© Rowena Dring, A Little Place by Loch Gill, 2011 Textile, 110 x 150 cm
Ateliers d'Art de France 6 rue Jadin 75017 Paris France
Galerie Collection Paris France
En écho aux problématiques du début du XXe siècle relatives à l’influence de la photographie sur les arts plastiques, poursuivies des décennies plus tard par des mouvements tels le pop art et l’hyperréalisme, voilà que les métiers d’art s’en emparent à leur tour et questionnent la représentation du paysage.
L’exposition rend compte de cette tendance forte qui émerge dans les années 2000.
La référence à la photographie confère un nouveau type d'expression aux arts de la matière (mosaïque, bois, textile et céramique).
Chaque pièce exposée est à l’origine d’une photographie, d’un paysage naturel ou urbanisé, prise par l’artiste ou par un tiers choisi.
L'intervention du numérique lors de la prise de vue et dans le processus de réalisation de certaines œuvres, interroge la relation entre technologie nouvelle et savoir-faire ancien, sonde la notion du temps, entre l’instantanéité de la capture digitale et la production de l’œuvre finale.
© William Kheloui, Le jardin, 2003, Mosaïque opus incertum, 110 x 65 cm
Rowena Dring et William Kheloui sont contemporains. Qu’il se soit déroulé en Grande-Bretagne ou en France, leur cursus universitaire « arts plastiques » fut assez similaire. Ce sont les petits-enfants de la crise de la peinture. Face à cela, leur réponse fut de brandir haut et fort un genre obsolète par excellence : le paysage (qui fait de nombreux émules aujourd’hui, notamment en céramique). Tous deux évoquent volontiers la tradition des peintres voyageurs du XIXe siècle (l’école orientaliste ou les pionniers américains), tout en lui instillant l’irrévérencieux parfum de la bande dessinée, du numérique, des arts décoratifs et de la matière. Les formats et le temps consacrés à chaque pièce sont immenses. Textiles assistés numériquement et mosaïques empêchent tout repentir. Il s’agit là d’un étrange jeu d’allers-retours entre des opposés : photographie, peinture et arts décoratifs.
En nous présentant ses Boites à images, Alexandra Tollet, céramiste, nous incite à revenir aux ancêtres de la photographie, à Daguerre et sa Camera obscura. Alliant porcelaine et papier cousu, scène, silhouettes et premiers plans, l’artiste entreprend d’échelonner dans l’espace des détails issus de photographies argentiques, noir et blanc, de Gildas Lepetit-Castel. Elle étire l’image d’origine en une succession de plans, à la manière d’un livre découpé ou des rideaux successifs d’une scène de théâtre.
© Rowena Dring, Monumental Rocks at entrance to Hidden valley, 2008, Textile, 150 x 225 cm
Comme l’écrit à juste titre Damien Airault, le but de Keen Souhlal est de « ré-enchanter le décor bien trop statique qui nous entoure ». Du côté de l’infra, elle libère un « tremblement, un état d’attente dynamique, un passage doux, un silence, une solubilité » des états et des matières. « Elle charge de conscience et de précaution des détails pris comme tels. »
Collection est la galerie d'Ateliers d'Art de France, l'organisation professionnelle des métiers d'art. Elle fédère plus de 6000 artisans d'art, artistes et manufactures d'art à travers l'Hexagone.
Sa vocation : valoriser, représenter, défendre le secteur des métiers d'art et de contribuer au développement économique des professionnels en France et à l'international.
Photographies et vignette © Rowena Dring © William Kheloui