On peut en apprendre énormément sur un pays en regardant ses plages : d’une culture à l’autre, il s’agit d’un des rares espaces publics où l’on croise les bizarreries et les excentricités qui caractérisent une nation. Suite au succès de l’édition limitée sous la forme d’un album photo, Martin Parr propose un nouvel objet pour ses photographies de plages rassemblées dans l’ouvrage Life’s a Beach. Dans un format facile à glisser dans un sac de plage, il illustre toutes les traditions et rituels associés à la plage. On retrouve l’humour et l’ironie propres à l’artiste. Un concentré de délicieuses sensations estivales à ressortir en toute saison.
Une exploration de la beach culture à travers le monde Depuis les années 1970, Martin Parr s’intéresse à la plage et à ses estivants. Il a commencé par photographier ses compatriotes avec son premier ouvrage en couleur Last Resort, sur la station balnéaire de New Brighton, paru en 1986. Selon l’artiste, il y a une tradition de la photographie de plage chez les insulaires anglais qui laissent libre cours à leur fantaisie sur les bords de mer.
Martin Parr a ensuite parcouru les plages du monde entier en Argentine, au Brésil, en Chine, en Espagne, en Italie, en Lettonie, au Japon, aux Etats-Unis, au Mexique et en Thaïlande. Révélant des instants d’absurdité, il n’épargne pas ses sujets des séances de bronzage en gros plans à la fougue du nageur en plein plongeon, sans oublier le sempiternel pique-nique au goût de sable. Il témoigne également de la plage comme lieu universel de commerce où l’on propose tout et n’importe quoi à ce public captif. Les motifs balnéaires qui ponctuent l’ouvrage et donnent la réplique aux photographies ont été soigneusement choisis par l’artiste.
Martin Parr
Né en 1952, Martin Parr est membre de l’agence Magnum depuis 1994. Après avoir étudié la photographie à Manchester Polytechnic, il s’intéresse très tôt à la photographie documentaire à travers l’œuvre d’Henri Cartier-Bresson. Fin observateur de la société occidentale, Martin Parr dénonce avec humour les dérives du tourisme de masse, de la jet-set internationale et l’ennui qui semble en découler. Son regard aigu et parfois ironique s’intéresse aux petits faits du quotidien, des réunions de famille aux bains de soleil sur les plages britanniques, des zones périurbaines au consumérisme des centres commerciaux.
Il a publié plus de 70 livres sur son travail et édité plus d’une trentaine d’ouvrages sur la photographie dont les deux volumes de The Photobook: A History avec un troisième en préparation. Grand collectionneur de cartes postales, de livres de photos et d’objets absurdes, il a dévoilé les méandres de son univers lors de l’exposition itinérante « Planète Parr », présentée à Paris au Jeu de Paume, en 2009. Martin Parr a reçu de prestigieux prix, dont celui de la Royal Photographic Society et le prix Erich Salomon (photojournalisme).