© Candice Milon
Galerie photographique de la Belle Juliette 92 rue du Cherche-Midi 75006 Paris France
« Still life photography » : c’est ainsi que Candice Milon sous-titre l’ensemble de son travail artistique.
La traduction française, « Nature morte photographique » est peu adaptée aux créations visuelles et poétiques de la photographe, tant les nuances et l’ambivalence de l’expression anglaise leurs semblent plus fidèles.
Présentées dans le bel écrin de la Galerie photographique de la Belle Juliette, les photographies de Candice Milon s’organisent en un véritable cabinet de curiosités, étrange et surréaliste.
La photographe s’attache à l’animal dans le végétal, et réciproquement. Elle y sonde le vivant, dans son mystère et son silence, en une rémanence imperceptible mais continue.
Dans des mises en scène élaborées, elle essaie dans un premier temps d’emprisonner le vivant, de le mettre sous verre afin d’en préserver une part de beauté éternelle. De le collectionner. Puis, dans un second mouvement, elle devient le témoin de la force secrète et délicate qui insuffle vie et désir de liberté à ses sujets : papillons et mimosas, crustacés et violettes, étoiles de mers et marguerites, tous s’animent sous nos yeux, le temps de l’image, pour fuir de leur réceptacle, s’échapper vers la lumière.
© Candice Milon
Les installations photographiques de Candice Milon sont proches de la peinture classique, elles y font clairement référence, en hommage et en dialogue.
La lumière latérale et rasante emprunte aux maîtres de l’école flamande. Et cependant un doute vient perturber la perfection des combinaisons florales ou animales. Quelque
chose d’organique se met alors à nouveau en mouvement. Subrepticement, ce bouquet de chardon devient une pieuvre qui tente de s’enfuir de sa cloche de verre, de quitter le sacré pour retrouver la nature. La mue d’un serpent se tort à son tour en multiples entrelacs et dessine une danse sensuelle.
L’assemblage auquel procède l’artiste est celui d’une hybridation, tout au moins d’une connivence. Triple. Celle de la peinture et de la photographie donc. Puis celle du végétal et de l’animal du végétal. Et enfin celle de la vie et de la mort.
C’est à ce parcours onirique, sensuel et spirituel que Candice Milon nous invite dans cette série d’images. Et c’est bien « ce qu’il reste de la vie » qui traverse toutes ses compositions. Diplômée de Beaux-Arts de Marseille et de l’Ecole des Gobelins à Paris, la jeune photographe commence par assister plusieurs photographes et parcourt ainsi le large éventail de la photographie. Photographe indépendante, elle vit à Paris. Son travail s’inscrit entre la galerie et la commande