tout synthétique. La relation entre la distance et la synthèse conduit à une experience visuelle déclenchant la perception de l’espace et en fait une experience substantielle
Quand je parle du paysage, je ne veux pas dire la nature. Le paysage de mon point de vue est un espace mental, une experience, l’imagination et la construction. Par tout cela, je comprends à la fois une réalisation culturelle et une solution individuelle.