© Slava Mogutin
Galerie Esther Woerdehoff 36 rue Falguière 75015 Paris France
La Galerie Esther Woerdehoff accueille une exposition hors-normes, conçue par un commissaire d’exposition invité : Patrik Schedler. L’exposition se tiendra loin du quinzième, dans un espace pop-up ouvert exceptionnellement dans le Marais. Critique d’art, Patrik Schedler gère la succession du photographe Karlheinz Weinberger, dont les extraordinaires portraits de jeunes rebelles zurichois des années 60 ont été exposés à plusieurs reprises à la galerie et dans les foires.
Sous le titre “l’ère vulgaire passera”, en référence à la Révolution française, Patrik Schedler propose un regard très personnel, qui trouve écho dans l’actualité. A travers le travail de quatre photographes, il montre comment les Révolutions de 1989, en mettant fin aux régimes autoritaires d’URSS et d’Allemagne de l’Est ont bouleversé les mentalités, la société, l’histoire et l’art.
© Aleksandr Schumow
Depuis plusieurs mois le durcissement du régime de Vladimir Poutine s’accompagne d’une répression qui touche ceux qui émettent une voix dissonante (Pussy Riot, journalistes, opposants). Cette répression s’abat pleinement sur la communauté homosexuelle, avec la loi contre la “propagande” homosexuelle votée cet été. Attaquées par les défenseurs des droits de l’homme, cette loi et celle contre le blasphème qui l’accompagne stigmatisent en Russie des changements sociaux acceptés dans la plupart des démocraties occidentales.
Les photographies du russe Aleksandr Schumow, de l’allemand Andreas Fux et du couple Slava Mogutin (exilé politique russe) et Brian Kenny (américain né sur une base militaire en Allemagne) proposent des approches artistiques extrêmement diverses mais qui renvoient toutes aux conséquences de 1989. Entre l’âme russe du cabinet de curiosité de Schumow, l’aller-retour des corps masculins entre le passé et le présent de Berlin dans les superbes tirages noir et blanc de Fux et l’énergie débordante, burlesque et colorée de l’oeuvre de Kenny et Mogutin, Patrik Schedler propose une exposition au propos engagé, un témoignage des multiples possibilités de la photographie, sociale, politique, érotique dans un contexte où la censure n’est jamais loin.
© Fux Andreas