© Ralf Marsault
Galerie Coullaud & Koulinsky 12 rue de Picardie 75003 Paris France
Ralf Marsault est anthropologue photographe, co-auteur avec Heino Muller de la série culte « Fin de siècle » : un ensemble de portraits photographiques des figures de la marginalité (Punks, Skinheads, Travellers), exposé à la Maison Européenne de la Photographie en 1996.
Depuis la disparition d’Heino Muller, il développe seul une approche artistique singulière, mêlant de front propositions esthétiques et analyses ethnologiques. Sa thèse de doctorat, Résistance à l’effacement, publiée en 2010 aux Presses du réel, en témoigne.
Son travail a été, tout particulièrement, remarqué à New York dans la galerie Feature.inc en 1998, lors de la grande exposition « Phantom of Desire » à Graz en 2003, et chez « Between Bridges », la galerie du photographe Wolfgang Tillmans, à Londres en 2008.
L’exposition « Combats », en octobre 2010 à la galerie Fait & Cause, à Paris, donnait aussi une approche des rhizomes complexes de sa recherche.
Il fait à présent partie des artistes de la Galerie Coullaud & Koulinsky.
Ralf Marsault & Heino Muller, Rusty, Berlin 1997, tirage argentique 30 x 40 cm courtesy galerie Coullaud&Koulinsky
Ralf Marsault, Rise, Berlin, 2013 50x60cm courtesy galerie Coullaud & Koulinsky
Dans le travail plasticien de Ralf Marsault, la figure de style dénommée « Horpe », apparaît à l’occasion de la sortie de son « livre d’artiste »1 en juin 2003. Mais ces images, que l’on pourrait considérer comme des notations chorégraphiques, annonçaient déjà un ensemble à venir plus complexe qui pourrait être celui de toute la culture qui s’y rattache.
En effet, les traces et les spectres évoqués dans les images, comme des multitudes en tension, cartographient toute une géographie de l’imaginaire où la question de l’être serait liée à celle de l’errance. L’idée même de présence ne peut se concevoir que dans un changement constant de paradigme et de perspective. Celle d’altérité ne s’avère sensible que dans l’accueil et le respect d’une profonde spiritualité.
L’exposition dévoile un ensemble de photographies, d’objets et de sculptures. Les photo- graphies couleur et noir & blanc, témoignent d’usages rituels, des portraits de personnages en situation de devenir, de basculement. Et ces photographies participent, dans le cadre de l’exposition, d’une scénographie cherchant le décryptage d’échanges de perspectives entre les photos et les statuettes ou sculptures votives en pierre de lave, des masques bois/ multi média et des tissages cérémoniels.
La vidéo weitermachen, réalisée lors d’une forme d’incantation expérimentale conduisant à la dé-victimisation d’un initié, sera exceptionnellement montrée.
Ralf Marsault, Dave, Mutoïd Waste co., Londres, 1989, tirage argentique, 30x40 cm courtesy galerie Coullaud & Koulinsky
Face à ces documents et ces témoignages, on partage un exercice de transmission, ou de traduction, où il ne peut être question d’avoir un point de vue sur les êtres et les choses car : « ... ce sont les choses et les êtres eux-mêmes qui sont les points de vue. ».
Aucune discrimination n’est alors admissible. Aucun existant n’est ainsi jetable, car il s’inscrit ou se peint dans un être ensemble de la représentation, par la dynamique de son invention de forme, les pas chassés ou les osmoses de ses flux, l’élégance de ses ruptures aussi.