Expositions du 25/03/2006 au 02/04/2006 Terminé
Espace Dialogos 10 rue raspail 94230 Cachan France
Sans thème, ni contrainte de ton ou de sujet, découvrez une sélection éclectique, représentative de la photographie contemporaine et propice au coup de cœur.
Franck Beloncle
Qu'est-ce que la mémoire des lieux ?
Les appartements, les maisons gardent une trace de ceux qui les ont habités. À Paris, les immeubles haussmannien ont un siècle de vies dans leurs murs. Les appartements en sont les témoins. Les murs ont-ils des oreilles ?
Même complètement vidés, ils restent chargés d'histoire. Le temps qui passe laisse aussi sa trace. Dans ces lieux, par l'usure d'un interrupteur ou une poignée abîmée, on devine les habitudes des propriétaires.
" Avec mon éclairage particulier, je redonne vie ou en tout cas je fais vivre le mystère des précédents occupants. Qui étaient-ils ? Quelles histoires ont-ils vécu ici ? La nuit, alors que la ville est endormie, on a l'impression que leurs âmes rodent encore. "
Le vieux parquet craque. Dans le silence et la pénombre, le photographe rentre dans l'intimité des lieux. Il cherche des traces, des souvenirs et arrive à sublimer des endroits qui semblent plutôt tristes et sans intérêt.
Il capte ces morceaux de vie par des petits détails avant que les nouveaux arrivants rénovent et qu'une nouvelle histoire commence.
Nadja Bernhardt
Fashion or not fashion …
"Fashion or not fashion …" represents a juxtaposition of images from the fashion photographer Nadja Bernhardt. This exhibition is a retrospective of her six years of life in Australia and her own particular path of development through the complexities of the coveted fashion world.
Her images are not always those one would expect to see in a fashion photograph. They are idiosyncratic representations of people and how they relate to places and situations - in contrast to the glossy stereotypes seen in many magazines. With an artistic direction that wends its way between social documentary and cinematographic perspectives, she leaves it up to the viewer to imagine his or her own scenarios.
Nadja Bernhardt says:
"Pour moi, la mode est un prétexte … "
I never really worry about fashion, unless I am shooting an advertisement or a catalogue, and even then …
My main concern is what my photos can tell about the people or places. Often the images I pick up are those where the clothes are not essential, where the attention is somewhere else. It can be a hand, or a person walking by, that gives a point of contrast to the overall composition and puts the model into perspective - or it can be a shadow, or the texture of the ground.
I always try to have the models loosen up so they can be honest in their body attitude - there is nothing more irritating for me than the "cliché" attitude - the "model look". It's not life!
Frédérick Carnet
Deux histoires. Deux femmes.
C'est la rencontre amoureuse de Céline qui donne naissance à ce travail photographique intitulé "Une histoire, comme si…". Frédérick Carnet ne cherche pas à suggérer la violence d'un amour impossible, mais à exprimer un état de plénitude. La photographie apparaît ici véritablement comme un théâtre d'investigation, et ses photographies concrétisent une recherche, un idéal. L'amour se confond en images. Déjà Frédérick Carnet manipule les apparences ; il fait poser Céline. Il s'invente une histoire qui n'existe pas ; il crée des moments de vie d'une extrême douceur, et pour y parvenir, passe par une forte esthétisation du réel. Charnelles et quasiment tactiles, ces images idéalisent un amour. Elles nous plongent dans un lyrisme moderne loin des modes de représentations actuelles où la violence et la crudité des situations sont plutôt de mise.
La déchirure avec cette première femme n'empêchera pas pour autant Frédérick Carnet de poursuivre ce travail. L'urgence de la représentation ne le quitte pas. Il décide en effet de mettre en scène une femme qu'il ne connaît pas, rencontrée simplement par annonce. Il est alors obligé d'inventer une vraie fausse histoire d'amour. Il parvient pour cette seconde série d'images à conjuguer absence d'amour et situations intimes, et ce, toujours de manière unique et spontanée. La vraisemblance de cette nouvelle rencontre importe peu, car c'est plutôt la continuité esthétique des moments vécus et parfois inventés, qui est à privilégier dans ce travail.
