© Alain Longeaud, Mariage à Brighton. 2010, 129 x 160 cm, Tirage pigmentaire, 5 exemplaires, 2 épreuves d'artiste
Maison des arts de Chatillon 11 rue de Bagneux 92320 Chatillon France
« La Maison des Arts de Châtillon est heureuse d’accueillir le photographe Alain Longeaud du 30 octobre au 24 novembre 2013. Tous les ans, la photographie est célébrée au mois de novembre à travers des expositions, des évènements ou des rencontres autour du médium photographique.
C’est la première année que la Maison des Arts, qui vient de fêter ses 20 ans, organise une exposition personnelle d’un photographe en se positionnant comme actrice des évènements photographiques.
Rappelons qu’en 2011, la Maison des Arts a été classée parmi la cinquantaine de lieux d’expositions d’art contemporain qui comptent en France.
Nous sommes heureuses aujourd’hui de vous recevoir à la Maison des Arts pour vous faire découvrir ou redécouvrir l’univers d’Alain Longeaud.
L’exposition met en scène deux grands axes de travail.
Le premier, Singularités, sélectionné pour le parcours du mois de la photo officiel de Novembre 2012, que le critique d’art Jean-Louis Pinte décrit ainsi : « Le réel a déserté la vie, mais cette vie résiste, elle prend d’autres couleurs, douces et sauvages en même temps ». Nous avons la possibilité de présenter des pièces inédites car il faut savoir qu’Alain Longeaud travaille toujours dans le grand, jusqu’à deux mètres de large. Les œuvres sont présentées systématiquement encadrées sous vitre, un choix de l’artiste qui renforce l’impression d’être face à une peinture.
Le deuxième travail Entre deux mondes, le plus récent, est le seul qui puisse être considéré comme une série. Nous sommes ravies d’être les premières à l’exposer. » - Caroline Quaghebeur, Anne-Laure Raphy Directrices de la Maison des Arts
© Alain Longeaud, Partir... peut-être. 2009, 129 x 160 cm tirage pigmentaire, 5 exemplaires, 2 AP
Après des études de mathématiques, Alain Longeaud, fidèle à son envie d’enfance de se fondre dans la peau de Rouletabille, débarque en Camargue, pour la saison estivale, et photographie les touristes qui se baladent à cheval. La vie lui fait rencontrer Helmut Newton dont il est l’assistant pendant deux ans.
Cette expérience formatrice est capitale et affine son goût pour telle technique plutôt qu’une autre.
En parallèle de sa carrière de photographe pour la mode et la publicité, il n’a jamais cessé un travail personnel. Travail en noir et blanc uniquement, qui laissait transparaitre l’émotion qu’il ne trouvait pas avec la couleur. Fortement influencé par Bill Brandt et Ralph Gibson, Alain Longeaud réussit à rendre dans ses photographies une émotion inconnue, presque mystérieuse dans laquelle il épanouit sa liberté de travail et de réflexion. Le négatif couleur avec lequel il travaille aujourd’hui lui laisse un champ d’interprétation infini.
Alain Longeaud aime citer Gerhard Richter : « Je n’obéis à aucune intention, à aucun système, à aucune tendance ; je n’ai ni programme, ni style, ni prétention. J’aime l’incertitude, l’infini et l’insécurité permanente. »
© Alain Longeaud, La marque jaune. 2009, 129 x 160 cm tirage pigmentaire, 5 exemplaires, 2 AP
« Les photographies d’Alain Longeaud font l’effet d’une explosion de mondes parallèles. Appréhendant son travail comme celui d’un peintre à la recherche d’une picturalité de l’image pour un réel plus mystérieux.
Son goût pour des lieux publics vides de toute présence humaine réactive une impression d’univers originel. Nous devenons les arpenteurs de contrées lointaines, visiteurs éblouis ou simples passants virtuels. Notre regard est alors forcé par le photographe qui nous invite à redécouvrir ces lieux autrement. Car Alain Longeaud les sublime, il leur rend cette inquiétante étrangeté et nous dirons même cette beauté convulsive chère à André Breton.
Un mystère, une atmosphère inconnue, insaisissable, viennent des univers recréés par ces images.
Ces vues nous semblent irréelles tant les contrastes de couleurs et de luminosité sont montés à leur paroxysme mais elles nous aspirent, nous incitent à entrer dans la photographie, boîte de Pandore qui se refermera en entraînant nos fantasmes.
Ce que retient Alain Longeaud quand il voit un site, c’est son apparente banalité, car la beauté est partout, et surtout là où on ne l’attend pas, dans des endroits insignifiants dans leur quotidienneté. Le spectateur croira sûrement reconnaître ici Brighton, là un paysage italien ou une gare SNCF française, mais toujours des éléments perturbateurs le déroutent, le questionnent pour l’égarer.
Souvent, dans ce travail, il y a cette idée de voyage, de départ vers un ailleurs indéfini. Le photographe aime la beauté graphique des rails, la rigueur géométrique des voies de circulation, du tarmac d’un aéroport. Lieux d’échange ou d’attente, leur représentation photographique les métamorphose. S’ils pâtissent de leur banalité, le photographe est habile à montrer leur singularité expressive.
Le choc émotionnel est donné aussi avec les scènes de nuits étoilées qui absorbent une grande partie de l’espace de la photographie. L’infiniment grand trouve sa place dans la composition, et le photographe exerce ici le rôle de démiurge dévolu à l’artiste. Il impose au spectateur une vision par étape, progressive dans sa composition comme pour mieux découvrir et prendre le temps d’apprécier, cet univers étranger et cependant familier qui s’offre à nos yeux.
Comment ne pas être ému par ce plongeur nu, (homme originel ?) faire le saut dans l’immensité cosmique ?
Oui, c’est véritablement à un voyage intérieur que nous invite Alain Longeaud. » - Clotilde Scordia
© Alain Longeaud, Plongeur Céleste. 2012, 120 x 97 cm tirage pigmentaire, 8 exemplaires, 2 AP