Margaret Bourke-White travaillant en haut du Chrysler Building, New York, New York, 1935 © Photo : Oscar Graubner / Time Life Pictures / Getty Images
Centre Pompidou de Metz avenue de l'amphitéâtre 57000 Metz
L'exposition montre comment la vue d'en haut - des premiers clichés aériens au milieu du XIXe siècle jusqu'aux images satellites - a fait basculer la perception que les artistes ont du monde.
Sur plus de 2000 m2, l’exposition plonge dans le rêve d’Icare et offre, à travers près de 500 œuvres en dialogue (peintures, photographies, dessins, films, maquettes d’architecture, installations, livres et revues…), un panorama inédit et spectaculaire de l’art moderne et contemporain.
Depuis quelques années, la vue aérienne suscite un regain d’intérêt. Du succès de La Terre vue du ciel de Yann Arthus-Bertrand à la popularité de Google Earth, la vue à vol d’oiseau fascine, tant par la beauté des paysages dévoilés que par le sentiment de toute-puissance qu’elle inspire.
Nadar, Vue aérienne de l'Arc de Triomphe en 1868, 1868
Négatif verre au collodion humide, 11 × 22
© RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
L’exposition Vues d’en haut prend appui sur cette actualité pour remonter aux origines de la photographie aérienne et explorer son impact sur la création artistique et, de fait, sur l’histoire de l’art.
Les premiers clichés aériens pris par Nadar depuis un aérostat, dans les années 1860, marquent le début de l’émancipation du regard. Voir le monde, non plus à hauteur d’yeux, mais depuis une machine volante, revient à briser le modèle de perspective issu de la Renaissance. Désormais le corps, mobile et flottant, n’est plus le point d’ancrage de la vision de l’espace. C’est un monde sans relief, dénué de saillies et de creux, qui s’offre au regard, devenu panoramique. Progressivement, la terre se mue en une surface plane où les repères se confondent et se perdent.
Depuis plus de 150 ans, peintres, photographes, architectes et cinéastes ne cessent d’explorer les enjeux esthétiques et sémantiques de ce renversement perspectif. L’exposition Vues d’en haut propose de retracer ce cheminement passionnant qui, pour la première fois, fait l’objet d’une grande exposition pluridisciplinaire.
Filippo Masoero, Scendendo su San Pietro [En piqué sur la basilique Saint-Pierre], 1930-1933
Tirage gélatino-argentique, 23,2 × 31 cm
Touring Club Italiano
Archive, Milan
L’exposition se déploie en huit sections thématiques – basculement, planimétrie, extension, distanciation, domination, topographie, urbanisation, supervision – qui s’inscrivent dans la chronologie des temps modernes, ponctuée par la Première et la Seconde Guerres mondiales. Une scénographie inédite fait évoluer le visiteur dans le temps comme dans l’espace : au fil du parcours, la vision s’élève, du balcon au satellite.
Un catalogue accompagnera l’exposition.