Qui est Céline ? Qui est Sarah ? A-t-on finalement besoin d'identifier ces femmes ; car libre au spectateur d'imaginer sa propre histoire…
Frédérick Carnet sème le doute. Il extrait de l'intime des situations improbables et d'autres tout droit inspirées du réel. "Une histoire, comme si…" laisse place au jeu de l'imaginaire et d'un ailleurs. Les présences quasi fantomatiques de ces femmes génèrent au final un seul et même récit.
Entre fiction et réalité, le spectateur est plongé dans une apparente douceur. Sa photographie figure un univers sentimental et fragile. La présence de paysages apparaît comme le prolongement sensible des êtres représentés.
Frédérick Carnet crée des moments d'équilibre entre des forces a priori antagonistes : l'humain et le paysage. Aucune contradiction entre ces deux pôles n'est visible, c'est plutôt le désir qui s'insinue ; celui de rendre visible l'identité d'un amour fictif. Ses images mentales, totalement imaginées, sont-elles la promesse d'une histoire collective ?
Emmanuelle Michaud
Vincent Chenet
Objects in the mirror are closer than they appear.
J'ai fait ces images en octobre et novembre dernier, au cours de 16500 km de traversée des Etats Unis. Boston, Los Angeles. Aller retour.
Nous voyageons à deux, conduisons en alternance, dormons dans la voiture, et goutons la liberté totale d'un voyage que peu d'américains ont fait.
Stéphane d'Allens
Photographe évoluant dans le milieu de la publicité de la Presse et de la décoration depuis deux décades. Malgré une adaptation obligée aux techniques numériques, je préfère prendre le contre pied et m'aventurer dans le noir et blanc un peu mystérieux du Polaroîd avec un sténopé qui utilise un procédé ancestrale.
Mon évolution dans l'image passe maintenant par la réalisation de "Making of" vidéo sur les tournages de films publicitaires , qui me permet de changer de style d'image tout en restant dans le même domaine.
Valérie Grand
J'ai tout d'abord commencé à photographier la collection de chaussures appartenant à un
collectionneur.
J'ai, ensuite, photographié les chaussures appartenant à des femmes « de tous les jours ». Ce ne sont pas des mannequins professionnelles. Chacune d'entre elles est venue poser avec ses chaussures selon le même protocole de prise de vue.
Elles avaient de belles chaussures mais très peu d'occasion, dans la vie actuelle, de les porter. Elles ont choisies leurs chaussures, leurs collants, leurs sous-vêtements. Selon leurs morphologies diverses et malgré la contrainte rigoureuse de la pose, ces femmes occupent le cadre et son espace de manière différente.
La série se comprend à partir de ces infimes variations comme le dévoilement d'histoires à peine suggérées.
Nicolas Havette
Camouflage : la profondeur de la surface
Ce travail se pose la question de ce qui se trouve dans la différence entre ce que l'on croit voir dans la Photographie et ce qui est représenté. Ce travail essaie de jouer avec les codes de la photographie et d'utiliser
sa surface comme une médiation vers un espace d'incertitude, ou pas.
Xavier Jourdan
La narration est le propre de mon travail. Je confronte mes photographies, qui fonctionnent de façon indépendante et en même temps complémentaire, afin d'obtenir plusieurs histoires. A tout moment celles-ci peuvent changer. Ces instants représentent mes propres intérrogations face à des thèmes universels tels que l'enfance, l'autre, la solitude. Mais ce qui me fascine le plus, ce sont les réactions engendrées car nous avons tous un vécu, un imaginaire différent. Cela devient un travail intéractif, ce que j'ai aussi réalisé dans un livre "Quel est ton nom? Ne me le dis pas".
Gaëlle Magder
Saudade, c'est la mélancolie. Cette mélancolie qui s'empare de chacun de nous par moment, ce sentiment irrationnel, ce mélange doux-amer de souvenirs tristes et gais. Un vague à l'âme, sans raison, qui s'accompagne d'une insatisfaction, de désirs sans objet, parfois pesants, toujours prenants.
Saudade, c'est aussi un voyage à travers nos émotions, une ballade en forme de rêverie, sans autre but que celui de faire fonctionner nos cinq sens. Ce spleen qui nous rappelle que nous sommes vivants car nous sommes capables d'aimer et d'haïr.
Saudade, c'est cette rêverie qui nous embarque à la nuit tombée. La nuit comme un écrin où la lumière électrique illumine des tranches de vie, d'ici ou d'ailleurs. Ces tranches de vie qui font la Vie, ces contrastes qui font le monde, ces paradoxes qui nourrissent l'humanité.
