
La Main du Banquier D. 2011-2013 © Benjamin Hugard
Galerie Sophie Scheidecker 14 bis rue des Minimes 75003 Paris France
« Monkey business, The paradox of value » est une exposition qui se déploie comme un grand cabinet de curiosité, à l’échelle de la galerie.
Expression ayant inspiré de nombreux artistes, « Monkey Business » est le titre original d’œuvres cinématographiques tel que « Monnaie de singe » de Norman McLeod (1931) avec les Marx Brothers ou « Chérie je me sens rajeunir » d’Howard Hawks (1952) et le film d’Yves Robert (1966). L’univers de la littérature a repris l’expression avec le titre du premier roman de William Faulkner et celui de la musique aussi avec cet hymne chanté par Chuck Berry ou Michael Jackson. Payer en monnaie de singe est une expression qui désigne une monnaie qui n’a pas de réelle valeur. Mais à la galerie Sophie Scheidecker, cette expression espiègle, synonyme de bêtises, manigances ou magouilles est un prétexte à explorer le paradoxe de la valeur.
La relation entre la valeur d’une proposition artistique et celle de l’œuvre d’art, entre l’objet et la côte d’un artiste, reflétée par les constantes fluctuations du marché, crée des paradoxes qui sont au cœur des différents sujets traités dans cette exposition. Les contradictions sont révélées par les œuvres elles-mêmes, leur mode de production, leur économie et même leur statut dans l’histoire et le marché de l’art. Le propos est d’ouvrir des interrogations au regard d’un ensemble d’œuvres cohérent afin de prévenir certains dysfonctionnements. La tautologie utilisée sert de mode de manipulation et permet des clins d’œil.
30 000, 2012 © Michel Audeur
L’exposition « Monkey business », conçue par Grégory Lang en collaboration avec Sophie Scheidecker a pour objet un jeu d’associations, de correspondances, de redondances voulues entre les œuvres de 40 artistes ou collectifs d’artistes. Les œuvres proposées ici abordent au moins trois champs d’explorations : soit la question de la valeur monétaire à travers la mise en exergue ou le détournement d’un billet ou d’un pièce d’une devise particulière, soit la notion d’économie en pointant du doigt ou en se positionnant vis à vis de différents registres de commerces existants, soit la fonction même du rôle de l’artiste dans le marché de l’art jusqu’à jouer avec l’importance de l’attribution de l’auteur et du détenteur de l’œuvre.
18th Street Rustic, 2010 © Peter Scott
La Main du Banquier D. 2011-2013 © Benjamin Hugard