© Nolwenn Brod
« Va-t’en me perdre ou tu voudras » exposition de Nolwenn Brod
Le titre renvoie à un poème de Nicolas Bouvier, Le point de non retour, publié pour la première fois en 1982 dans le recueil "Le dehors et le dedans" (éd Zoé) : « La vie était si égarante et bonne / Que tu lui as dit ou plutôt murmuré "va-t’en me perdre où tu voudras" / Les vagues ont répondu "tu n’en reviendras pas" » .
En octobre 2011, Nolwenn Brod se dirige vers L’Irlande du sud et se retrouve sur les lieux traversés par son père à moto, accompagné de cinq amis, seize ans plus tôt. Il y décédera brutalement dans sa chambre d’hôtel. Elle suit alors le fil chronologique et géographique du parcours qu’il fit, afin de redessiner un territoire qu’elle pourrait alors s’approprier afin d’en finir avec cette fracture. « Le destin sème des signes sur la route, c’est le seul moyen de connaître l’arbitraire. Dans la confusion des jours apparaissent les traces d’un ordre qui semble me régir mystérieusement et me donnera des prolongements inattendus. » écrit-elle.
© Nolwenn Brod
Jeune photographe de 27 ans, Nolwenn Brod poursuit depuis quelques années un ensemble de travaux photographiques orientés vers les champs du corps et de l’espace. au milieu d’un environnement. Dans une série précédente intitulée « instants confondus » on découvre déjà cette préoccupation qui habite
désormais l’ensemble de sa démarche. Sa recherche sur l’architecture des corps est clairement visible et se perpétue dans les travaux récents, comme nous le montre "Ar Gouren", actuellement en développement. Plus précisément, ses photographies interrogent la place de l’homme dans le paysage en tant que représentation physique de son univers mental. La série photographique proposée ici n’est pas en reste de ces caractères, mais elle s’inscrit dans un contexte particulier et très personnel.
Vignette et photographie © Nolwenn Brod