Saudade, c'est une jeune fille, seule sur son balcon, d'où le temps semble avoir suspendu son vol pendant que le monde, en contrebas, continue d'aller à son rythme. Dans le brouahaha de la ville, elle fait le silence en elle. Elle prend le recul nécessaire à la contemplation d'un monde qui n'est pas tout à fait le sien, pas tout à fait un autre. Elle rêve.
Saudade, c'est au détour d'une rue arlésienne, une silhouette qui profite de la quiétude nocturne. Cette silhouette, c'est la mienne. Entre ombre et lumière, je regrette que le coq, tout proche, mettra fin bientôt par son chant à cet état d'apesanteur. La fin d'une rêverie que je voudrais ne pas voir s'arrêter si vite, comme pour prolonger ce bien-être. Alors, je rêve.
Saudade, c'est un footbaleur brésilien, seul sur le terrain, comme figé après la fin du match. Il est seul et pourtant, ils sont encore tous avec lui. A cette heure où les uns dorment et les autres travaillent ou font la fête, il est seul. Paradoxe d'une vie où certains bougent pendant que d'autres restent immobiles. Et pourtant la vie continue. Il rêve.
Saudade, c'est aussi l'aurore, ton regard vers l'infini dans une vitre à travers laquelle tu te souviens des moments qui ont défilé pendant ton rêve. Cet instant où la pénombre de la nuit fait place à la clarté du jour, où la vie reprend ses droits sur le rêve, où les contrastes et les paradoxes ne font plus qu'un dans un monde bien réel. Et toi, tu rêves encore.
Saudade, c'est enfin le moment où la rêverie s'estompe, où chacun de nous reprend sa vie ; des vies comme les pièces d'un puzzle toujours changeant, cette humanité dont nous sommes le zéro et l'infini, le tout et l'un. Cette humanité faite des paradoxes de notre vie, de ces vies que nous ne comprenons pas vraiment. Jusqu'à ce que nous rêvions à nouveau.
Saudade.
Olivier Gombert
Caroline Mauxion
Promenades
J'interroge l'interaction espace-temps, lieu et gestuelle, tel le théâtre classique avec sa règle d'unité de temps, lieu et action Le lieu influence ma posture. Le temps du déclencheur à distance, que je varie de manière aléatoire, ponctue mes chutes ou mes contemplations.
Eva Mayer
Ils prolifèrent et nous entourent. Nous en produisons sans cesse. Mais nous faisons tout pour ne pas les voir, ne plus les voir…Ces mêmes choses qui suscitaient tant de désir, il faut désormais qu'elles s'effacent entièrement.
Ramener le regard sur ces objets abandonnés, les rendre à nouveau visibles, alors que nous les écartons de notre vue avant même qu'ils ne soient enlevés à notre environnement. Ces choses devenues si fragiles, prêtes à une disparition imminente, que sont-elles finalement ?
Qui sommes-nous quand nous (ne) les regardons (pas)?
D'une certaine manière ma démarche procède du "recyclage" : l'objet abandonné ainsi réapproprié devient autre. Ils racontent le côté passager de ces choses naguère si désirables, à la manière des anciennes"vanités".
Philippe Poitevin
Flavia Raddavero
Mes premières photos mettaient en scène des hommes et des femmes de façon assez classique - reportage oblige - mais ce qui m'intéressait à chaque fois était de réussir à faire passer des émotions et des sentiments, via l'image.
Petit à petit, cette recherche m'a de plus en plus passionnée et j'ai commencé à photographier des parties du corps humain. Progressivement mes photos sont devenues plus abstraites, toujours dans le but de donner aux émotions une plus grande place. Lorsque je fais des prises de vue, je place mes sujets dans des lieux qui m'inspirent, souvent des endroits un peu " désaffectés " comme un grenier, une route déserte... Inévitablement le sujet ressent l'atmosphère du lieu et l'exprime à travers son corps. C'est cette émotion que je cherche systématiquement à capter en appuyant sur le déclencheur, c'est vraiment la colonne vertébrale de ma démarche artistique que l'on retrouve dans toutes mes créations.
Pour aller encore plus loin, j'ai récemment mis au point un procédé de développement très particulier qui masque partiellement le corps et met en scène non plus le corps mais l'émotion.
