© Anna di Prospero
« Instincts est une oeuvre qui dévoile sa propre force. Je considère chaque photo comme une trace d’un instinct que je n’ai jamais exploré auparavant dans mon travail, et peut-être dans ma vie. Toutes les photos ont été prises en 2012. L’ensemble de la série est composée de 18 pièces. La plupart d’entre elles sont des autoportraits et des portraits de mon compagnon. Dans chaque diptyque, l’ image de droite a été créé numériquement, en utilisant différentes photos de matières : eau, herbe, nuages, fleurs, pierres, terre et poussière. J’utilise la photographie comme un outil pour interroger ma relation avec les gens qui entourent ma vie. Grâce à ce projet, j’ai beaucoup appris, non seulement sur la photographie mais surtout sur moi même »
Anna Di Prospero
© Anna di Prospero
S’abandonner à l’inconscient, comme unique guide: c’est le mode de fonctionnement à la base des photographies d’Anna Di Prospero, recueillies dans la série « Instinct ». Images qui prennent vie spontanément, en tant que résultat d’une force intérieure, d’un instinct primor- dial qui ont amené l’auteur à créer des photographies apparemment dissolues et « libres » de toute planification initiale.
Anna Di Prospero découvre la cohérence et le sens implicite de ce travail à travers une obser- vation à posteriori: comme elle l’affirme, ces photographies sont la transcription visuelle de traces intimes, imprimées dans sa mémoire. Réalisées entre 2011 et 2012, les images vont de l’autoportrait, genre préféré de l’auteur, aux portraits de son compagnon; des fragments de visages (yeux mi-clos, des bouches qui sourient, qui parlent qui embrassent) et de corps ( comme des mains ou des dos souvent immortalisés au cours de tendres embrassades) sont associés à des détails d’architecture ou de paysages appartenant à une « archive men- tal », dans lequel prennent place les images de l’éxpérience de l’auteur. Comme choix final, Anna Di Prospero compose des dyptiques avec ces images et des photographies d’eau, de nuages, d’herbe, de roches, poussière et terre, réélaborées en digitale.
Serena Silvestrini