Maia Roger
Je met en scènes les images de films fantastiques qui n'existent pas, des amorces d'histoires ou se croisent divers lieux et personnages.
Marie Snauwaert
Sometimes you walk around and, in a glimpse, you see a situation that evokes a complete atmosphere. People and/or objects suddenly appear to be intimately entangled in a configuration which you do not necessarily understand but - at the same - you can not get out of your head. I think I'm trying to create images that convey the same effect on a spectator.
Boris Snauwaert
Choose to forget or to be forgotten.
Begin at the beginning,
go on till the end and stop.
Maybe I just have to go home.
Julien Taylor
Je m'intéresse au rapport qu'entretient la photographie au temps.
Il semble bouleversé par la technique numérique, où photographier tend vers la fabrication cinématographique (25 images par seconde).
Ma démarche consiste à déconstruire la scène que je désire représenter en une multitude d'instants complémentaires. Mais contrairement au cinéma, ces échantillons et leur capture sont dispersés de manière hétérogène, et représentent des durées variables : les temps de pose sont choisis de sorte à révéler aussi à cette échelle élémentaire ce paradoxe de la photographie : le temps n'a de sens que par sa relation au mouvement.
Muni de cette collection d'échantillons, je reconstruis l'instant décisif.
Il représente une réalité basée sur un scénario imaginaire :
par l'imbrication de différentes échelles d'espace et de temps, l'image représente avec consistance le caractère chaotique de la nature (la fractalité de ses turbulences).
Je suis inspiré par des disciplines plus abstraites qui ont tiré parti de la révolution numérique, la composition musicale par exemple ; ou la modélisation numérique en recherche scientifique, que j'ai pratiqué plusieurs années.
En photo, le temps est indissociable de la lumière, celle-ci doit être faible pour être malléable : c'est la nuit qui m'autorise à jouer avec le temps et qui m'offre le spectacle du désordre.
Grégory Valton
Lendemains
Voyages en Serbie et Monténégro (2003-2005)
Aux lendemains de la guerre, on est incapable de construire une fiction homogène et signifiante et le pays semble avoir perdu les siennes. On est au ras de l'existence, la leur et la nôtre.
Comme si l'on se retrouvait sur une plage après une grande marée. Il reste des bouts d'histoires, des morceaux épars, des traces et des signes contradictoires que l'on tente d'interpréter.
Le spectacle est fini et l'on se demande quelle lumière la guerre a laissée au pays.
Peut-être que, durant ce voyage, le pays nous traverse plutôt que nous ne le traversons.
On se laisse envahir et on s'en sort comme on peut.
Christophe DABITCH
Auteur de " Voyages aux pays des Serbes ", avec le dessinateur David PRUDHOMME, éditions Autrement, collection Frontières.
Katrin Vierkant
Les sujets de mes photos abordent une interaction entre la nature et la culture.
Le point de départ de ce travail est une série sur des déserts naturels et urbains.
Le désert a toujours été l´endroit de la projection humaine, un espace où le connu n`a plus d´importance.
Cela crée une nouvelle définition de la réalité, de l´espace et de l´orientation
Et de nouvelles perspectives sur la nature, la société et la ville.
La nature dans l´espace urbain est une construction culturelle qui est utilisée
Comme position humaine dans la nature qui est par conséquent une projection humaine.
La projection humaine - et les rêves, mythes et réalités qui viennent avec - sont au centre de mon travail.
Zir
Des corps nus immergés... Ils plongent, flottent entre deux eaux, coulent et remontent aussitôt vers la surface. Ils sont en état d'apesanteur, dans un autre élément où tous les points de vues sont possibles, offrant une vision tronquée du réel. Une perte de repères qui confère au corps un aspect poétique.
Boris Zuliani
Sur le bitume crevassé d'Hanoi, tracer… Vers le nord, vers la montagne, la mer … Sur cette terre à jamais extasiée par l'amour du bouddha … tracer, à travers ces visages irradiés par la douceur du gras sidharta … Tracer en se laissant envahir… Par la senteur mêlée du soleil qui s'écrase, de ces femmes si lascifs, ces mille mets succulents et ce paradis de l'amour qui s'ouvre à l'œil instinctif de mon holgaroid … L'amour m'absorbe en ce trajet de volupté, de sens humidifiés sous l'extrême et d'acerbe sensualité merveilleuse
…
Benoît PottierEspace Dialogos 10 rue raspail 94230 Cachan France